Chapitre 60 : La fin des temps

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Le quatuor se réfugia dans la forteresse après ce spectacle inédit pour des mortels, le cœur encore palpitant.
- Vous vous rendez compte que personne n'a vu ce que nous venons de voir depuis des siècles, voir plus d'un millénaire, dit Kalam avec une pointe d'excitation.
- C'est plutôt rassurant de les savoir dans notre camp, remarqua Willow.
- Pourquoi seraient-ils contre nous ? Le questionna Omphale. Nous sommes leur création, ils nous chérissent plus que tout.
Son jumeau la dévisagea avec une expression indéchiffrable et répondit :
- Les inclinaisons du cœur changent avec le temps. Il arrivera peut-être un jour où nous les décevront tant qu'ils préféreront nous haïr que nous aimer. Entre les deux la frontière est fine : ce qu'ils ont créé, ils ont le pouvoir de le détruire.
Les paroles de son frère sonnaient si justes qu'elle ne trouva rien à répliquer. Willow conclut par un :
- Nous devrions nous reposer. Il va y avoir du travail dans les jours à venir.
Il avait raison. Les généraux de l'armée d'Alembras annoncèrent le départ de l'armée commune pour les plaines où se déroulerait la bataille. Le lieu, désert et assez loin des grandes villes comme des petits villages, s'étendaient à deux jours de cheval de la forteresse d'Amaris, en plein sur les terres d'Alembras. L'espace, assez plane, leur permettrait de tracer le cercle nécessaire à contenir la fureur les dieux mais aussi de ne pas ravager de forêts, de lacs ou de montagnes. Les soldats s'activèrent sur tous les fronts, la forteresse d'Amaris se transforma en fourmilière. On réunissait les provisions, les armes, on établissait des plans pour le campement, on criait des ordres et on se bousculait pour boucler les préparatifs au plus vite.
Le temps se dégrada. Le ciel gris vira au noir et une pluie torrentielle s'abattit sur Amaris. La neige fondit sous cet assaut et se changea en boue compacte et glissante. Les inondations se multiplièrent aux quatre coins du continent, ainsi que des glissements de terrains.
Le mécontentement général grandit et des révoltes éclatèrent dans diverses régions, surtout dans le nord où la famine menait les paysans sans le sou à attaquer les nobles. Beaucoup protestait contre l'armée commune et blâmait son inaction. Certains allaient même jusqu'à se demander si la prophétie n'avait pas été inventé dans le but d'effrayer la population et de la maintenir sous le contrôle des puissants.
Omphale suivait ces troubles avec inquiétude. Des conflits internes n'étaient bons pour personne et encore moins pour eux. On ne tarderait pas à leur réclamer des comptes, elle le pressentait jusque dans les tréfonds de son âme. Toute cette grogne menaçait de se muer en révolution, une révolution dirigée contre eux alors que Phosphoméra et Noximence approchaient !
Ils partirent pour les plaines un jour d'accalmie. Les nuages formaient une chape de plomb lourde au-dessus de leur tête. Les chevaux chargés de tirer les carrioles remplies de matériels ou de nourriture glissaient sur le sol boueux. Omphale avait troqué sa robe pour un pantalon en cuir noir, un pull en laine qui la grattait et un épais manteau doublé de fourrure. L'hiver touchait à sa fin mais refusait de céder la place au printemps et les températures glaçaient encore jusqu'aux os.
Ils atteignirent leur destination après six jours de voyage éreintant. Ils étaient crottés de la tête aux pieds et la pluie, arrivée lors des deux dernières journées de marche, n'arrangeait pas le moral des troupes. Hydronoé et Mirzal s'étaient démenés pour la repousser mais ils ne pouvaient pas maintenir leurs pouvoirs durant leur sommeil...
Omphale, pourtant d'excellente constitution physique et endurante, était percluse de courbatures. Elle ne se plaignit pas pour autant et prêta main forte pour monter le campement, en bordure d'une petite forêt que les combat à venir raseraient peut-être.
Les tentes de commandement, de ravitaillement, l'infirmerie ou encore la réserve d'arme se dressaient au centre. Autour s'éparpillaient les abris des soldats, plus modestes. Des braseros brûlaient ici et là pour éclairer à la nuit tombée et dispenser du réconfort dans les ténèbres épaisses. Un grand feu, entretenus du matin au soir, flambait au milieu du camp. Les soldats se réunissaient autour pour que la chaleur chasse un peu l'humidité qui imprégnait leurs vêtements.
Nerva, Liorah, Umbriel et Meng Yi partageaient une même tente, non loin de celle des généraux. Elle était surveillée par des soldats, à cause des absences de plus en plus fréquentes de ces quatre-là. Ils n'avaient plus le droit de se déplacer seul et Kalam râlait sans cesse car il ne pouvait pas s'accorder le moindre tête à tête avec Nerva sans qu'au moins deux ou trois soldats les accompagnent.
Pourtant son compagnon était celui qui se contrôlait le mieux, surtout si l'ancien Hérance intervenait pour l'aider à reprendre pied dans la réalité. En revanche Meng Yi était une vraie furie. L'empêcher de se déplacer durant une absence la plongeait dans une colère noire : elle poussait des hurlements effroyables et attaquait quiconque se dressait sur sa route. On l'attachait, autant pour la protéger que pour se protéger d'elle.
Praeslia apporta rapidement les armes promises et Omphale n'eut pas la chance de les voir tandis qu'on les cachait des regards trop curieux, dans une tente discrète à l'arrière de la réserve. D'après de rares chanceux, elles possédaient une beauté qu'aucune autre arme ne pouvait égaler. Cette poignée de témoins ajoutaient aussi, à voix basse et avec une pointe de crainte, que la déesse de la guerre n'avait pas fait dans l'originalité en ne forgeant que des épées, aussi magnifiques soient-elles.
Omphale ne s'attarda pas longtemps sur les armes des champions : on réclamait son attention dans un domaine plus stimulant. Elle aida Alya, Thaha et une poignée d'autres savants de tous les royaumes d'Amaris à réaliser le cercle qui serviraient à protéger le continent de la fureur de l'affrontement.
Des dragons, ceux de la forteresse ou même des volontaires envoyés par le roi Médéril, leur prêtèrent main forte pour le tracé. La gueule débordante de flammes, ils crachèrent un feu presque blanc et gravèrent les symboles dans la terre humide avec précision.
Ils arrivèrent à la fin de leur tâche deux jours plus tard. Le cercle était parfait, un rond impeccable entouré par des symboles reproduits sans aucun dérapage. Omphale se positionna dans un des plus petits ronds où se dresseraient les treize espoirs. Selon le plan de bataille, les soldats de l'armée commune se positionneraient autour d'eux pour les protéger des dangers extérieurs. En somme, ils serviraient de bouclier humain même si tout le monde, en particulier les généraux, assurait que non.
Soudainement lasse, Omphale regagna le campement. Elle dormait mal depuis quelques jours dans la petite tente qu'elle partageait avec trois autres femmes. Une attente tendue régnait partout dans le camp. Les soldats trompaient l'ennui et la peur en jouant aux cartes, en organisant des duels amicaux ou en polissant les armures.
Elle croisa deux hommes qui ressemblaient plus à des mendiants qu'à des soldats de l'armée commune mais elle n'y prêta pas attention. Il s'agissait peut-être de villageois sans le sou qui déambulaient entre les tentes dans l'espoir de voler des biens ou de la nourriture. Dommage pour eux : la tente contenant les vivres était surveillée jour et nuit par une dizaine de gardes.
Elle fit un détour pour aller voir son frère qui avait le privilège, en tant que frère d'âme du dieu endormi, de posséder sa propre tente. Il n'y passait pas beaucoup de temps, préférant les forêts silencieuses à l'agitation du camp. Coup de chance : il était là lorsqu'elle pénétra dans son logis sommaire.
Il affûtait son épée avec une grande concentration, assis sur sa couchette. En revanche, aucune trace d'Aurélius dans les parages.
- Ton jumeau dragon n'est pas là ?
- Il est allé voler. Il n'aime pas être cloué au sol, il lui faut de l'activité physique en plein ciel. Tu le cherchais ?
- Non idiot, c'est toi que je viens voir. Nous avons achevé le cercle.
- Génial. Nous allons pouvoir envoyer nos troupes vers une mort certaine très bientôt.
- Écoute, tu n'approuves pas le plan de bataille et moi non plus mais il a été décidé par les têtes couronnés d'Amaris et les plus grands stratèges de chaque royaume.
Son frère posa son épée et dit avec agacement :
- Ce n'est qu'une bande d'imbéciles. Ils veulent un combat glorieux mais noyer les soldats sous le sang et les cadavres n'apportera rien de bon ! Ça sera une boucherie !
- Tout le monde s'est préparé à cette éventualité, dit doucement Omphale. On sait que ça ne sera pas simple, qu'il y aura des morts...
Willow jura et, dans un rare excès d'humeur, frappa du pied un tabouret sur son passage. Le pauvre meuble vola à travers la tente jusqu'à ce qu'il rencontre la toile et retombe au sol.
- Il n'y a besoin que de deux morts, deux ! Et au lieu de ça, on veut en sacrifier plusieurs centaines, voire milliers, de vies ? Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ?! Comment est-ce qu'ils peuvent accepter sans broncher ? Je suis le seul que ça choque ?
Omphale pinça les lèvres. Bien égoïstement, elle ressentait de la joie à l'idée que son frère puisse vivre, même si elle s'attristait pour les soldats que Praeslia entraînerait vers le domaine des morts. Son hypocrisie lui soulevait parfois le cœur mais elle aurait tout donné pour garder Willow à ses côtés.
Son jumeau soupira et ramassa le tabouret pour le remettre sur ses pieds.
- Pardon, je deviens aussi nerveux que les autres. Les voir tourner en rond me rend fou. Une marche loin d'ici me ferait le plus grand bien, je commence à suffoquer au milieu de toute cette boue et ce cafard.
- Je t'accompagne. J'ai grand besoin d'une pause moi au...
Un cri enragé noya la fin de sa phrase. Ils se précipitèrent hors de la tente comme un seul être et se ruèrent vers celle que les dragons noir et blanc occupaient avec leurs jumeaux. Ce hurlement plein de rage ne pouvait être que celui de Meng Yi, Omphale était prête à parier sa tête. Est-ce qu'une nouvelle absence, plus violente que les autres, venaient de s'emparer de leurs amis ?
Ils arrivèrent sur les lieux en même temps qu'une flopée de soldats affolés. Ceux qui montaient la garde devant la tente gisaient le visage dans la boue, auréolés d'une flaque rouge. Une nausée souleva l'estomac d'Omphale mais elle la réprima. Willow enjamba les cadavres sans un regard pour eux et ouvrit la tente.
Un homme le percuta au même instant et Omphale reconnut un de ceux qu'elle avait croisé plus tôt. Il tenait un poignard ensanglanté et brailla en le brandissant vers le ciel :
- Dieu solaire, votre volonté a été faite, pardonnez mes crimes ! A mort le dragon noir et son frère infâme ! Pour la liberté d'Amaris, à bas les dragons et les rois ! Le pouvoir au peuple, le pouvoir aux enfants du dieu solaire !
La jeune femme remarqua pour la première fois le pendentif en bois en forme de soleil qu'il portait autour du cou. Des soldats se jetèrent sur lui pour le désarmer et le plaquer à terre. Willow ne se joignit pas à eux, toute son attention accaparée par ce qui se trouvait à l'intérieur de la tente. Il s'agenouilla à côté d'une forme sombre et Omphale le rejoignit aussitôt, saisit d'un mauvais pressentiment.
Un petit cri lui échappa lorsqu'elle découvrit la scène. Nerva gisait à terre et une tâche sanglante s'étalait sur ses vêtements au niveau du ventre. La tête posée sur les genoux de Meng Yi, qui caressait ses cheveux en lui murmurant que tout se passerait bien, il avait le teint cireux. Un cadavre gisait dans un coin, la gorge barrée de quatre sillons profonds, comme un coup de griffes.
Liorah prenait le pouls de son frère d'âme, soucieuse. Umbriel effectuait les cent pas en tordant ses mains ensanglantée, incapable de prendre une décision. Kalam fit irruption en s'écriant :
- Nerva ! Est-ce que tu vas b...
Sa voix mourut devant l'état de son compagnon. Il chancela et se laissa tomber à genoux à côté de lui. Nerva tendit la main vers lui et parvint à articuler :
- Plus de peur que...que de mal.
- Silence, ordonna Willow en remontant la chemise du jeune homme avec autant de délicatesse que possible. Garde tes forces, ne dis rien d'inutile.
Il observa la plaie sous toutes les coutures et tâta certains endroits avec le plus grand des sérieux. Un soupir de soulagement lui échappa à la fin de son inspection.
- La blessure est peu profonde, aucun organe n'a été touché. Il faut arrêter l'hémorragie, nettoyer la plaie et la bander au plus vite. Tu as eu de la chance, tu vas t'en sortir.
La bonne nouvelle fit presque défaillir Kalam. Omphale se précipita dehors et courut avec toute la vélocité qu'elle possédait jusqu'à la tente de Zacharie. Elle ne trouva qu'Alaman à l'intérieur.
- Où est Zacharie ? s'enquit-elle sans cacher son urgence.
- Dans l'infirmerie je crois. Il prépare des remèdes contre la toux parce que plusieurs soldats sont malades et on entend qu'eux à travers tout le camp. Quelque chose ne va pas ?
Omphale ne répondit pas car elle était déjà partie. Elle atteignit l'infirmerie en un temps record. On la reconnaissait à sa toile blanche, quoiqu'un peu maculée de boue. Elle entra sans s'annoncer et cria :
- Zacharie !
Le chevalier dragon sursauta, des flacons dans les mains.
- Un problème Omphale ?
- C'est Nerva ! On l'a poignardé !
Le chevalier originaire du désert délaissa aussitôt ses préparations pour l'accompagner, soucieux. Le temps qu'ils regagnent la tente où s'était joué le drame, Willow avait déjà endigué l'hémorragie en pressant des bandes de tissu sur la plaie de son ami jusqu'à ce que le saignement s'estompe.
- Merci Willow, je prends la relève, dit Zacharie en se plaçant au chevet de son fils.
Le jumeau d'Omphale se détourna pour se concentrer sur le mort. Il portait un poignard à la ceinture et, comme son acolyte, un soleil en bois enfilé sur une cordelette autour du cou.
- Saloperies d'enfants du soleil, grogna-t-il.
- Ils prennent de l'ampleur partout sur le continent, soupira Omphale. Nous ne nous sommes pas assez méfiés, ils ont des fidèles partout sur Amaris et pas les plus stables.
- Aujourd'hui ils en comptent un de moins, conclut son frère avec un regard de dédain pour le cadavre.
Zacharie soigna son fils en déployant le meilleur de ses connaissances et de sa tendresse. Nerva avait une meilleure mine à la fin des soins, allongé sur son lit.
- Je dois retourner à l'infirmerie, veille sur lui, dit Zacharie à Kalam. Si tu constates la moindre dégradation de son état, vient me prévenir. Je viendrais changer les bandages ce soir et lui donner une tisane pour endormir la douleur et l'aider à trouver le sommeil.
- Merci papa, je me sens déjà mieux, sourit Nerva malgré son visage livide.
Willow et Omphale abandonnèrent leur idée de promenade pour veiller sur leur ami et le distraire. Nerva, épuisé par la perte de sang, s'endormit vite, la main de Kalam dans la sienne. Meng Yi et Umbriel, sur les nerfs, préférèrent s'aérer l'esprit plutôt que rester dans la tente où l'espace manquait. Willow ne tarda pas à les imiter. Seule Omphale et Liorah demeurèrent là.
La jeune femme essayait de se remettre du choc. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'on vienne poignarder son meilleur ami au centre du campement et elle se sentait coupable. Ces hommes, les enfants du soleil, elle les avait vu sans rien soupçonner ! Elle n'avait pas été assez attentive, elle avait baissé sa garde.
A présent Nerva en payait le prix de son erreur. Il paraissait serein malgré sa blessure, comme s'il ne faisait qu'une petite sieste. Désespérée par son inutilité, elle décida de regagner sa propre tente. Elle s'étonna qu'il fasse si sombre en posant un pied dans le sol bourbeux du campement.
Elle leva la tête vers le ciel couvert de nuages noirs et un vent froid serpenta entre les tentes. Elle frissonna et se hâta pour se mettre à l'abri. Préoccupée, elle ne parvint même pas à se distraire en lisant un peu. Une drôle de tension planait dans l'air et alourdissait tout.
Dans la tente qui abritait leur cantine, voisine de celle où les cuisiniers préparaient de quoi remplir les estomacs noués avec les moyens du bord, elle mangea sur le pouce. Ils économisaient les vivres, ne sachant pas combien de temps ils résideraient dans cette plaine marron.
Les plats insipides remplissaient le ventre, à défaut de satisfaire les papilles. Kalam manquait à l'appel, dévoué corps et âme à la surveillance de son compagnon. Liorah se chargea de réclamer deux bols de bouillie pour eux et de les apporter jusqu'au blessé et son gardien.
Meng Yi et Umbriel, attablés seuls en fin de table, broyaient du noir. De la colère brillait dans le regard doré de la jeune femme, elle serrait sa cuillère à en faire blanchir ses jointures. Son jumeau toucha à peine à son dîner, maussade. Omphale n'osait pas imaginer ce qui se serait passé si Nerva était mort à la suite de sa blessure. Une pensée cruelle lui susurra que le combat entre les dieux démiurges et leurs enfants se serait simplifié avec le dragon blanc et son frère d'âme en moins.
Une journée s'écoula avant que tout bascule. Le jour ressemblait à présent à la nuit, on ne savait pas dire quelle heure il était puisque que les rayons du soleil ne frappaient plus la terre. Nerva se remettait bien mais l'humeur de Meng Yi se dégradait d'heure en heure. La crise survint au beau milieu d'un repas, sans signe annonciateur.
Meng Yi et son jumeau se levèrent ensemble et posèrent un regard entièrement noir vers le sommet de la tente, comme s'ils voyaient le ciel à travers le tissu. Tous les soldats portèrent une main à leur épée par mesure de précaution et Omphale s'approcha avec lenteur, prête à intervenir si Meng Yi ou Umbriel s'attaquaient à quiconque.
Un rugissement assourdissant déchira le silence et ébranla le campement. L'air vibra et la terre trembla sous les pieds d'Omphale. Une rafale de vent fit claquer les pans qui masquaient l'entrée de la tente et s'engouffra avec un mugissement sinistre. Umbriel se transforma en un battement de cil en réponse à ce cri d'une puissance surnaturelle. Il arracha la tente à cause de sa taille gigantesque et Omphale plaqua un soldat au sol avant que la queue du dragon le fauche.
Une vrille de terreur s'enfonça dans son estomac. Elle arrivait, la fin du monde était là !

Chevalier dragon, tome 4 : La guerre d'AmarisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant