Chapitre 45/

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Point de vue de : Hélia

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Une fois le repas finit, je file me laver pendant que Blue range un peu la chambre après notre après-midi. Je ne connais pas cette fille depuis très longtemps mais elle a ce truc qui fait qu'on s'entend super bien. Et il faut dire que sa façon de rembarrer les gars me fait mourir de rire.

Je ressors de la salle de bain mais je tombe sur Félix, assis sur le lit, seul et le regard fixé sur un point au loin.

— Salut Félix chéri, dis-je pour le faire sourire.

Mais son visage reste de marbre alors je me plante devant lui, ce qui le fait relever la tête vers moi. Je croise son regard qui semble triste et je m'assois alors à côté de lui sur le lit puis regarde mes genoux.

— Hier j'ai... Je l'ai vue, déclare-t-il.

Je me tourne vers lui mais il continue de regarder droit devant. Qu'est-ce qu'il a vu ? Je reste silencieuse en attendant qu'il continue et mon ami décide enfin de tourner son visage vers moi.

— Ta cicatrice.

Je reste figée, mon cœur bat vite dans ma cage thoracique, mais je n'ose pas croiser les yeux de Félix. Le pire dans tout ça, c'est que je ne sais même pas de laquelle il parle.

— Qui t'a fait ça ? Et sur la cuisse, en plus ?

Je reste muette mais il prend mes épaules pour me tourner complètement vers lui.

— Putain Hélia, réponds !

— Félix...

— Qui t'a fait cette cicatrice !?

Je serre mes poings en me relevant du lit et je sens des sanglots coincés dans ma gorge quand je dis que je ne veux pas en parler. Je vais vers la porte de la chambre pour fuir mais la voix de Félix me stoppe instantanément :

— Ma mère se faisait battre par mon père.

Je me retourne vers lui mais mon ami continue d'éviter mon regard quand il dit :

— Depuis tout petit, je la voyais avec des hématomes sur tout le corps. Je l'entendais pleurer après qu'il l'ait tabassée. Tous les soirs.

Je m'avance et m'accroupis devant lui en mettant ma main devant ma bouche mais je ne fais aucun commentaire.

— Ma mère l'aimait toujours, alors elle restait. Mais un soir je l'ai entendue lui crier d'arrêter alors je suis allé dans leur chambre. Je les ai vus. Mon père lui tirait les cheveux en lui donnant une gifle. Tout son corps était recouvert de bleus.

Les yeux tourmentés de mon ami viennent se fixer aux miens tandis qu'il continue :

— J'ai frappé mon père. Dans le nez. Et ma mère a crié. Mais ensuite cet enculé m'a tabassé si fort que je n'ai pas pu aller au collège pendant une semaine. Après ça, ce n'était plus ma mère qu'il cognait mais moi. De plus en plus souvent et de plus en plus fort.

Il y a un petit silence, puis Félix secoue sa tête et passe une main dans ses cheveux en me disant que s'il partait, il avait peur que son père s'en prenne de nouveau à sa mère.

— Tu veux savoir le plus drôle dans cette histoire ? continue-t-il en relevant son visage vers moi.

Je fixe ses yeux gris, en proie à une colère sauvage, mais je reste silencieuse alors il déclare :

— Un soir quand je rentrais du lycée, j'ai vu ma mère avec un autre homme. Elle trompait papa. Alors elle a... Elle m'a menacé d'encourager mon père à me tabasser si je lui disais pour sa liaison.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant