L'assassin de mon frère

Chapitre 37/

Je soupire et retourne à l'étage pour filer dans le dressing. Est-ce que Katerina vient avec nous ? Et Colin ? Il est toujours avec la fille à qui il parlait au téléphone ?

J'enfile un tee-shirt à la place de mon débardeur mais je le remplace par un pull gris à capuche avec le logo de Batman dans le dos. Je garde mon legging de sport et attrape un sac vert flashy que j'ouvre en grand avant de me tourner vers les étagères.

Après avoir mis plus que le nécessaire que mon sac, je redescends ensuite au rez-de-chaussée en enfilant mes baskets. Je ne me suis jamais autant dépêchée. Je soulève encore une fois le sac de sport mais une main vient me le prendre : Éloi s'en va dans le garage tandis que je reste plantée devant l'escalier.

— Tu viens Hélia ? crie le mafieux.

Je soupire et vais dans le garage en refermant la porte derrière moi. Je trottine vers Éloi qui charge mon sac dans une grande voiture noire avant de ne refermer le coffre. Le Hawk m'ouvre ensuite la portière en me faisant un signe de tête pour que je monte. À l'intérieur les sièges sont aussi noirs que le capot et je boucle ma ceinture en silence.

Félix pianote sur son téléphone à la vitesse de la lumière et Léo est au volant, une clope à la main. Éloi s'installe à côté de moi et le chef démarre la voiture pendant que je rabats ma capuche sur ma tête en serrant le cordon parce qu'il fait super froid.

On sort du garage et j'essaie de distinguer le paysage mais il fait trop noir dehors. Quelques secondes passent où je regarde attentivement l'intérieur de la voiture, puis je me tourne vers les autres et demande :

— Pourquoi on est tous les quatre dans une voiture à minuit et en direction de la Suisse ?

Félix se racle la gorge et me lance un regard en biais tandis que le chef accélère.

— Un de mes gars m'a appelé pour me dire que la cheffe des Suiza est d'accord pour nous rencontrer.

— Mais c'est génial ! je m'écrie dans la voiture.

— Ne te fais pas trop d'espoir. Rien n'a encore été accepté, réplique mon ami.

Mais c'est dans la bonne voie ! On a juste à amadouer la cheffe des Suiza et le tour est joué !

— Donc mon plan fonctionne, fais-je à l'intention du chef.

Celui-ci se tourne brièvement vers moi pour susurrer, les yeux plissés :

— Pour l'instant oui.

— Et Colin ? dis-je en baillant. Le chef des Hawk partirait sans son bras droit ?

Je vois Éloi sourire en regardant par la fenêtre et Léo me répond qu'on fait un détour à Edeny pour le récupérer avant de s'arrêter dans un hôtel à Prolensa.

— Prolensa, je murmure, la ville avec la grande prison ?

Il y a un petit silence qui s'installe dans la voiture, de même qu'une atmosphère un peu pesante.

OK...pas bizarre du tout. Ils ont peut-être fait un séjour là-bas.

Éloi soupire et grogne un « oui » avant de croiser ses bras et je fais une petite grimace avec mes lèvres à cause du malaise ambiant. Après quelques secondes, je me décide à ouvrir ma bouche pour ajouter quelque chose mais Léo me coupe :

— Tu ne t'arrêtes jamais de parler ?!

Félix ricane et je lance un regard noir à Éloi qui se paye aussi ma tête.

— Je croyais que les Suiza vivaient en France.

— Tu ne vois pas la ressemblance entre la Suisse et les Suiza ? lance dramatiquement Félix.