L'assassin de mon frère

Chapitre 67/

Après m'être regardée une dernière fois dans le miroir de notre salle de bain, je sors en faisant une petite révérence en riant. Blue siffle en applaudissant et je ris avec elle de son enthousiasme.

Ben m'emmène déjeuner dans le centre de Masmac, dans un restaurant tenu par des Suiza pour des Suiza. Ils font une exception pour moi.

— Ça va, tu es mignonne. Je t'autorise à y aller, fait Félix installé sur le fauteuil de la chambre.

Je lève les yeux au ciel en l'entendant puis Blue lui lance un oreiller pour le faire taire.

— Tu vas tenir le coup sans moi ? lui dis-je en attrapant mon sac à main.

— Je n'ai que Félix à surveiller : Éloi dort toujours, avachi dans son lit, Colin est sur son ordinateur et Léo n'est toujours pas rentré.

Tant pis pour lui, tant mieux pour moi. Le départ est décalé.

Quand on est rentré à l'hôtel, il n'y avait que Félix, Blue et moi dans la voiture puisque Léo avait mystérieusement disparu. En entrant dans la Suite, on a vu Éloi étalé sur le canapé, en train de ronfler et Colin à côté de lui, en train de regarder la télé tout en le surveillant.

Félix s'exclame ensuite que Blue n'a pas besoin de le surveiller puisque c'est un adulte mais je ne fais pas attention à leur petite dispute et repars de la chambre pour descendre les escaliers.

— Tu sors, miss ? me demande Colin quand je mets mes chaussures.

— Oui, j'ai un rendez-vous avec Ben, je réponds en souriant.

— Amuse-toi bien ! me crie Blue depuis la mezzanine.

— Ne rentre pas trop tard, jeune fille ! s'écrie à son tour Félix.

Je leur fais un petit signe de la main puis ouvre la porte d'entrée en respirant un grand coup.

— Ça fait combien de temps que tu es une Hawk ? me demande Ben.

Je le regarde avec un rictus ironique en me remémorant la brutalité des mafieux, puis je lui réponds que ça fait seulement deux semaines.

— Et ton frère était aussi un membre ? reprend-il avec hésitation.

— D'après ce qu'on m'a dit. C'est pour enquêter sur sa mort que les Suiza et les Hawk se sont alliés.

— Samara a demandé une contrepartie pour cette alliance ?

— On devait découvrir qui était au commande du trafic d'êtres humains parmi les Arslor.

Je bois une gorgé d'eau puis regarde Ben et ses yeux vert foncé. Aujourd'hui il fait affreusement chaud alors il porte un polo clair et un short en tissu qui lui va à la perfection.

— C'est grâce à cette contrepartie qu'on s'est rencontré, murmure-t-il avec un sourire qui dévoile sa fossette gauche.

Je suis à deux doigts de sourire niaisement.

— Et toi ? je demande à mon tour. Ça fait combien de temps que tu es un Suiza ?

— Pas très longtemps non plus, même si je trempais déjà un peu dans ces choses-là.

Devant mon regard interrogateur il m'explique que son meilleur ami, qu'il considère presque comme son frère, est aussi un mafieux et qu'il lui avait déjà raconté des histoires sur le clan.

Je hoche lentement ma tête en mangeant mon dessert et on parle de choses un peu plus légères. On finit notre repas en riant et Ben se relève de sa chaise avant de me tendre sa main pour que je me mette debout à mon tour.