Chapitre 25/

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Point de vue de : Félix

°

Je démarre la voiture en soupirant, putain il n'est que sept heures du matin et je suis déjà debout. Je sors du garage en faisant un signe de la main aux Hawk dehors et j'éclate de rire en les voyant me faire des doigts d'honneurs.

Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai raconté ma vie à Hélia. Merde, elle doit me prendre pour un guignol maintenant. En voyant son visage triste, j'ai tout de suite reconnu les démons du passé qui la tourmentaient.

Parce que j'ai les mêmes.

Enfin bref ! Tout ça pour remonter le moral à cette petite brunette ! Quelle veinarde.

Je roule pendant plusieurs minutes avec de la musique dans les enceintes mais les souvenirs que m'ont fait remonter la discussion d'hier soir menacent de remonter à la surface. Je n'aurais jamais dû reparler de mes parents avec Hélia. Avec qui que ce soit, d'ailleurs.

Je suis à la moitié de la route pour arriver à Edeny mais je sais que le QG est à quelques kilomètres d'ici...peut-être que Blue y est ?

Merde qu'est-ce que j'ai ? Il faut que je me sorte cette fille de la tête.

Je soupire et tourne le volant en sortant de la route pour prendre un petit chemin. Pourquoi je me dirige vers le QG ? Bordel. C'est juste pour faire une petite pause.

Quelques minutes plus tard, je gare la voiture sur le trottoir et fais un signe de tête aux deux dealers de l'autre côté de la rue. Ces petits cons me rendent mon signe de tête en se rendant compte de qui je suis.

Je ne suis peut-être pas si important que Léo mais ma place dans le clan est tout de même haute. Tout le monde ne devient pas le représentant d'une branche en moins de trois ans.

Pourtant je l'ai fait.

J'ouvre la porte de l'immeuble en mettant mon Desert Eagle dans ma ceinture. Cette arme à feu est mon nouveau bijoux ; il est arrivé il y a deux semaines et depuis lui et moi, on ne se quitte plus.

Je passe une main dans mes cheveux qui tombent devant les yeux et je salue les Hawks dans le couloir. Je me dirige vers la cuisine mais je regarde dans chaque pièce pour vérifier si Blue est dans les parages.

Je suis trop con de penser à elle tout le temps, j'ai autre chose à faire. D'ailleurs, pourquoi je me suis arrêté ici ? Je n'ai rien à faire là !

J'entre finalement dans la cuisine en jurant mais une voix m'arrête :

— Qu'est-ce qui te tracasse, mon Félixounet ?

Je relève les yeux vers le petit bout de femme devant moi et mon cœur se réchauffe immédiatement.

Punaise non ! Mon cœur ne réchauffe rien du tout !

— Ne m'appelle pas comme ça, ma Blue d'amour.

Elle me regarde de ses yeux noirs et ses sourcils se froncent. Ses pommettes rosies par le maquillage sont ornées d'un petit aigle sur chacune des deux.

Blue rejette ses cheveux blancs colorés par-dessus son épaule et je m'esclaffe : je suis sûr qu'elle a voulu me copier en faisant sa teinture mais elle le nie à chaque fois. Elle se relève ensuite de la chaise où elle était assise et s'avance vers moi.

— Pourquoi tu es ici ? fait-elle en mettant ses mains sur ses hanches.

— Dis tout de suite que ça ne te fait pas plaisir de me voir.

— Ça ne me fait pas plaisir de te voir.

Je ricane en l'entendant puis lui fais un clin d'œil et la contourne pour prendre un verre d'eau. Il faut que je trouve une excuse, et vite.

— Je suis là pour...pour voir comment ça avance avec le voleur du trafic d'armes.

Je me retourne tout sourire vers Blue et ses grands yeux noirs me fixent. Elle est appuyée contre le mur, les bras croisés et ce n'est que maintenant que je remarque qu'elle porte un pantalon en cuir qui met en valeur ses jambes élancées.

Mon cœur bat un peu plus vite dans ma cage thoracique et je me racle la gorge en détournant le regard.

Félix, reprends-toi !

— Ce n'est pas ta branche, réplique-t-elle.

— Et alors ? Je suis l'un des représentants des secteurs, ce qui fait de moi l'un de tes supérieurs hiérarchiques, même si tu es le bras droit de Colin.

Blue serre ses lèvres l'une contre l'autre en me voyant approcher mais elle ne répond rien. Je m'arrête finalement à quelques centimètres de son corps et la surplombe de nos dix centimètres de différences.

— Tu te crois impressionnant parce que tu es bien placé ? Tu n'es qu'un gamin, Félix.

— On n'a que huit mois de différence !

— Et donc ? Je suis quand même la plus grande de nous deux, Félixounet.

Je lève les yeux au ciel en l'entendant, cette fille est naturellement agaçante, puis je commence à repartir de la cuisine mais sa voix m'arrête :

— Je croyais que tu voulais un rapport sur le suicidaire qui nous a volé ?

Je lui jette un regard et lui fais signe de continuer - en réalité ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus mais je dois assumer mon excuse. Blue me regarde fixement quelques secondes avant de ne dire qu'il est encore trop tôt pour pouvoir faire un rapport.

— Tu te fous de ma gueule ? je réplique en cachant un sourire.

Elle me fait un clin d'œil et me tapote le torse avant de sortir de la pièce, me laissant seul. Putain cette fille est pire que tout ! Je me retourne et la vois repartir dans le couloir, ses longs cheveux blancs descendent jusqu'au milieu de son dos. Mon regard se pose ensuite sur ses fesses et je me surprends à apprécier le paysage.

— Félix ! Arrête de me mater ! s'exclame-t-elle sans se retourner.

Putain de merde.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne te regardais même pas !

Je termine mon verre d'eau et m'élance à sa suite dans le couloir. Blue ouvre la porte du QG et marche jusqu'à ma voiture.

— Tu fais quoi ? je demande en fronçant les sourcils.

— Je t'accompagne.

Elle se détourne de moi pour ouvrir la portière de la voiture mais celle-ci est fermée. En même temps, qui laisse sa voiture déverrouillée en pleine rue ? Sûrement pas moi.

J'éclate de rire en voyant la tête renfrognée de Blue et lui dis que je ne veux pas d'elle pendant mon voyage.

— Tu es sûr ? fait-elle en prenant une voix plus douce.

Elle mijote quelque chose quand elle fait ça.

Je plisse les yeux pour essayer de deviner ce qu'elle a en tête mais elle se rapproche pas à pas de moi, jusqu'à me coller complètement. Elle pose ensuite ses mains sur mes pectoraux en faisant de petits cercles et me regarde par dessous ses long cils.

— Tu me fais quoi là ? dis-je en haussant un sourcil.

Mais elle ne répond pas et met ses mains dans mon dos, en me faisant un câlin.

— Bon Blue, arrête ton cirque, ça devient gênant.

Elle rigole contre mon torse et marmonne quelque chose que je n'entends pas. Ses mains se glissent ensuite jusqu'aux poches de mon jeans et je la sens tâter mes fesses.

— Wow ! Tu fous quoi !?

Elle se recule et me montre mes clefs dans sa main, puis elle déverrouille ma voiture en disant :

— J'aime bien tes fesses rebondies.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant