Chapitre 33/

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Point de vue de : Léo

°

Putain j'ai juste envie de faire du sport pour me défouler. Blue a mis la main sur l'enfoiré d'Avorio qui a niqué mon transfert d'armes mais il s'est tiré une balle avant que je ne puisse l'interroger.

Je grogne de fureur en garant la voiture et j'ouvre la porte du garage en la faisant claquer, puis je monte dans ma chambre me changer rapidement. Putain c'est vraiment le bordel en ce moment ! D'abord ces enculés d'Avorio tuent Liam et maintenant ils me volent ? Sans parler de cette histoire avec le type de la bibliothèque.

Et cerise sur le gâteau, Enzo m'a appelé quand j'étais en voiture pour me dire qu'on avait retrouvé des Hawk morts, par la main des Avorio. La signature de Paolo est facile à reconnaître : les types morts ont toujours leur poignet gauche cassé.

Je commence à baliser avec ce connard qui refait surface après toutes ces années.

Une fois en tenue de sport, je descends au sous-sol les poings serrés, puis je marche vers les installations mais une chevelure noire m'arrête.

Je l'avais oubliée celle-là.

Hélia court sur le tapis roulant, sans m'avoir remarqué et je lâche un soupir : cette fille est une véritable peste et il a fallu que Katerina fasse d'elle sa chouchoute ! Il ne manquait plus que ça, maintenant elle se croit tout permis.

Je m'installe vers les machines de musculation en laissant une distance entre nous. Je prends les poids et les enfile dessus, comme tous les jours, mais je sens un regard sur mon dos.

Est-ce qu'elle est obligée de me fixer comme ça ?

Je soupire fort et passe une main dans mes cheveux qui commencent à devenir longs. Ils me tombent presque devant les yeux.

Un bruit sourd me fait tourner la tête et je pose ma main sur la crosse de mon arme, prêt à tirer, mais ce n'est que Hélia qui tape dans un sac suspendu au plafond. Je me détends et vais m'installer sur la machine pour faire ma série sans broncher.

Je contacte encore une fois mes muscles mais je sens à nouveau le regard d'Hélia sur moi.

— Tu apprécies la vue ? fais-je sans la regarder.

Je continue ma série d'exercice tandis qu'elle soupire dramatiquement en marmonnant que je ne suis pas son type. Elle pense vraiment que je ne l'ai pas entendue ?

Je me stoppe dans ma traction pour relever mes yeux vers elle et la brune a les bras croisé tandis que son regard est toujours sur mes biceps congestionnés.

Pas son style, tu parles.

— Je suis le type de tout le monde.

Hélia ricane en m'entendant puis elle murmure comme pour se raisonner elle-même que personne ne veut d'un mafieux dans son lit. Je croise son regard noisette et me redresse en arrêtant mon sport, les sourcils levés.

— Va donc demander à celles qui ont eu la chance de venir dans mon lit. Tout le monde veut d'un apollon comme moi, chérie. Ne sois pas jalouse si je ne t'ai pas invitée.

Je penche ma tête d'un côté et je peux voir d'ici qu'elle bout de rage. Je crois que l'énerver est devenu ma nouvelle activité favorite ; c'est tellement simple.

— Je ne veux pas d'invitation Narcisse, car, je te le répète puisque tu sembles sourd, tu n'es pas mon type.

Narcisse, sérieusement ?

— Ne me dis pas qu'un mafieux ne te fais pas d'effet.

Je me relève de la machine et rigole tout seul mais j'entends Hélia se déplacer jusqu'à moi. Elle me regarde depuis sa petite taille, les cheveux décoiffés et les joues rosies par le sport.

— Non contre toute attente, les tueurs au sang-froid ne me font pas d'effet ! fait-elle en élevant sa voix.

— J'aurais presque peur mais tu oublies à qui tu t'adresses. Alors tu redescends de tes grands chevaux, compris ?

Ses yeux noisette sont exaspérés mais elle continue de me regarder comme si elle allait m'étriper. Quelques secondes passent mais elle ne bouge toujours pas, alors j'en profite pour la détailler du regard : elle porte un tee-shirt noir et un legging qui met en valeur ses jambes.

Je relève mes yeux vers son visage énervé et je lui fais mon sourire de charmeur.

— Pourquoi tu me fixes comme ça ? Tu veux faire un tour dans mon lit, finalement ?

Pendant une fraction de seconde, j'ai un flash-back de Col' qui m'ordonne de ne pas faire ce genre de remarque à Hélia mais franchement je n'en ai rien à foutre, je lui dis ce que je veux.

— Tu es bien la dernière personne avec qui je voudrais passer la nuit. Détraqué sexuel.

Détraqué sexuel ? Putain mais je n'y crois pas !

La brune commence déjà à faire demi-tour mais j'attrape son épaule gauche pour la faire retourner vers moi et dit :

— J'ai déjà tué des gens pour moins que ça, alors je te conseille de ne p...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'Hélia me balance un coup de poing dans les côtes. Dites-moi que je rêve. Un rictus s'installe sur mes lèvres et la brunette se fige : elle vient de se rencontre compte de son erreur.

Trop tard, il va falloir assumer.

Je me mets en position de combat, si elle veut se battre, on va se battre. Un éclair d'adrénaline traverse les yeux de la femme devant moi pendant qu'elle se positionne de la même façon.

— C'est mignon, je murmure, tu penses pouvoir t'en sortir alors que je suis le chef d'un gang international.

Je vois son visage se crisper puis elle s'approche furtivement de moi mais je ne réagis pas, j'attends de savoir ce qu'elle compte faire. Elle se décide enfin à m'envoyer son poing dans mon torse et j'intercepte alors son coup avant qu'elle ne me touche mais Hélia lève son autre main en visant ma joue.

J'esquive sa claque puis je la prends par la taille et la fais reculer jusqu'au mur en un geste rapide.

— Chérie, personne ne me gifle.

Je la coince en emprisonnant ses deux poignets contre le mur et je baisse mon visage vers elle, ses yeux dans les miens, tandis qu'elle jure à voix haute. Je ricane en la voyant en furieuse. Elle est mign... Elle est bête de croire qu'elle peut me battre.

— Un/zéro pour le tueur au sang-froid, fais-je en chuchotant.

La brune ne réplique rien et à la place, elle me donne un coup dans la cuisse avec son genoux. Je la lâche en grognant mais elle me lance :

— Tu as de la chance que je n'ai pas visé autre part.

— Tu vas regretter de ne pas l'avoir fait, je siffle en m'approchant à nouveau d'elle.

Hélia pousse un petit cri d'exclamation et elle s'enfuit loin de moi, derrière les machines de musculations.

— Reviens là.

J'arbore un sourire malgré moi et elle en fait de même en voyant la situation. Elle secoue sa tête pour dire non, alors je me dirige lentement vers la droite mais elle va de l'autre côté pour m'échapper. Merde c'était prévisible.

Finalement, je me hisse sur la machine qui me bloque la route et je saute juste devant Hélia, et passe ensuite une main dans mes cheveux. Elle ouvre la bouche surprise de ma performance.

Mais elle se reprend vite et me balance un coup de pied sur la hanche, que j'évite de justesse avant de lui frapper l'épaule pour la déstabiliser. Elle ne se laisse pas faire et m'attaque de l'autre côté avec une sorte de...balayette ?

Son pied vient taper ma cheville mais je ne bouge pas et je relève mes yeux vers elle en lui demandant :

— C'est quoi ça ?

Hélia recommence et marmonne que normalement, ça devrait fonctionner. Putain, je me retiens de rire mais c'est dur. J'arrête son supplice et lui fais une vraie balayette qui la fait tomber par terre en une seconde.

— Deux/zéro.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant