Point de vue de : Léo
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J'entre dans la bibliothèque en soupirant. Ce connard de directeur a voulu me la mettre à l'envers mais s'il croit qu'on peut m'avoir aussi facilement, il va être déçu.
Quand est-ce qu'ils vont comprendre qu'il ne faut pas me trahir ?
J'arrive devant l'accueil avec un sourire aux lèvres. Mes hommes tirent des coups de feu dans le plafond faisant crier les civils qui courent dans tous les sens et s'enfuient le plus loin possible de moi.
Je me penche sur le comptoir derrière lequel un homme d'une trentaine d'années me regarde en écarquillant ses yeux.
— Francis est dispo' ? lui fais-je.
J'attrape mon Colt M1911 de son étui attaché à ma jambe pour le mettre sur le comptoir, juste devant les yeux du mec. Il louche sur mon semi-automatique pendant une fraction de seconde puis il hoche la tête en pointant d'un doigt tremblant une porte sur la gauche.
C'est tellement facile.
Je soupire une fois de plus et reprends mon arme en me détournant du comptoir.
— Bonne journée, monsieur.
Je jette un œil à Félix qui s'amuse à remercier le gars de l'accueil puis il hausse les épaules en croisant mon regard. Il n'est jamais sérieux ce gamin, avec ses cheveux bicolor et son sourire agaçant, il n'en loupe pas une.
Je secoue la tête en me dirigeant vers le bureau du fameux directeur mais j'aperçois Éloi qui entre à son tour dans la bibliothèque pour venir nous rejoindre.
— C'est fait, m'annonce-t-il simplement.
— Vous parlez de la brune de tout à l'heure ? réplique Félix en marchant à côté de moi.
Éloi hoche la tête et réajuste son arme sans un mot.
Cette fillette se mêle de mes affaires : tout ce que je déteste. Normalement Éloi lui a fait assez peur pour qu'elle arrêter de fouiner.
— Pourquoi elle t'a contacté toi et pas moi ? continue Félix.
— Parce que je suis le plus beau, réplique le métisse en lui faisant un clin d'œil.
L'autre Hawk plisse ses yeux en l'insultant tandis que j'ordonne à d'autres Hawk de rester surveiller les civils encore dans le bâtiment. J'ouvre ensuite la porte du bureau avec force, faisant sursauter les personnes à l'intérieur.
Une fausse blonde est sur les genoux du quinquagénaire qui la pelote. Je soupire tandis que les deux me fixent comme des gazelles devant les phares d'une voiture.
— T'abuses Francis, elle a l'âge d'être ta fille, fais-je en m'avançant vers eux.
La blonde se relève tant bien que mal sur ses pieds et lance un regard affolé au directeur.
— Léo Kurt ! dit-il en panique. Q-qu'est-ce que v-vous faites ici ?
Je lui fais un petit sourire et m'assois sur l'un des fauteuils devant eux. Un grand silence se fait dans la pièce et j'attends quelques secondes de plus, juste pour voir la sueur perler sur le front de cet enfoiré.
— Toi, fais-je à la fille, dehors. Tout de suite.
Elle s'élance alors vers la sortie, presque soulagée de partir. Mais arrivée devant la porte, Éloi l'attrape et la coince entre ces bras pour qu'elle ne s'enfuit pas. Le vieux s'exclame et me supplie de ne pas lui faire de mal mais il ferme sa gueule quand je pointe mon arme sur lui.
— Tu m'as volé deux cent cinquante mille euros, fils de pute. Tu crois que je vais laisser passer ça ?
Ma voix parait calme mais je bous de colère. Putain j'ai la haine. Comment un directeur d'une foutue bibliothèque a pu avoir le cran de me voler ? J'ai pourtant le contrôle sur toute l'Europe ! Et un papi ose piquer mes billets ?!
— J-je vais vous les rendre...c'était un...un e-empreint. Pardon... Pardon, ne me faites pas de mal.
Je pousse un petit rire et me relève en le surplombant. Je fais un signe de main à Éloi et j'entends juste après, le bruit d'un pistolet qui se charge. La fausse blonde commence à pleurer en se débattant mais un simple regard de ma part lui fait fermer sa grande bouche.
— S'il v-vous plait...je ferai tout ce que vous voulez...s'il vous p-plait...
— J'en ai marre de t'entendre geindre, Francis. Le seul qui devrait se plaindre ici, c'est moi.
Le directeur hoche la tête et je soupire en me passant une main dans les cheveux. Je me tourne vers les gars et vois Félix les bras croisés, ses yeux gris fixant droit devant lui, et Éloi tient toujours la fille avec son flingue pointé sur sa tête.
— Je ne veux pas m'éterniser ici, alors dis-moi rapidement où est mon argent.
J'attrape mon flingue et le braque sur la tête du vieux : son visage devient pale et je crois même apercevoir des larmes sur ses joues. Je souris et tire une balle dans le mur derrière lui. Le sifflement de la balle à côté de son oreille le fait crier comme un enfant.
— Il est i-ici... Il y aura le...le compte, je vous jure ! bégaie le vieux en levant ses mains en l'air.
Je penche ma tête d'un côté et le regarde sans cligner des yeux, mon Colt toujours pointé sur lui. Le directeur se penche alors vers l'un de ses tiroirs et me tend trois grosses enveloppes.
J'abaisse mon pistolet et Félix me rejoint pour compter les billets.
— J'espère pour toi qu'il y a le compte, Francis.
Mais le vieux garde ses yeux au sol tandis que le silence se fait dans la pièce. Parfait ! Ça me fait des vacances de ne plus l'entendre chouiner.
Quelques instants plus tard, Félix hoche la tête et je soupire en me passant une main dans les cheveux.
Je dis à Éloi de relâcher la fille et elle s'empresse d'ouvrir la porte, son mascara bavant sur ses joues. Francis quant à lui, semble soulagé et il se réinstalle dans son fauteuil, l'air de rien. Il lisse même sa cravate.
S'il croit qu'il va s'en tirer aussi facilement.
Je pousse un petit rire et m'approche de lui, mon pistolet à la main. Je vois ses yeux se pétrifier sous la terreur qui le saisit. Il s'enfonce dans son fauteuil, le front dégoulinant de sueur et ses yeux papillonnent entre mon arme et moi.
Je tire vite et précisément. Deux balles, l'une dans chaque main.
— Tu ne me voleras plus jamais, enfoiré, je murmure pendant qu'il braille de douleur.
Je le prends ensuite par le col de sa chemise de bobo et lui crache :
— Si je t'y reprends encore une seule putain de fois...je te jure que je m'occuperai correctement de ta petite famille avant de venir te buter de mes propres mains. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
Le directeur regarde ses mains pisser le sang mais il me répond tout de même, les larmes dévalant ses joues.
Éloi sort en premier, suivit par Félix, et je range mon arme dans l'étui situé sur ma jambe. Une bonne chose de faite ! Rien de mieux que l'intimidation.
Une fois dehors, je descends les escaliers en rangeant mes deux cent cinquante mille euros dans un sac. Un trafic de faux billets dans les livres était bien pensé. Des pages et des pages remplies de putains de billets.
De quoi faire de beaux rêves.
Je jette un coup d'œil à ma droite, regardant l'endroit où était la petite brune avant qu'on ne rentre dans le bâtiment. Évidemment, elle n'est plus là mais je me souviens de sa tête quand je l'ai regardée.
Je pouvais lire sur son visage tous ce qu'elle pensait. Et en croisant mon regard, elle était terrorisée.
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L'assassin de mon frère
אקשןHélia vient de perde son frère, celui-ci a été mystérieusement tué lors d'un soir d'été. Anéantie, elle enquête sur la mort de Liam mais celui-ci semble être lié à des gens dangereux. Au milieu de tout ça, le sombre passé d'Hélia va refaire surface...