L'assassin de mon frère

Chapitre 28/

Je me reprends et fais comme si de rien n'était. Attribuant la cause de ma rougeur à l'exercice physique plutôt qu'à l'homme devant moi.

— Tu veux continuer ? me demande Éloi.

— Je vais te mettre à terre, cette fois.

Le métisse éclate de rire devant mon ton déterminé mais je ne me laisse pas déstabiliser, même quand il dit :

— Ça fait sept ans que je fais des combats rapprochés, ma grande. Ta force de débutante ne va pas réussir à me mettre K.O.

Je ne réponds pas puis je me remets en position de combat et Éloi en fait de même. Comment je pourrais le surprendre ? J'ai déjà essayé une feinte mais le soucis c'est qu'il se reprend facilement et attaque juste après.

— Je t'entends penser d'ici, Hélia.

— Tais-toi, je réplique en resserrant ma queue de cheval.

Éloi sourit malicieusement et fait quelques pas vers ma gauche. Je le suis du regard, prête à ce qu'il attaque mais rien ne vient, alors je m'avance un tout petit peu vers lui. Un grand silence nous enveloppe et j'écoute ma propre respiration juste avant de ne m'élancer vers lui.

Je balance mon poing vers son torse, qu'il esquive de justesse, mais je me reprends immédiatement et ne lui laisse pas le temps et m'attaquer. Éloi lève un sourcil pendant que je lève ma jambe vers ses côtes et il s'esclaffe quand mon pied atterrit avec force sur son ventre.

Je souris victorieuse en voyant que je l'ai parfaitement atteint mais le mafieux se tient le flanc, le dos un peu courbé.

— Éloi ? Ça va ? fais-je en m'approchant de lui.

Il ne me répond pas et mon cœur bat un peu plus vite. Je crois que je lui ai vraiment fait mal. J'arrive juste devant lui et je pose ma main sur son épaule en me baissant pour voir son visage.

— Éloi, je suis d...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je ne sens plus le sol sous mes pieds. Une main vient se poser sur ma taille tandis que le mafieux nous fait tomber par terre.

Je relève la tête et mon cerveau prend quelques secondes pour analyser la situation : je suis complètement allongée par terre, mes jambes sur le sol mais le haut de mon corps est contre Éloi.

Je me fige et sens aussitôt son torse se soulever régulièrement, alors je bouge mes mains mais elles sont aussi sur son torse...qui est à la fois dur et tendre.

Tu parles d'une viande ? Non mais je rêve Hélia !

Je pique ensuite un fard en me rendant compte de la situation : j'ai l'air d'une débile à le fixer comme ça ! Je commence à jurer tout haut pendant que le métisse se redresse en une seconde.

— Pourquoi tu as fait ça ? je siffle en me relevant à mon tour.

— Il ne faut pas avoir pitié de son ennemi. Si tu le frappes, c'est pour qu'il ait mal.

Après manger, je reste à table avec Katerina ; ses cheveux blonds illuminent la pièce, de même que sa bonne humeur. Elle tape quelques mots sur le traducteur de son téléphone et elle me dit avec un accent prononcé qu'elle a une fille qui a le même âge que moi et qui vit à Edeny.

— Vous la voyez beaucoup ?

Katerina sourit en mettant son menton dans sa main et elle me dit qu'elle la voit assez souvent parce qu'elle fait aussi partie des Hawk.

C'est de famille, apparemment.

— Et votre mari ? je réplique curieuse.

— Oh, il est mort il y a quelques temps.