Chapitre 34/

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Point de vue de : Hélia

°

Quand je me réveille le lendemain, je suis sur le canapé du salon avec une couverture sur moi. J'ai regardé un film hier mais j'étais tellement épuisée par tous les événements que j'ai dû m'endormir devant la télé.

Je commence à m'étirer doucement et baille en me déboîtant la mâchoire. Aujourd'hui, c'est dimanche ! Et le dimanche je ne fais rien.

Je me retourne sur le canapé en mettant la couverture sur ma tête pour me cacher du soleil qui entre par la baie vitrée mais un rire féminin me fait relever la tête.

Depuis quand il y a une femme ici ?

Je tends l'oreille pour écouter les brides de conversation, en vain. C'est peut-être une Hawk qui est venue faire un rapport au chef.

Je me recouche et ferme les yeux pour continuer à dormir mais la femme recommence à rire. Elle exagère ! Il y en a qui essaie de terminer leur nuit, ici ! Je souffle d'énervement en l'entendant rire encore une foi. Léo est devenu un clown pour qu'elle rigole toutes les trois secondes ?

Je jette un œil à l'horloge accrochée au mur et vois qu'il est dix heures du matin. Je me relève alors difficilement du canapé et attache mes cheveux pour en faire un chignon.

Je n'ai aucune allure avec mon débardeur avec le logo Barman et les nounours sur mon short de nuit, mais il n'y a personne pour en être témoin.

Liam se serait déjà moqué de moi en me voyant porter ça. Je souris en m'imaginant la réaction qu'il aurait eu, puis je me dirige vers la cuisine pour manger un petit truc. J'aperçois la porte du bureau ouverte mais je me force à ne pas regarder qui est à l'intérieur, et à la place j'ouvre les placards à la recherche des céréales de Félix.

— Je ne savais pas que tu avais une autre petite sœur, Léo, déclare la voix féminine.

Je me stoppe dans mes mouvements et tourne la tête vers le couloir pour voir à l'intérieur du bureau. Il y a une femme rousse - une fausse rousse - avec un nez droit et une taille de mannequin qui me fait un signe de la main, comme on le ferait à un enfant.

Je retiens un soupir en ressortant de la cuisine, et lui réponds avec une grimace :

— Je ne suis pas sa sœur, Dieu merci.

Je retourne sur le canapé pour manger devant la télé mais j'entends une voix nasillarde demander à Léo qui je suis. Je baisse alors le son et écoute leur conversation avec, peut-être, trop d'attention :

— C'est une Hawk.

— Mais que fait-elle ici ? réplique la femme sèchement.

Non mais le culot ! Elle, qu'est-ce qu'elle fait là ? Je croyais que cette maison n'était accessible seulement par les représentants du clan ?

— Ce ne sont pas tes affaires, Amélia.

Cette Amélia ne répond rien et je souris diaboliquement : elle s'est bien faite rembarrer. Je ne sais pas pourquoi mais je ne l'aime pas.

Un bruit de talon me fait tourner la tête vers le couloir et je l'aperçois alors, habillée d'une jolie robe bordeaux et d'escarpins noirs. Elle me regarde froidement et je hausse les sourcils en me reconcentrant sur l'écran de la télé.

Je ne sais pas quelle mouche l'a piquée, celle-là.

Léo passe devant elle pour attraper son ordinateur posé sur le canapé à ma droite. Il fait ensuite un signe à la femme de venir pour lui montrer quelque chose dessus mais Amélia pose l'une de ses mains sur l'épaule du mafieux.

Je détourne les yeux pour regarder la météo présentée par un bel homme à la peau blanche mais pas autant que ses dents. C'est possible d'avoir des dents si blanches ? Il a dû trafiquer quelq...

— Oh ! Je suis vraiment navrée !

Je regarde à ma droite et vois la femme - Amélia - avec un verre dans la main et son contenu sur le tee-shirt gris de Léo.

Ne me dites pas qu'elle l'a fait exprès... Mais je crois bien que si ! Ça se voit à des kilomètres et le chef n'est pas dupe non plus. La femme met ses ongles parfaitement manucurés devant sa bouche puis sort un mouchoir en tissus de son sac à main.

Elle le met ensuite sur le torse de Léo et en profite pour tâter ses pectoraux de long en large et en travers. J'éclate de rire sans m'en empêcher : même moi qui suis maladroite pour draguer, je ne ferai jamais ce genre de chose !

Je sens d'un coup une aura meurtrière dans la pièce et je tourne les yeux vers cette Amélia qui m'envoie un regard noir.

— Elle a un souci, la gamine là-bas ? siffle-t-elle en mettant ses mains sur ses hanches.

Mais comment est-ce qu'elle me parle ?

— Oui, j'ai un souci, je réplique sèchement. Je suis gênée de te voir faire ce genre de techniques pas très subtiles. Alors la prochaine fois que tu cherches un moyen de te faire inviter dans son lit, évite de le faire quand je suis dans la même pièce.

Je lui fais un sourire poli mais j'entends Léo souffler du nez - je ne sais pas si c'est un rire ou de l'exaspération. Amélia fait alors quelques pas vers moi et je fronce les sourcils. Elle ne va tout de même pas me frapper ?

— Ne sois pas jalouse parce que Léo ne t'accorde pas d'attention, fillette. C'est sûr qu'en t'habillant ainsi, tu ne vas pas attirer l'attention des hommes.

— Moi au moins, je ne m'habille pas comme si j'allais à un gala alors qu'on est dimanche.

Je ne lui prête pas plus attention et continue de manger mes céréales en jetant un œil au mafieux qui secoue sa tête en soupirant. Amélia me fusille du regard et je crois un instant qu'elle va me griffer avec ses longs ongles mais elle finit par me chuchoter :

— Tu n'as pas intérêt à toucher à mon Léo, c'est clair ?

Non mais je rêve.

— Oh mais il est tout à toi.

Ledit Léo s'approche de nous pour calmer le jeu et prend la folle furieuse par les épaules en lui disant qu'ils vont finir leur discussion dans son bureau. Je soupire de soulagement en les voyant repartir. À peine réveillée, je me fais déjà des ennemis.

C'est épuisant d'être dans ce clan.

Une demi-heure plus tard, le chef réouvre la porte de son bureau et la fille en ressort en déplissant sa robe. Elle me fait un dernier regard assassin avant de ne franchir la porte d'entrée, sans oublier de sourire bêtement au chef.

Je ne sais pas qui est cette fille mais j'espère que je ne la verrai plus jamais !

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant