Chapitre 29/

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Je me fais réveiller par une silhouette qui sépare les rideaux de ma fenêtre pour laisser entrapercevoir la lumière du matin.

Punaise mais qui ose me réveiller comme ça ? Si c'est Félix, je vais le...

— Tu as dix minutes, fait la voix de Léo en claquant des doigts juste devant mon visage.

— J'ai oublié mon réveil, je marmonne en me retournant sur le matelas.

Je ferme mes yeux juste deux secondes le temps de bien me réveiller mais un vent glacial vient s'abattre sur moi. Je pousse un cri de surprise et vois le mafieux qui relâche ma couette, maintenant repliée au bout de mon lit.

— Mais ça ne va pas ?! je m'écrie en me redressant.

Heureusement que je suis en short !

— Neuf minutes.

— Tu aimerais bien que je te réveille comme ça ?

Pour seule réponse, Léo hausse les sourcils, puis il croise ses bras contre son torse et penche ensuite sa tête d'un côté. Il m'énerve à ne pas répondre ! Je soupire d'énervement - le matin je suis rapidement irritable - et récupère ma couette pour la rabattre sur le lit.

Je commence à me rallonger pour continuer à dormir mais le mafieux m'attrape par l'épaule, m'obligeant à rester debout.

— Ne m'énerve pas. Tu voulais entrer dans ce clan et je t'ai acceptée mais si tu crois que tu peux faire ta loi, tu vas vite être déçue. Alors je te conseille de te préparer et de bien écouter ce que je te dis de faire.

Le mafieux relâche enfin la pression sur mon épaule mais il continue de me regarder avec son air énervé. Ce type est invivable ! Je repars vers la salle de bain en pestant contre lui à voix basse mais ses paroles m'arrêtent :

— Dépêche-toi où je viens te chercher sous la douche !

Non mais quel pervers !

Je ne prends même pas la peine de me tourner vers lui. Il a sûrement un sourire collé aux lèvres et un air fier de lui pour avoir balancé ça. Le « grand chef des Hawk » est vraiment un crétin.

Je referme la porte de la salle de bain derrière moi et la verrouille soigneusement. Ça ne fait même pas cinq minutes qu'il est là et je ne peux déjà plus le supporter. Et où veut-il m'emmener d'ailleurs ?

Quelques minutes plus tard je ressors de la pièce, habillée d'une veste en jean et d'un pantalon noir. Léo est toujours à la même place, sauf qu'il a mon livre d'espagnol entre les mains.

En m'entendant arriver, il relève les yeux vers moi et dit :

— Estoy seguro de que este libro no sirve para nada³.

Je le regarde fixement en fronçant les sourcils pendant que j'essaie de déchiffrer sa phrase. Ce type est Eminem ? Non, alors pourquoi il ne ralentit pas son débit de parole ?

— C'est bien ce que je pensais, reprend-il en ricanant méchamment.

— Je ne peux pas être bilingue du jour au lendemain.

Je remets mon médaillon correctement autour de mon cou et prends une paire de chaussure que j'enfile directement. Le chef ne dit toujours rien, alors je ressors de ma chambre en le laissant seul ; je dévale les escaliers et vais dans la cuisine pour manger.

Il n'y a personne et j'en profite pour regarder à travers la fenêtre, c'est magnifique : les grands arbres entourent les hautes herbes et le ciel est bleu, sans une once de nuage. Je soupire en observant le paysage devant moi mais le bruit d'une arme qui se charge me fait détourner les yeux.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant