Chapitre 2/

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Le lendemain matin, j'ai déjà mon plan en tête : demander aux amis de Liam s'ils savent où est-ce qu'il était cette nuit-là et avec qui. Ou s'ils n'ont pas d'autres pistes que je peux suivre pour mon enquête.

Après m'être préparée, je sors de chez moi et mets mes éternels écouteurs dans mes oreilles. Je profite des premiers rayons du soleil de la journée mais arrivée au carrefour, mon sourire disparaît. Liam habitait dans le boulevard qui croise le mien, à quelques minutes à pied de chez moi.

Il fait si froid dehors que j'ai dû sortir mon bonnet et mes gants. Et dire qu'on est à quelques jours du mois de décembre. Je remets mon sac à dos correctement sur mes épaules et souffle dans mes mains en descendant mon boulevard. J'arrive au grand carrefour et je reste plantée là, en attendant mon frère devant mon coin habituel.

Je descends mon bonnet un peu plus sur mes oreilles puis j'aperçois Liam dévaler la rue avec son manteau orange. Immanquable. Je souris en le voyant arriver, le rouge aux joues et son air enfantin qu'il n'arbore qu'avec moi.

Joyeux anniversaire ! crie-t-il en me prenant dans ses bras et en me faisant voltiger.

J'éclate de rire et lui dis de me faire redescendre mais il prend un malin plaisir à me faire tourner autour de lui.

De retour sur la terre ferme, il me donne une petite boîte et me dit de l'ouvrir avec un air impatient. À l'intérieur j'y découvre un croissant surmonté d'une bougie. Je lève les yeux vers un Liam souriant et je le prends dans mes bras avant qu'on ne parte ensemble à la faculté.

Mes yeux s'embuent immédiatement de larmes que je me force à chasser. Je secoue la tête pour ne plus penser à ce moment et prends le chemin de la fac. J'espère qu'Antoine sera là-bas. Je prends alors mon téléphone pour lui envoyer un message :

MOI : T'es à la fac ? Je veux te parler de qq chose.

Je marche encore pendant quelques minutes en regardant autour de moi : je sécurise mon périmètre pour m'assurer qu'il n'y a pas de Hawk. Je sais qu'ils ne vont pas souvent dans le centre de Edeny mais je préfère en être sûre, histoire de ne pas tomber face à un mafieux.

J'arrive enfin devant la grande porte de la faculté et je prends de longues inspirations : c'est la première fois que j'y retourne depuis un mois. J'entre dans l'établissement et aussitôt mon téléphone vibre, annonçant la réponse de mon ami :

ANTOINE : J'suis devant le bat 3.

Je m'élance vers le lieu de rendez-vous, et je vois alors mon ami adossé à un mur. Je me dirige vers Anto qui m'aperçoit à son tour. Il me fait un rapide signe de la main, que je lui rends en lui demandant :

— Tu vas bien ?

— C'est plutôt à moi de te poser la question.

Je hausse les épaules et on se regarde droit dans le blanc des yeux pendant quelques secondes. On pense tous les deux à l'être cher qu'on a perdu.

— Que voulais-tu me demander ? reprend-il avec un petit sourire.

Je me racle la gorge, tout d'un coup timide.

Comment aborder ce sujet avec lui...

— Est-ce que tu sais si Liam était avec quelqu'un le soir où il est ... ?

Il y a un silence gênant et je regarde mes pieds comme si c'étaient la huitième merveille du monde. Je n'ai pas besoin de finir ma phrase - d'ailleurs je n'y arrive pas - mais Anto a compris ce que je voulais dire.

— Lili, pourquoi tu ressasses ça ? dit-il faiblement en fermant les yeux.

— Parce que je veux savoir la vérité.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant