L'assassin de mon frère

Chapitre 3/

Un peu plus tard dans la journée, j'ai enfin une réponse du gars, Éloi, qui dit :

ÉLOI : Rendez-vous à seize heure devant la Grande Bibliothèque.

C'est tout. Pas d'explication. Mais je n'en demande pas plus.

Une demi-heure plus tard, j'enfile mes baskets et attrape mon livre sur le corps humain - j'allais à la fac pour suivre des études de kinésithérapeute - pour le mettre dans mon sac.

Dehors l'air est bon et je me dirige vers l'arrêt de bus qui me conduit directement à la Grande Bibliothèque. Cette fois je n'ai pas pris mes écouteurs, alors je profite du chant des oiseaux.

— Pourquoi tu es triste ?

Je me tourne vers Liam et lui réponds que je ne suis pas triste, même si en réalité c'est à cause de ma dernière note en bio.

— Menteuse.

— Laisse-moi tranquille, je chuchote en le repoussant du banc où l'on est assis pour attendre le bus.

— Ose me pousser encore une fois, petite, et tu verras la force d'un grand frère.

— Liam, tu as la force d'un moineau, fais-je en éclatant de rire.

Il ouvre grand les yeux et à la manière d'un comédien, il met sa main sur son cœur en faisant mine d'être blessé. Un sourire vient s'installer sur mes lèvres en le voyant faire le clown.

— Je préfère quand tu souris, Lili.

Une fois devant la bibliothèque, je décide d'aller m'asseoir sur ses marches. Je sens les rayons du soleil sur ma peau et j'attrape mon bouquin pour continuer ma lecture en attendant l'heure du rendez-vous.

Quelques instants plus tard, mon téléphone vibre dans la poche de mon pantalon et je regarde l'écran pour y voir un nouveau message :

ANTOINE : T'es libre demain soir ?

Alors que je réponds par l'affirmative, l'agitation des passants devant moi me fait relever la tête. Qu'est-ce qu'il se passe pour qu'ils fassent autant de bruit ?

Oh putain de merde...dites-moi que je rêve.

Dans la grande rue juste devant la bibliothèque se trouve trois énormes voitures noires, desquelles plusieurs personnes en sortent. Je plisse les yeux et j'aperçois très vite une tête blonde avec une peau dorée ainsi un tatouage d'aigle sur le cou - signe d'appartenance au clan le plus puissant de ce pays.

Je n'ai jamais vu cet homme de mes propres yeux. Jusqu'à aujourd'hui.

Merde ! Il faut que je bouge d'ici ! Il y a un rassemblement de mafieux et je suis pile devant. Le chef des Hawk semble parler à ses hommes ce qui me laisse du temps pour descendre les marches de la bibliothèque et aller me cacher plus loin.

J'ai la chair de poule. Ce type est recherché par tout le monde et il est à quelques mètres de moi. J'avais déjà vu des groupes de mafieux mais pas le mafieux !

J'ai les mains qui tremblent quand je balance mon livre dans mon sac, puis je me relève à la vitesse de la lumière pour dévaler les marches. Je sens mon téléphone vibrer mais je n'ai pas le temps de voir la réponse d'Anto : je dois fuir !

Je relève alors les yeux vers les grosses voitures mais leur chef commence déjà à marcher vers la bibliothèque.

Punaise, il vient par ici !

Qui sait ce qu'il fera si l'on se croise ? Ce gars est tellement puissant qu'il peut tuer des gens sur commande. Mon cœur bat fort dans ma poitrine et je termine de descendre les marches en sueur. Je me dirige ensuite vers un endroit où il n'y a pas de Hawk armés pour sécuriser la place - du moins, pas encore.