L'assassin de mon frère

Chapitre 51/

Je marche au hasard dans les herbes qui commencent à être de plus en plus hautes, au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans l'immense jardin des Arslor. Je soupire et continue d'avancer mais il fait trop noir et je ne vois plus Léo devant moi.

Punaise, il n'a pas intérêt à m'avoir laissée toute seule ici.

— Léo ? je chuchote en le cherchant dans l'obscurité.

Pas de réponse.

— Léo !

Toujours rien.

— Punaise, ce n'est p...

Une main vient soudainement se poser sur mon bras et je commence à pousser un cri mais je vois le visage du chef devant moi. Je le repousse aussitôt en l'insultant à voix basse mais il ne fait pas de commentaire, mis à part un petite rire.

Ce qu'il peut être bête ce type.

On s'arrête donc là, au milieu des hautes herbes. Heureusement que ma robe a des longues manches, sinon je serai congelée. J'aperçois une flamme s'allumer devant moi et Léo met sa cigarette entre les lèvres puis souffle sa fumée en soupirant.

Les autres ne devraient pas tarder : le chef leur a déjà envoyé un message pour qu'ils nous rejoignent dans le jardin des Arslor. Sûrement pour faire un point sur la mission.

J'entends des rires s'échapper de l'immense maison et ils semblent se rapprocher de nous. Je jette un œil au mafieux, lui aussi les a entendus, et on reste alors silencieux en attendant de discerner les personnes qui arrivent.

Mais l'instant d'après, j'aperçois au loin deux silhouettes familières : Félix et Blue sourient tous les deux et je vois la main de mon ami sur la taille de la femme à ses côtés pendant qu'ils marchent.

— Fait chier, grogne Léo à ma gauche.

Je me tourne vers lui et maintenant que je me suis habituée à l'obscurité, j'arrive à le voir : il est de profil, la tête tournée vers la droite et sa mâchoire se contracte en regardant au loin.

— Ils sont mignons tous les deux, dis-je dans un murmure.

Léo relève son visage pour me lancer un regard exaspéré mais je lève les yeux au ciel quand il rajoute :

— Sans moi pour les séparer, ils pourraient s'embrasser à la première occasion.

Je me retiens de lui crier que c'est le but mais à la place, je souffle un coup et lui dis que Blue va bien finir par se trouver un petit copain ou une petite copine, qu'il le veuille ou non. Léo grogne et je ris désespérément en secouant ma tête : il est insupportable, il croit qu'elle n'a jamais embrassé personne.

Les grands frères pensent vraiment tout savoir de leurs petites sœurs.

— Hélia ! s'exclame la principale concernée en arrivant devant nous.

Blue me tend l'une des deux coupes de champagne qu'elle tient soigneusement dans ses mains et je ris en trinquant avec elle. Félix est alors obligé de se détacher d'elle et je jette un œil à Léo qui lui lance un regard noir.

Il est énervant lui ! Laisse-les faire leur affaire ! Comme s'ils n'étaient pas déjà assez gênés.

Quelques secondes plus tard, c'est au tour de Colin et d'Éloi d'arriver vers nous et ce dernier me fait un sourire éclatant quand il me voit. Je vais fondre, sa tête est trop mignonne quand il sourit comme ça.

Je me racle la gorge et regarde mes pieds pendant que les deux mafieux viennent s'ajouter à notre petit cercle. Je mets ensuite ma coupe de champagne à mes lèvres tandis que Blue déclare :