Chapitre 8/

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Point de vue de : Éloi

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Je finis de servir deux clientes qui m'adressent des sourires coquets. Argh comme si elles m'intéressaient. Et dire que je pourrais être en train de me la couler douce dans la piscine... Mais non je dois faire le barman.

Je me tourne vers le comptoir et j'aperçois alors une chevelure noire et une robe de la même couleur : Hélia. Je vois la surprise sur son visage mais ça ne dure qu'une fraction de seconde puisqu'elle se baisse instantanément sous le comptoir.

Elle s'est vraiment accroupie par terre ?

Je retiens un rire en secouant la tête. Putain elle va finir par se faire tuer si elle continue à me suivre comme ça. Est-ce que je préviens Léo tout de suite ou j'attends un peu ? Mais si je lui dis qu'elle me suit jusqu'au bar, il va vouloir régler ça lui-même.

Ce n'est peut-être pas une bonne idée.

— Hélia, tu peux te relever maintenant, fais-je en soupirant.

Je l'entends jurer d'ici mais la brune se relève tout de même, en réajustant sa robe.

— Salut, marmonne-t-elle.

— Tu faisais quoi par terre ? je réplique en m'accoudant sur le comptoir.

— Ce que je faisais par terre ? Je cherchais mon...ma boucle d'oreille !

Pas très crédible, ma grande.

Je ricane en continuant de regarder ses grands yeux noisette puis je lui fais remarquer que sa boucle d'oreille est bien à sa place.

— Oui...parce que je l'ai retrouvée.

J'esquisse un sourire, prêt à me foutre d'elle mais la réalité me rattrape. Il ne faut pas que je rigole, elle ne va plus me voir comme un mafieux.

Il ne faudrait pas qu'elle pense qu'elle peut continuer son enquête.

Je me racle la gorge et change de sujet en lui demandant si elle veut boire quelque chose. Après tout, c'est censé être mon job. Hélia fait une tête du style « pourquoi il fait le gentil barman alors qu'il est un Hawk » mais elle finit par hocher la tête en me donnant sa commande.

Je prépare les verres en silence mais je la vois se tripoter les mains, la bouche crispée.

— Écoute Éloi, c'est une pure coïncidence qu'on se croise ici, finit-elle par dire.

Je ne réponds pas, alors elle continue :

— C'est Maddy et Valentin qui m'ont appelée pour que je les rejoigne ici.

Je lui jette un regard et j'essaie de savoir si elle ment ou pas. Elle a presque l'air stressée. En même temps après la petite intimidation de Félix, elle doit avoir peur de se refaire agresser par un Hawk.

— Tu peux me servir un verre plus fort à la place de mon cocktail, s'il te plaît ?

Sa voix me coupe dans mes pensées et je regarde la bouteille avec le pourcentage le plus haut : le rhum stroh. La dernière fois, je l'ai fait goûter à Félix et il était raide mort sur le plancher après avoir avalé la moitié de la bouteille cul sec.

Quel con ce gamin.

— Tu es sûre ? fais-je à Hélia.

— On n'a pas besoin d'être dans un clan de mafieux pour supporter l'alcool. Les gens ordinaires y arrivent aussi.

Je souffle du nez en souriant : elle n'a pas tort mais ce n'était pas là où je voulais en venir. Je dévisse la bouteille du rhum en lui disant tout de même :

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant