Chapitre 11/

134 10 0
                                    

Tout mon corps se crispe. Pu-tain ! Putain de putain ! C'est le chef des Hawk ! Cette fois, il est encore plus près qu'à la bibliothèque, seulement à deux mètres de moi. J'arrive à voir sa peau dorée et le sourire sur ses lèvr...

Pourquoi est-ce qu'il sourit ?

Je reste pétrifiée quelques secondes après ce qu'il vient de se passer. L'important c'est de savoir qu'Éloi ne m'a pas reconnue. Et s'il ne m'a pas reconnue, ça veut dire qu'il ne peut pas demander à quelqu'un de venir me tuer dans mon sommeil.

Mais j'ai encore croisé le chef des Hawk pour la deuxième fois en même pas une semaine. Ça fait longtemps que j'habite ici et je ne l'avais jamais vu ! Enfin, s'il se cache sous une casquette pour qu'on ne le reconnaisse pas, ce n'est pas étonnant.

Mais pourquoi se cache-t-il ? Il ne veut pas être reconnu par les civils ?

Je demande l'addition à une serveuse puis commence à marcher dans le sens inverse qu'ont pris les Hawk. Je déambule dans les rues de Edeny mais mes pensées se bousculent dans ma tête.

Comment vais-je faire pour retrouver l'assassin de Liam maintenant ? Le mystérieux rendez-vous du bras droit des Hawk était ma seule chance de pouvoir récupérer des informations mais tout tombe à l'eau.

Je vais trouver une solution ! Et puis cette mission n'a pas complètement été un échec, je suis toujours vivante.

Je décide de rentrer chez moi quand l'air se fait moins chaud. Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin au pied de mon immeuble et monte lentement les escaliers, fatiguée par toute cette adrénaline.

Je rentre ma clef et ma porte se déverrouille, je laisse alors échapper un soupir en refermant derrière moi avant de me diriger vers mon salon. La lumière naturelle est étouffée par mes volets que j'avais tiré pour préserver la fraîcheur de mon appartement.

Je dépose mon sac par terre et me dirige vers mon canapé en ayant hâte de m'allonger dessus.

— Bonsoir Hélia.

Je me fige immédiatement en entendant une voix d'homme. Je n'ai pas halluciné. Je me retourne vers sa provenance et aperçois vaguement une silhouette devant ma fenêtre.

Il y a quelqu'un chez moi. Quelqu'un qui connaît mon prénom.

— V-vous êtes qui ?

Comment faut-il régir dans ce genre de moment ? S'enfuir ? Crier ? Se battre ?

L'homme en face de moi avance et je peux sentir mon cœur battre dans ma cage thoracique mais je suis paralysée, je ne peux pas reculer car mon corps ne m'obéit plus. La terreur prend le relais.

— Hélia Duval. Mes hommes t'avaient clairement dit d'arrêter de fouiner dans les affaires des autres, fait le type en s'arrêtant à côté du canapé.

Mon cerveau réfléchit à toute vitesse, en entendant les informations sans trop les assimiler.

— Je veux que vous partiez, je chuchote en tremblant de peur devant l'individu.

Malgré le manque de lumière, j'arrive à discerner le visage du type maintenant qu'il est plus proche et je devine qu'il penche sa tête d'un côté. Je plisse les yeux pour mieux voir mais je croise des iris azur et un tatouage d'aigle.

— Oh mon Dieu, dis-je en un souffle.

Il ne m'a fallu que quelques secondes pour reconnaître le chef des Hawk. Mais mon cerveau bug, je ne veux pas y croire. Qu'est-ce que ce type viendrait faire ici ?

— Chérie...Dieu n'a rien à faire dans cette conversation.

La voix du mafieux me fait sortir de ma transe et je reprends le dessus sur ma peur. Mon corps répond enfin et je sers mes clefs dans ma main en essayant de reculer vers ma porte d'entrée pour fuir.

— À ta place je ne ferai pas ça : deux Hawk sont devant ta porte.

Je me fige en l'entendant puis décide de ne pas montrer ma peur. Même si ce type est un putain de mafieux international, je dois vivre. Vivre pour connaître l'identité du meurtrier de Liam.

— Je n'ai pas peur de vous, fais-je en adoptant une voix calme. Maintenant vous ferez mieux de partir si vous ne voulez pas que je porte plainte contre vous.

— Plainte ? Putain mais tu me prends pour qui ?

Le chef des Hawk ricane en s'avançant vers moi et je recule immédiatement mais le mur de mon salon m'empêche d'aller plus loin. Je sens mon cœur battre dans tout mon corps, ce type est vraiment effrayant.

— Ne vous approchez pas ou je vais...

Je ne peux pas finir ma phrase car sa présence imposante me fait taire. Il doit bien faire une tête de plus que moi - et je suis plutôt grande - ses cheveux blonds sont dispersés devant ses yeux. Son nez droit et sa mâchoire bien définit me font frémir mais je suis tellement obnubilée par la couleur de ses iris que je m'y perds.

— Tu vas... ? murmure le mafieux.

Sa voix froide me fait revenir à la raison et je tente d'évaluer la distance entre ma cuisine et moi, pour prendre un couteau, mais c'est trop loin, le Hawk m'attrapera avant. Mes mains tremblent et je baisse mon regard vers celles-ci : je tiens encore mon trousseau de clefs !

— P-partez maintenant ou je vous jure que...que je vais me servir de cette clef ! fais-je en la brandissant vers le type comme étant mon dernier recours.

Je crois que mon cœur va s'arrêter tant il bat vite mais le chef des Hawk reste silencieux quelques secondes et je déglutis péniblement. Finalement, il hausse ses sourcils et marmonne quelque chose d'incompréhensible et je crois une seconde que je suis tirée d'affaire.

Je retiens toujours mon souffle en regardant le chef des Hawk qui soupire fortement. Mais l'instant d'après, il attrape mon poignet avec une force qui me fait gémir. Je lâche mes clefs malgré moi et elles tombent par terre en un fracas.

— Lâchez-moi ! je crie en levant ma tête vers lui.

Le mafieux lève son bras avec lequel il me tient le poignet et me tourne dos à lui en un geste rapide, me faisant tourner comme si l'on dansait. Je me retrouve le dos plaqué contre son torse et il ne me faut qu'une demi-seconde pour recommencer à me débattre avec mon bras libre, l'autre étant maintenu par mon agresseur.

J'essaie tant bien que mal de lui donner des coups en criant mais il réussit à attraper ma main libre et la cale avec l'autre, encerclant mes poignets avec une seule de ses mains.

— Je...je vais arrêter m-mes recherches, dis-je en sentant les larmes dévaler mes joues.

Je sens le type soupirer dans mon oreille en cherchant quelque chose dans sa poche.

Un couteau, il cherche un couteau pour me tuer.

— L-laissez-moi partir...s-s'il vous plaît...

Il ressort sa main de sa poche mais je n'aperçois rien car ma vue est bloquée par mes larmes qui coulent à torrent. Je vais mourir. Je vais mourir...

Un hoquet s'échappe de ma gorge en me demandant si c'est lui qui a tué Liam mais un tissu vient se mettre sous mon nez, m'obligeant à respirer ce qui est imprégné dessus. Je lutte en me disant que c'est la fin pour moi mais c'est peine perdue ; le mafieux me tient fermement contre son torse et je me sens peu à peu partir dans les vapes.

Mais avant de ne m'effondrer dans ses bras, j'ai tout juste le temps d'entendre sa voix rauque murmurer :

— Elle est tenace pour une petite chose.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant