Chapitre 31/

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Point de vue de : Hélia

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Plus tard dans l'après-midi, Éloi me dispense d'entraînement et je saute de joie en allant directement dans le jardin. Je vais profiter du grand soleil jusqu'à ce que la nuit tombe ! Mais alors que je m'approche de la baie vitrée, la voix de Félix m'arrête :

— Pas de soleil tant que ton tatouage n'a pas cicatrisé.

— Si c'est une blague, elle n'est pas drôle, je réplique en ouvrant la baie vitrée.

Mais une main mate vient se poser sur la mienne pour refermer la porte coulissante et je m'offusque devant Éloi qui me bloque le passage.

— Il a raison, me dit ce dernier, pas de soleil pendant trois semaines.

Je tourne la tête vers Félix qui hoche la sienne depuis le canapé et je plisse mes yeux en mettant mes mains sur mes hanches en rétorquant :

— Je ne vais pas mettre ma nuque en plein soleil.

— Les ordres sont les ordres, réplique le mafieux devant moi.

Il me prend par les épaules puis me retourne pour que je fasse demi-tour. Je m'installe alors sur le canapé en soupirant. Je me serai bien installée sur un transat pour bronzer tout en lisant mon livre.

Je jette un œil à Félix qui regarde attentivement son ordinateur, puis à Éloi qui est à côté de moi, la tête appuyée contre le dossier en fermant les yeux. Il est innocent comme ça.

— La nuit est faite pour dormir, lui dis-je mine de rien.

— Je me prépare psychologiquement pour ce week-end.

— Pourquoi ?

— Je retourne au bar, c'est ma dernière semaine de couverture.

C'était donc une couverture.

— Je viens avec toi, annonce Félix sans cesser de fixer son écran.

L'intonation de sa voix ne laisse pas de place à la négociation et Éloi hoche sa tête sans un mot.

— Moi aussi je viens ! fais-je à mon tour. Ne me laissez pas avec les deux autres.

— Ce n'est pas possible ma poule, si tes amis viennent au bar, ils vont directement te reconnaître.

— Alors que tu es censée être loin de Edeny pour faire ton deuil, termine le métisse.

Ça veut dire que je vais rester deux jours avec Colin et Léo ? En plus Katerina n'est pas là le dimanche puisqu'elle le passe avec sa fille en ville.

— Ne fais pas cette tête, ils sont gentils au fond, reprend Félix en souriant.

Éloi ouvre une paupière, le temps de regarder le gamin, puis ricane en secouant la tête. Punaise je suis dans de beaux draps, ce sont les pires types de ce clan !

Je reste assise sur le canapé entre les deux mafieux en grommelant mais la silhouette du chef apparaît dans le salon. Je le regarde alors traverser la pièce et il ouvre la baie vitrée pour sortir.

— Mais...et la cicatrisation des tatouages ? fais-je à voix haute.

Léo me lance un regard semi-amusé avant de mettre un pied à l'extérieur.

Non...ils n'ont pas fait ça...

Je reste une seconde surprise par le coup que m'ont fait les deux idiots, puis je me retourne vers eux. Éloi me regarde déjà en serrant ses lèvres pour ne pas rire tandis que Félix se recule lentement de moi, en mettant ses mains en l'air.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant