L'assassin de mon frère

Chapitre 47/

Ma tête se tourne vers la voix masculine qui vient de parler mais je voix des yeux azurs parcourir lentement ma robe alors je regarde Léo à mon tour : il est habillé d'un costume noir classique mais sans cravate.

— Qu'est-ce que c'est censé dire ? réplique Blue un peu plus loin.

Son frère l'ignore et se plante devant moi. Du coin de l'œil, je vois Éloi se passer une main sur le visage en allant vers Colin puis ils sortent tous les deux dans le couloir, pour aller jusqu'à l'ascenseur.

Mon attention revient sur l'homme devant moi lorsqu'il me prend la main. Je me retiens de lui dire de me lâcher mais je le vois sortir quelque chose de sa poche : une bague avec une pierre dessus.

Je regarde Léo sans comprendre mais il passe la bague à mon annulaire sans rien dire et je reste une seconde figée en essayant de comprendre ce qu'il vient de se passer.

— Euh...tu viens de nous marier ? fais-je en regardant mon doigt.

— Oh mon Dieu, j'ai une belle-sœur ! s'écrie Blue à côté de moi.

J'entends Félix rire mais Léo recule en disant que c'est plus réel s'il me présente comme étant sa fiancée.

— En même temps avec tes conquêtes d'un soir, comment veux-tu qu..., commence sa sœur.

— Blue, siffle le chef, je ne t'aie rien demandée.

Je jette un œil à la bague qui est super belle : la pierre est assez grosse et tout l'anneau a aussi de petites pierres brillantes. Elle doit coûter une fortune.

Félix apparaît soudainement à mes côtés tandis que les deux autres se disputent dans l'entrée. On sort de la Suite et il me fait un grand sourire quand je lui chuchote un compliment sur son costume.

— Toi aussi tu es jolie comme ça, me dit-il quand on rejoint les autres devant l'ascenseur.

Il me fait un clin d'œil mais une petite main vient lui prendre le bras et Blue s'écrit qu'il drague une autre femme que sa petite amie. J'éclate de rire en voyant l'air gêné de Félix et je sens alors une présence dans mon dos.

— Écartez-vous l'un de l'autre, fait Léo, vous n'avez pas encore besoin de jouer la comédie.

Blue lance un regard noir à son frère surprotecteur tandis que Félix rentre vite dans l'ascenseur pour ne pas à subir le regard du chef.

Lorsqu'on ressort de l'hôtel, le soleil se couche et j'aperçois une limousine noire avec un chauffeur qui nous attend patiemment devant. Je lance un regard complice à Blue qui me le rend. Une fois devant la voiture de luxe, le conducteur nous ouvre la portière et mon amie passe devant tandis que j'entre à sa suite.

Punaise, je n'étais jamais montée dans une limousine et c'est super beau ! Des sièges se font face avec sur les côtés des bouteilles de champagne et des verres à pied. Il y a aussi un écran tactile où l'on peut décider de la musique et des lumières d'ambiance.

— C'est incroyable, fais-je en m'asseyant sur l'un des sièges.

— Attends un peu que je mette le karaoké, murmure Blue à côté de moi.

— Non je ne crois pas, réplique Colin devant nous.

Je ris en voyant l'air outré de mon amie, puis le chauffeur démarre. Je regarde l'intérieur sans y croire vraiment. Je suis dans une limousine ! Les garçons s'agitent et je relève alors la tête pour les regarder : ils prennent leurs armes et les mettent bien en évidence devant leur ceinture.

Je regarde ensuite Blue qui cache plusieurs couteaux dans son corset mais aussi dans la petite pochette qu'elle tient fermement.

— Hélia.

Mes yeux croisent ceux de Colin et je vois dans ses mains un pistolet qu'il me tend. Je secoue la tête, je ne veux vraiment pas d'arme sur moi, mais il rajoute qu'il a mis la sécurité et que je ne crains rien.

— C'est censé me rassurer ? fais-je en plissant mes yeux.

Colin fronce ses sourcils d'agacement mais Félix intervient en me disant qu'on va être entouré de Suiza dangereux dont un type qui dirige un trafic d'êtres vivants.

— Je vais rester avec Léo, il est censé être mon fiancé, fais-je en montrant ma bague.

— Hélia prends cette arme, siffle le chef en attrapant ma main pour la poser dedans.

Je fais une mimique de dégoût et je regarde l'arme à feu sans bouger mais les mains délicates de Blue viennent la prendre. Elle me donne à la place un étui d'arme qui s'attache à la jambe - sûrement celui de son frère puisqu'il ne la porte pas.

J'entoure ma cuisse des deux bandes noires en soupirant puis mon amie vient déposer le pistolet dans son étui. Elle me chuchote à l'oreille que je ressemble encore plus à une mafieuse puis elle se réinstalle sur son siège en souriant.

Je secoue ma tête, croise mes bras et regarde par la fenêtre jusqu'à ce qu'on arrive quelques minutes plus tard devant une immense maison avec plusieurs voitures garées devant. Les garçons ressortent de la limousine sans attendre que le conducteur ne leur ouvre et je descends lentement de la voiture pour découvrir la résidence des Arslor.

C'est une maison assez ancienne mais qui ne perd en rien sa valeur. Sa façade est en pierre grise avec une arche en bois blanc impeccable, entourée d'arbustes et d'autres plantes. Il y a aussi une grande allée de graviers qui mène jusqu'à la porte principale où des personnes sont en train de marcher.

— Il y a du monde, dit Éloi.

Colin hoche la tête puis Félix tend son bras à Blue qui le prend et ils s'avancent tranquillement vers l'entrée. Ils sont mignons tous les deux. Moi, je vais devoir me coltiner Léo toute la soirée.

Je me tourne vers les trois mafieux : Colin s'allume une clope et je vois Éloi faire pareil tandis que le chef vérifie quelque chose sur son téléphone. Je me retourne alors vers l'immense maison qui est éclairée de partout.

— Allons-y, mi querida, fait une voix rauque à mon oreille.

Je tourne le visage vers celui de Léo et je lève les yeux au ciel en commençant à marcher mais un frisson s'installe sur ma jambe nue. Les nuits sont encore un peu fraîches.

J'avance difficilement sur le chemin qu'on emprunte pour aller jusqu'à la porte d'entrée à cause des graviers. Je jure tout haut quand je manque de trébucher mais une grande main vient m'attraper par le coude pour m'éviter de chuter.

Je lance un regard à Léo mais il continuer de fixer devant lui, alors je fais de même et regarde autour de nous : il y a des colosses de chaque côté de la porte d'entrée avec une arme dans leur main.

On arrive devant cette porte et le garde armé nous lance un regard mais ses yeux se figent quand il reconnaît Léo. Il incline ensuite légèrement sa tête et nous laisse passer.

On arrive dans une grande pièce qui a été aménagée pour la soirée : des lustres ronds pendent du plafond, des buffets sont installés dans le fond et il y a aussi des petits groupes de personnes éparpillés à plusieurs endroits dans la salle.

Si Liam voyait ça, il péterait un câble. On n'a jamais vécu dans un luxe pareil.