Chapitre 49/

90 9 1
                                    

Point de vue de : Léo

°

J'essaie de repérer Éloi ou Colin à travers la foule mais ils sont trop nombreux. Je soupire en entendant Hélia parler toute seule - sûrement pour se plaindre - mais j'aperçois ensuite une tête familière et une peau mate : Éloi.

Je fais un signe de main à la brune à côté de moi et elle me regarde sans comprendre ; elle lève ses sourcils en croisant ses bras sur sa poitrine. Mon regard descend alors sur sa robe : la peau nue de sa taille jusqu'en bas de sa jambe m'a fait de l'œil dès que je l'ai vue descendre ce foutu escalier.

Je ricane en voyant le regard noir que me lance Hélia quand elle comprend que je la regarde, puis je lui dis qu'on va rejoindre Éloi. Elle commence alors à marcher du haut de ses talons. C'est pathétique, même avec ces chaussures elle ne fait toujours pas ma taille.

La brunette ralentit un peu sa cadence parce qu'elle ne sait pas où elle doit aller, alors je pose ma main sur le bas de son dos et la dirige vers l'endroit où est Éloi. Je la vois se contracter quand elle sent ma paume contre le tissu de sa robe alors je lui glisse alors à l'oreille :

— Tout va bien, ma chérie ?

Hélia se racle la gorge tandis que j'exerce une pression sur son dos pour l'emmener dans la bonne direction.

— Oui et toi, chaton ? dit-elle finalement.

Ma main se crispe, de même que ma mâchoire, et je répète le surnom sans vraiment y croire. Elle vient de m'appeler chaton. Elle pense vraiment que j'ai l'air d'un foutu chaton ? Bordel elle fait chier. Je ne suis pas un merdique chaton, je suis le chef des Hawk !

— Tu préfères mon lapin ? renchérit Hélia en riant sous cape.

Je m'arrête en plein milieu des groupes de personnes et j'attrape sa main pour la faire venir vers moi. Je secoue ensuite ma tête en me retenant de lui tordre le cou et je regarde ses grands yeux noisette en disant lentement :

— Ne m'appelle pas par un surnom d'animal.

Hélia hausse simplement ses sourcils puis se recule et elle recommence à marcher en disant :

— D'accord, poussin.

Je soupire et me passe une main sur le visage. Heureusement que je n'ai qu'une soirée à passer avec elle sinon je deviendrai fou.

On arrive devant un buffet sur lequel sont posés des coupes de champagne et des petits fours ; Hélia en attrape quelques-uns tandis que je regarde un peu plus loin pour croiser le regard d'Éloi. Il me voit et arrive avec un rictus aux lèvres devant mon visage exaspéré.

Il sait que je n'en peux déjà plus d'elle.

— Comment vont les fiancés ? demande-t-il en arrivant devant nous.

— C'est l'éclate, répond Hélia la bouche pleine.

Éloi rit pendant que je secoue ma tête mais je lui dis qu'on a croisé Angel il y a quelques minutes, accompagné de deux gardes du corps armés.

— Colin est justement parti voir comment il peut déconcentrer ses toutous.

J'esquisse un sourire mais une voix masculine dit mon nom vers la gauche. Ma tête se tourne d'elle-même tandis qu'Éloi s'éclipse discrètement et je vois alors à qui j'ai à faire : un homme d'une cinquantaine d'années, visage rond, yeux globuleux et moustache grisonnante.

Il s'avance vers nous avec à ses côtés une femme blonde qui sourit à s'en faire des rides.

— Bonsoir ! Je suis Henry Arslor, le propriétaire de cette maison.

Putain, je tombe sur tous les Arslor sauf sur celui dont je dois m'occuper.

Je force un sourire sur mes lèvres et lui tends la main avant de ne faire pareil avec sa femme, Mia, quand il me la présente. J'attrape alors à mon tour Hélia par la taille, en faisant bien exprès de poser mes doigts à l'endroit où sa peau est nue, juste pour l'énerver.

— Voici Hélia, ma fiancée, fais-je avec un sourire.

La brune salue alors les deux Arslor puis elle pose sa main sur la mienne et pince mon poignet avec force. D'un geste, j'attrape sa main pour la mettre en dessous de la mienne et Hélia ne bouge plus.

— Mon fils Angel m'a dit que vous étiez ici, reprend Henry, alors je me permets de venir vous voir.

— J'ignorais que vous étiez fiancé, fait ensuite sa femme, Mia.

J'esquisse un sourire et glisse un regard à la brune à côté de moi qui m'ignore royalement. Pourquoi elle n'est pas contente de faire semblant d'être ma copine ? Tout le monde voudrait être ma copine !

— Vous êtes chanceuse, fait Henry à Hélia, vous avez réussi à accaparer le chef des Hawk !

— Pour être chanceuse, je le suis.

Son ton ruisselle de sarcasme et elle lève enfin son visage vers le mien pour me faire un sourire hypocrite. Je penche ma tête d'un côté et lui rend son regard en plissant mes yeux mais elle tourne sa tête pour se reconcentrer sur les Arslor.

— Vous êtes ici pour quelque chose en particulier ? demande Henry.

Je le regarde deux secondes droit dans les yeux puis réponds qu'on est ici pour le business, sans m'étaler plus dans les détails.

— Des affaires avec la cheffe des Suiza peut-être ? renchérit Mia d'un air détaché.

— Ça ne vous concerne pas puisque vous ne faites pas partie de ce clan, je siffle d'une voix froide.

Hélia me donne aussitôt un coup discret dans mon dos mais je n'en ai rien à faire si je blesse cette femme, la prochaine fois elle ne posera pas autant de questions.

— Ma femme est curieuse de nature, s'excuse Henry en soupirant.

— La mienne aussi, fais-je, elle met toujours son nez là où elle ne devrait pas.

Hélia ricane en m'entendant : elle sait que je fais référence à sa petite enquête sur l'assassin de Liam.

— Monsieur Kurt, si vous êtes là pour le business, je peux vous présenter mon fils Mickaël. Il se fera un plaisir de vous parler de ses nombreuses affaires, en tant que Suiza.

J'ouvre la bouche pour accepter, il me mâche le boulot, mais sa femme est plus rapide. Elle lui touche le bras pour lui dire ensuite à l'oreille :

— Mon chéri, pourquoi tu ne le fais pas plutôt toi-même ? On parle de Léo Kurt, tout de même...

— Mia, tu sais bien que Mickaël est mieux placé pour parler business. Je commence à me faire vieux dans le clan.

La blonde ne rajoute rien et elle se tourne alors vers moi en retenant un soupir.

— Pourquoi ne parleriez-vous pas entre femmes ? reprend Henry avec un air joyeux. Maquillage, vêtements, enfants ; ces choses qui vous plaisent !

Hélia à ma gauche se tend avant de lancer des éclairs avec ses yeux et je me retiens de pousser un soupir. Ce type vit au Moyen-Âge, Samara n'a pas menti.

Henry me fait ensuite un signe de la main pour m'inviter à le suivre et je lance un regard à la brune qui hoche imperceptiblement la tête pour me dire d'y aller.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant