L'assassin de mon frère

Chapitre 39/

Point de vue de : Colin

°

On arrive enfin à Masmac et je conduis dans les rues suissesses en direction de l'hôtel. Je jette un œil dans le rétroviseur et vois Hélia regarder à travers les fenêtres, émerveillée du paysage.

— Prochaine à gauche, me dit Léo.

Je reste silencieux et on arrive devant le plus luxueux hôtel de la ville : des voitures font le tour d'une grande fontaine ronde avec des femmes nues qui rejettent l'eau par leurs tétons.

Samara a un certain penchant pour la nudité.

Je fais des appels de phares à la voiture qui n'avance pas devant moi mais il me fait un doigt d'honneur depuis sa vitre ouverte. Il ne sait pas ce qu'il l'attend. Je descends vite fait de la voiture, laissant les autres sans conducteur, et me dirige vers la caisse du type.

J'arrive devant sa vitre et lui fais un petit sourire en le prenant par le col de son tee-shirt.

— La prochaine fois que tu me fais un doigt, je te l'arrache. Tu as compris ?

— M-mon Dieu...vous...v-vous êtes...

Je le relâche avant qu'il ne parle davantage et lui ordonne de bouger vite de mon chemin. Je retourne à la voiture où deux autres automobiles attendent derrière mais leurs conducteurs ne font pas de commentaire. Sûrement par peur de subir la même chose.

Je redémarre en ignorant le ricanement de Léo ; cet enfoiré se moque de mon impulsivité. J'arrête la voiture devant l'immense bâtiment en pierre avec son escalier et ses grandes colonnes, puis je descends et lance les clefs au voiturier qui manque de les faire tomber.

J'entends Léo ordonner au bagagiste de prendre nos affaires et le pauvre garçon se hâte d'aller ouvrir le coffre avec ses mains tremblantes.

Je regarde mon téléphone pour voir si Nestora ne m'a pas appelé sans que je n'aie entendu la sonnerie mais il n'y a aucune notification.

On monte tous les marches mais j'entends Hélia s'émerveiller devant l'hôtel et Félix l'encourage en lui disant qu'elle n'a même pas encore vu les chambres.

Un portier ouvre l'une des portes pour qu'on puisse entrer dans le bâtiment et je redécouvre l'endroit luxueux. De longs canapés sont collés au mur de droite avec une dizaine de coussins posés dessus, au milieu il y a un cerisier et des petites tables en verres sont disposées autour de cet arbre.

Je marche à côté de Léo en direction du comptoir de l'hôtel derrière lequel il y a un grand cadre avec une photo de deux hommes nus qui s'enlacent. Je jette un œil à Éloi qui hausse ses sourcils avec un petit sourire puis Léo et moi arrivons devant le comptoir où deux jeunes femmes sont installées.

Elles portent l'uniforme de l'hôtel et en nous voyant, enfin surtout Léo, l'une d'elle ouvre grand ses yeux en se figeant.

— Je veux la plus grande Suite, déclare le blondinet en s'accoudant.

La deuxième femme enroule une mèche de ses cheveux autour de son doigt et bat des cils en s'appuyant contre le comptoir pour mettre son décolleté en valeur.

Ça fonctionne vraiment ce genre de technique ?

— La Suite Luxueuse Familiale à quatre chambres est disponible, fait-elle en regardant Léo.

Je regarde mon ami qui jette un œil à la poitrine de la femme puis il se penche à son tour en lui faisant son sourire de charmeur. Ce type est vraiment distrait pour un rien ; j'ai hâte qu'il rencontre la fille qui le tiendra par les couilles.