L'assassin de mon frère

Chapitre 36/

Point de vue de : Hélia

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Je crois que je suis dans le pétrin. Dans un gros pétrin. Je ne savais pas qu'ils allaient réagir comme ça ! Je pouffe de rire en entendant Éloi me chercher dans la pièce d'à côté et Félix s'énerver tout seul.

Au moment où il est parti se coucher, je suis directement allée chercher une bonne cachette. Je ricane en imaginant les deux gars fouiller toute la maison mais je mets ma main contre ma bouche pour ne pas me faire remarquer.

Je suis cachée sous le bureau de Léo, normalement ils n'iront pas jusqu'ici. Ils vont penser que je ne vais jamais dans cette pièce donc encore moins pour me cacher. Enfin, j'espère.

— Pourquoi vous faites autant de bruit ?! s'exclame le chef juste devant la porte de son bureau.

Je serre mes lèvres l'une contre l'autre. Purée, j'ai tellement envie de rire.

— On cherche Hélia.

— Mais putain Félix, pourquoi tu es vert ?

C'est trop.

J'éclate de rire sans pouvoir m'en empêcher. J'imagine Félix vert de la tête aux pieds et j'ai les larmes aux yeux en partant dans un fou rire. La porte du bureau s'ouvre dans la seconde qui suit et j'essaie de me redresser comme je peux mais je suis pliée en deux.

Je finis par réussir à me mettre debout et je vois Félix et Éloi dans l'encadrement de la porte mais aussi Léo un peu plus loin, les bras croisés. Je regarde mon ami qui est en caleçon, les jambes vertes et les mains aussi.

Je repars dans mon fou rire en le pointant du doigt et je vois Éloi se retenir de rire lui aussi, mais il finit par ricaner en se passant une main sur le visage. J'essaie de reprendre mon calme et j'essuie mes larmes en reniflant mais Félix s'approche de moi avec un sérieux incroyable.

— Ne t'approche pas Hulk ! fais-je en recommençant à rire.

Je recule vers les étagères en mettant une main devant moi mais Éloi s'avance à son tour dans la pièce et me montre son jogging troué aux fesses.

— Hélia, je n'arrive pas à y croire... Tu as fait un putain de trou dans mon jogging.

— C'est plus pratique quand tu iras au toilette.

Mais le métisse m'ignore et me dit que c'était son seul jogging, alors je lui envoie un petit regard innocent avant de tourner la tête vers Félix qui marche aussi dans ma direction. Je suis entourée de deux mafieux en colère.

— Tu es dans de beaux draps Hélia, déclare Léo depuis la porte.

Je regarde Félix en gonflant mes joues au mot « draps » et j'essaie de me retenir de rire mais son expression est tordante. Je vois du coin de l'œil Éloi venir se planter à ma droite et mettre sa main contre le mur pour me bloquer le passage.

— On va te le faire payer, ma poule, susurre Félix en se plantant à ma gauche.

— Ah non ! Vous n'avez pas le droit de vous venger ! C'est vous qui avez commencé !

J'entends les mafieux ricaner mais je ne réfléchis pas plus et fuis vers la sortie en passant sous le bras d'Éloi. Mais c'était sans compte sur Léo qui est dans l'encadrement de la porte, son corps me bloquant le passage. Il penche sa tête d'un côté et je commence à rire nerveusement en voyant les deux autres marcher vers moi.

— On la met dans la piscine ? fait soudainement Éloi.

Félix hoche la tête et je me retourne vers le chef des Hawk mais il ne bouge pas d'un pouce, alors je commence à paniquer et je regarde les deux garçons en disant :

— Non, pas la piscine ! Je n'aime pas l'eau !

Mais les mafieux ne m'écoutent pas et Éloi m'attrape pour me mettre comme un sac à patate sur son épaules.

— Éloi ! Fais-moi redescendre tout de suite !

— Tu n'es pas vraiment en position de négociation, réplique-t-il en riant.

Le métisse se met à marcher et je lâche un petit cri de surprise en m'attachant à son dos comme je peux. Je relève la tête et vois Félix avec son téléphone à la main pour filmer la scène mais on arrive déjà sur la terrasse alors je m'écrie :

— Félix ! Arrête de filmer ! Éloi ! Non ! J'ai vraiment peur de l'eau !

— C'est à mourir de rire, lance le cameraman toujours en caleçon.

Léo nous regarde en riant depuis la baie vitrée mais je m'accroche désespérément au dos d'Éloi.

— Pitié ! Je ferais ce que vous voudrez ! Pas l'eau ! fais-je en serrant le métisse.

— Hélia, tu vas m'étouffer.

Je ne desserre pas ma prise et Éloi abdique et me dit qu'il va me faire redescendre. Je glisse alors contre lui et je sens mes joues chauffer lorsque mes mains atterrissent sur ses pectoraux musclés.

Hélia ! Reviens à la raison !

Je me racle la gorge et me détourne du mafieux pour faire un doigt d'honneur à Félix qui filme toujours.

— Tu n'as pas montré à la caméra ta superbe tenue ! je m'exclame en prenant son téléphone.

Je retourne l'appareil vers lui mais son sourit a disparu et je rigole en voyant sa tête faussement blasé. J'arrête finalement la vidéo et me passe une main dans les cheveux. C'était mouvementé comme soirée.

— « Pitié, je ferais ce que vous voudrez », gémit Félix en m'imitant mal.

— Je ne parle pas comme ça, fais-je en repartant dans le salon.

On rentre tous dans la villa et je monte directement me coucher pendant que Félix prend une douche avant de changer ses draps. Je rigole encore une fois en repensant à ses jambes toutes vertes et au jogging d'Éloi troué aux fesses.

Ils ont fait des têtes incroyables... Je crois que je m'en souviendrai toute ma vie.

Je me glisse sous ma couette mais des voix derrière ma porte m'empêche de m'endormir. Ils abusent ! Qui parle aussi fort ? Je grogne et me retourne contre le matelas mais ma porte s'ouvre et je vois Éloi entrer dans ma chambre.

— Ne me dis pas que vous préparez une vengeance à ma vengeance.

Le mafieux rit en passant une main sur sa nuque, puis me dit qu'il y a une urgence.

Mais il ressort immédiatement de la pièce sans que je puisse lui demander plus d'informations. J'enfile un legging en grognant puis je descends l'escalier pour me retrouver dans le salon où trois paires de yeux me scrutent.

— C'est quoi cette histoire d'urgence ? fais-je en croisant mes bras.

Je regarde Éloi et Félix qui sont debout au milieu de la pièce alors que le chef est contre la baie vitrée. Celui-ci se déplace jusqu'aux côtés des deux Hawk et déclare :

— On va en Suisse.

Je fronce mes sourcils pendant que l'information arrive jusqu'à mon cerveau. On va en Suisse.

En voyant mon visage surpris, Félix rit dans son coin et je constate alors qu'il y a des gros sacs posés aux pieds des trois mafieux.

— Tu as dix minutes pour t'habiller et mettre quelques affaires dans un sac, déclare le chef en faisant quelques pas.

Il porte une casquette et un pull noirs, très film d'espion, puis je vois Éloi et Félix prendre leurs bagages et aller au garage avec.

— Mais pourquoi on va en Suisse ? fais-je à Léo sans comprendre.

— Tu le sauras dans la voiture. Dépêche-toi Hélia, on n'a pas de temps à perdre.