Chapitre 65/

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Point de vue de : Léo

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— Léo ! crie Colin en me suivant dans le jardin.

Je l'ignore et continue de marcher dans l'herbe tondue. Putain pourquoi je suis autant énervé ? Il me faut une cigarette ou je vais péter un câble. Je sors mon paquet et en tire une avant de l'allumer au bout des lèvres.

Je dépasse une piscine, des transats et des fleurs avant d'apercevoir des canapés d'extérieurs un peu plus loin. Je marche rapidement vers eux en me passant une main sur le visage et je soupire pour tenter de décrisper mon corps.

Pourquoi j'ai réagi comme ça ?

Ce Suiza collait Hélia en la suivant partout, alors j'ai dû demander à Samara de me le présenter pour qu'il se détache d'elle. Mais pourquoi mes poings se sont serrés d'eux-mêmes en les voyant main dans la main pendant qu'ils se regardaient droit dans les yeux ?

— Putain mais même Nestora ne me fait pas courir comme ça, petit merdeux, siffle Colin en arrivant devant moi.

Je lui lance un regard sans intérêt pendant qu'il s'assoit à ma droite sur des coussins beiges.

— Pourquoi tu t'es enfui ? me demande-t-il en soupirant.

— Je ne fuis pas, je sors pour fumer ma clope.

Je lie la parole à l'acte et tire une bouffée sur celle-ci en regardant droit devant moi. Le soleil est maintenant couché, il ne reste plus que la pénombre de la nuit.

— Arrête de fumer comme un pompier, reprend Col' en pointant ma cigarette du menton. Ton vieux est mort à cause de ça.

— Chacun ses emmerdes.

Il éclate de rire devant ma franchise puis, après une seconde de silence, il répète :

— Pourquoi tu t'es enfui ?

— Mais merde ! Je ne me suis pas enfui ! je m'exclame en me tournant vers lui.

— Pourquoi tu t'énerves ?

Je soupire en passant une main dans mes cheveux et continue de fumer en ignorant l'emmerdeur qui me sert d'ami.

— C'est Hélia qui te met dans cet état ? renchérit Colin.

— J'ai envie de fumer, alors je sors dans le jardin pour fumer. Point barre. Je ne suis fui personne et encore moins cette nana-là.

J'entends le Hawk à ma droite ricaner en marmonnant, puis il s'allume une cigarette et je le regarde en secouant ma tête.

— Parce qu'elle est proche du Suiza ? reprend-il à mi-voix.

— Putain Colin ! Arrête de dire des conneries ! je m'écrie en me relevant.

— Rassis-toi, sale môme, je n'ai pas fini de parler.

Je penche ma tête d'un côté en regardant mon meilleur ami me faire signe de m'asseoir.

— Ne fais pas ton manitou avec moi, c'est clair ? je siffle en restant debout.

— Tu as peur que je te perce à jour ? Tu sais bien que je réussis à chaque fois, alors dis-moi ce qu'il se passe dans ta petite tête de con.

Je le fixe avec des yeux plissés mais mon regard noir ne lui fait pas peur et il tapote la place à côté de lui. Je soupire en tirant une autre bouffée de ma clope, mais je finis par m'asseoir.

— Est-ce que tu ressens la même chose que lorsque tu voyais Alann avec Paolo ? De la jalousie ?

— Je n'ai jamais été jaloux de cet enfoiré, je siffle. Ni de personne d'autre, et ça restera comme ça.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant