L'assassin de mon frère

Chapitre 26/

Point de vue de : Hélia

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Je m'affale sur le canapé en soupirant lourdement, l'entraînement de ce matin était horrible ! Éloi m'en a fait voir de toutes les couleurs : on a fait trois heures intensives de gainages, de pompes, de squats et d'exercices pour muscler le dos. Le dos.

— Putain de bordel de merde ! s'exclame une voix masculine un peu plus loin.

Je hausse un sourcil et me relève douloureusement du sofa pour aller jusque dans la cuisine. Je passe ma tête dans l'encadrement de la pièce et je vois Colin appuyé contre le plan de travail, ses cheveux noirs éparpillés autour de son visage.

Est-ce que je lui demande s'il a besoin d'aide ? Non, il va sûrement me dire de m'en aller.

Je commence à faire demi-tour mais une voix masculine m'interrompe :

— Eh, tu sais comment remettre une épaule disloquée ?

J'imagine qu'il me parle.

Je m'avance jusqu'à lui et son aura de mafieux sanguinaire me fait un peu peur mais je tiens bon.

— Tu es sûr qu'elle est disloquée ? fais-je en le regardant rapidement.

Colin lève les yeux au ciel en marmonnant qu'il sait très bien ce qui lui arrive, puis il me dit tout de même qu'il a mal à partir de son cou, jusqu'au coude.

Je ricane intérieurement : ce n'est pas une épaule disloquée mais un nerf pincé. Notre prof à la fac nous avait fait tout un cours sur ce genre de douleur.

— Tu as mis de la glace ? je lui demande d'une voix neutre.

— J'ai pris un Doliprane.

— Il faut prendre un anti-inflammatoire pour ça.

Colin se tourne vers moi en plissant ses yeux et je soutiens son regard.

— Le Doliprane est un anti-inflammatoire, fait-il d'un coup.

— Non c'est un paracétamol.

Le mafieux reste muet une fraction de seconde puis s'exclame :

— Tu es pharmacienne ?

Je soupire et me retourne pour repartir. S'il s'amuse à se payer ma tête, ça ne sert à rien que je l'aide.

— Ça va, je rigolais ! me dit-il en me rattrapant par le poignet.

Je me retourne vers lui et croise les bras en attendant qu'il dise quelque chose.

— Et donc qu'est-ce que j'ai, docteure ?

Je lève les yeux au ciel en l'entendant mais je lui dis tout de même de plier son bras en angle droit. Colin s'exécute, l'avant-bras vers l'avant, et je tire d'un coup vers l'arrière tout son bras afin de remettre en place son nerf.

Un craquement sec confirme que ça c'est bien remis en place mais le Hawk ne se plaint pas de la douleur. J'ouvre ensuite le frigo et sors des poches de glaces en lui disant de les mettre sur son épaule pour faire disparaître complètement la douleur.

— Merci, fait-il un peu étonné.

Je ne réponds pas et ressors de la cuisine. Ce gars est toujours désagréable avec moi mais je ne sais même pas ce que je lui ai fait ! Ça doit sûrement être sa façon d'être au quotidien.

Après manger, Éloi me propose gentiment si je veux l'accompagner dans un petit village pas loin d'ici, beaucoup plus proche que Edeny. J'imagine qu'après Félix, lui aussi essaie de faire ami-ami avec moi, ce qui n'est pas désagréable.