Chapitre 43/

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Le téléphone du bras droit des Suiza sonne et elle montre son écran à Samara qui soupire. La Suiza s'excuse et ressort de la pièce en prenant l'appel. Sa cheffe dit à Léo qu'il doit lui donner les noms des personnes qui vont au gala pour qu'elle dise aux gardes de nous laisser passer.

— Je suis leur idole, marmonne le chef, je n'ai pas besoin d'une invitation pour aller à leur gala.

— Donc tu vas t'occuper de l'aîné des Arslor, puisque c'est ton plus grand fan, réplique la Suiza.

— Je vais demander à ma sœur de venir avec moi.

Sa sœur ? La fille de Katerina plutôt ? Donc sa cousine, finalement.

Félix à côté de moi bouge sur le canapé, alors je tourne la tête vers lui et il s'arrête de gesticuler quand nos regards se croisent.

— Tu imagines bien que Mickaël sait qui est ta cousine.

— Sœur, corrige froidement le mafieux.

Je sens d'ici la température glaciale qui émane de sa voix. Katerina m'avait dit que sa fille et Léo se connaissaient depuis tout petits, et apparemment ils sont devenus proches au point de la qualifier de sœur.

Félix gigote encore une fois sur le canapé et je fronce les sourcils lorsqu'il se relève d'un coup en entendant Samara déclarer :

— Ta sœur devra aller avec un autre Hawk, sauf si vous êtes du genre à faire dans la consanguinité.



De retour dans notre Suite, la nuit est déjà tombée et je soupire en passant la porte d'entrée. Je me retourne pour voir les autres garçons mais il n'y a que trois mafieux face à moi.

— Où est passé Léo ?

— Faire un tour, disent Colin et Éloi à l'unisson.

— Voir une nana, fait Félix dans son coin.

Je les regarde en fronçant les sourcils mais Colin et Éloi tournent la tête vers Félix.

— Elle est assez grande pour être au courant des sorties nocturnes de Léo ! s'exclame-t-il.

— Il est allé voir une fille ? je répète.

Félix hoche la tête tandis que je soupire. Ce chef est quand même culotté, il se permet de découcher alors qu'il doit prévoir une mission entière.

Enfin, ce n'est pas mon problème ! Je vais juste fermer la porte d'entrée à clef avant d'aller dormir.



Je m'étire doucement dans mon énorme lit et je souris immédiatement en sentant quelques rayons du soleil sur mon visage. C'est un vrai bonheur. Je reste un peu sur mon nuage puis je décide de me lever et je tire les rideaux de la grande fenêtre, puis ceux de la baie vitrée.

La vue est toujours à couper le souffle.

— Eh ma poule ! Arrête de t'exhiber ! fait une voix au loin.

Je me retourne d'un coup vers la vitre qui donne sur le salon et mes yeux se baissent sur le canapé où sont installés Félix et Léo, qui me fixent. Je regarde ensuite mon corps et me rends compte que je porte seulement une culotte avec un débardeur.

Sans plus attendre, je remets vite les rideaux en place. La journée commence mal. J'enfile ensuite mon legging et un pull, puis je mets ma capuche sur ma tête pour cacher ma honte.

Je descends dans la cuisine en ignorant les voix des mafieux dans le salon et me sers un petit déjeuner.

— Hélia ! crie Léo plus loin.

Si je l'ignore, il va arrêter de gueuler.

— Chérie, je sais que tu es dans la cuisine !

Je soupire et mets mon front contre la table, toujours sans répondre, mais le chef en rajoute une couche en criant encore une fois le surnom qu'il m'a donnée.

— Arrête de m'appeler chérie ! je m'exclame à mon tour.

— Je m'entraîne pour demain, mi querida.

Quoi ? De quoi il parle celui-là ?

Je me redresse sur mon tabouret, attendant l'explication, mais elle ne vient pas. Bien-sûr, il faut que j'aille jusqu'à eux pour savoir.

Je marche lentement en emportant mon jus de fruit et mon croissant avec moi et j'arrive dans le salon en apercevant Félix et Léo toujours à la même place que tout à l'heure. Mon ami a même ses pieds sur la table basse et il me sourit gentiment pendant que Léo penche sa tête en me disant qu'il a planifié la mission.

— Et quand est-ce que tu l'as planifiée ? Hier soir ? je réplique avec un sourire hypocrite.

— Ce matin quand j'étais bloqué dans le couloir à cause d'une fillette qui a fermé la porte à clef.

Je hausse les épaules et m'affale à côté de Félix qui secoue sa tête en riant mais je demande ensuite au Hawk comment on s'organise. C'est quand même ma première mission dans le clan !

— Éloi et Colin s'occupe du frère cadet. Félix et ma sœur du père. Toi et moi de l'aîné.

Je crois que j'ai mal entendu.

— Pourquoi je suis avec toi ? je réplique en regardant le chef.

Celui-ci relève ses yeux de son téléphone pour me lancer un regard exaspéré puis me dit que l'on n'a pas d'autre choix et que, en plus, il pourra me surveiller de plus près.

— Tu crois que ça me fait plaisir de laisser ma sœur avec Félix ? grogne Léo.

— Elle m'adore, dit le principal intéressé.

Le chef tourne alors son visage vers lui pour lui envoyer un regard noir. J'éclate de rire en le voyant protecteur, c'est à se tordre de rire, mais je reprends mon sérieux et poursuis la conversation :

— Pourquoi je n'y vais pas avec Colin ou Éloi ?

— Parce que Col' va distraire les deux gardes du corps du cadet pour qu'Éloi s'occupe de lui, me répond Léo d'une voix froide.

— Je peux très bien m'occuper de cet homme.

Félix reste silencieux tandis que le chef soupire bruyamment ; il tourne sa tête vers moi et je rencontre ses yeux bleu azur.

— Éloi est mieux placé que toi pour lui soustraire des informations, murmure-t-il finalement.

— Et pourquoi ça ?

Les deux mafieux me fixent, aussi intensément l'un que l'autre, et je plisse les yeux sans comprendre leurs réactions.

— Moi aussi je suis capable de dérober des informations, dis-je en les regardant à tour de rôle.

Félix détourne le regard vers Léo qui lui jette un œil avant de pencher sa tête comme à son habitude.

— Ce ne sont pas mes affaires, soupire mon ami en se relevant du canapé.

Je regarde Félix partir, toujours sans vraiment saisir le sens de cette conversation, et entends vaguement le chef marmonner quelques mots dans sa barbe.

Le temps passe, Colin et Éloi reviennent de leur repérage de la résidence des Arslor, et pendant l'après-midi les garçons se mettent d'accord sur quelles armes prendre et tous ces trucs pas très intéressants.

Ils sont dans le salon depuis presque une heure à discuter stratégie mais un bruit à la porte me fait tourner la tête depuis la cuisine. Je vais jusqu'à la porte d'entrée et regarde à travers le judas : c'est une fille, super belle, cheveux teintés en blancs, avec des aigles tatoués sur les pommettes.

La fameuse sœur.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant