L'assassin de mon frère

Chapitre 46/

Je fonce jusqu'à ma salle de bain pour me laver et j'en profite pour me faire des soins, en prévision du gala de ce soir. C'est la première fois que je suis invitée à un événement de ce genre et je compte bien me montrer sous mon meilleur jour !

Je ressors de la salle de bain avec mes cheveux encore mouillés mais je m'arrête vite en voyant au milieu de la chambre, Blue et Félix qui se regarde droit dans les yeux. Mon ami remet même une mèche de cheveux derrière l'oreille de la Hawk.

Je reste figée une seconde puis je fais vite demi-tour en refermant la porte de la salle de bain. On va dire que je n'ai rien vu. Mais c'est clair qu'il se passe un truc entre ces deux-là.

La porte de la salle de bain s'ouvre et j'aperçois le visage de mon amie dans l'encadrement de la porte. Je lui fais un sourire tandis qu'elle soupire un peu honteusement en me laissant revenir dans la chambre.

— Je n'ai rien vu, rien entendu, fais-je en m'asseyant sur le lit.

Blue éclate de rire et secoue sa tête pendant que je la regarde : elle a les joues un peu rosies mais ce n'est pas dû à son maquillage. Elle finit par me jeter un coup d'œil et elle me sourit en s'asseyant à côté de moi.

— Tu ne le diras à personne ? me demande-t-elle avec une petite moue.

Je secoue ma tête pour la rassurer et la regarde en attendant d'en savoir plus, alors Blue prend une inspiration en déclarant :

— Depuis qu'on a fait une mission ensemble, on a commencé à se rapprocher et maintenant...je ne sais pas trop quoi penser de notre relation.

— Est-ce que tu sais s'il a des sentiments, lui aussi ?

Blue hausse les épaules et elle me demande si je pourrai essayer d'enquêter sur ce sujet puis elle me fait ensuite un grand sourire et j'éclate de rire.

— Félix n'est pas du genre à se livrer facilement, fais-je. Mais je peux essayer.

Je suis tranquillement assise sur le canapé du salon pendant que Colin et Félix étalent leurs armes sur la table un peu plus loin. Ils débattent sur qui prend quoi et je soupire en les regardant charger et décharger des pistolets.

Qui aurait pu croire que ma vie allait changer comme ça ?

— Hélia ! crie Blue depuis la chambre.

Je lève la tête vers la mezzanine et lui demande ce qu'elle veut en criant à mon tour. Du coin de l'œil, je vois Félix et Colin se lancer des regards exaspérés en l'entendant hurler :

— Viens, s'il-te-plaît ! C'est urgent !

— Urgent comment ?! je m'exclame en me redressant.

— Putain arrêtez de gueuler ! crie Léo depuis la cuisine.

J'éclate de rire en montant l'escalier et je manque même de tomber mais j'arrive à éviter la chute de justesse. J'entre dans la chambre en regardant partout mais Blue n'est nulle part, alors je vais dans la salle de bain et la vois sur le rebord de la baignoire.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? fais-je en allant vers elle.

Mon amie se redresse avec un air sérieux sur le visage et elle soupire dramatiquement avant de déclarer :

— Il faut qu'on se maquille.

— Tu m'as fait lever du canapé pour ça ?

Blue agite des pinceaux de maquillage devant mon nez et me dit qu'elle ne veut pas être en retard. Je regarde l'heure et hoche sagement la tête en rassemblant mon maquillage avec le sien.

De longues minutes plus tard, on est toutes les deux fin prêtes. Mon amie termine de boucler la dernière mèche de mes cheveux, puis je lui fais un sourire dans le miroir en la remerciant.

— On est pas mal du tout ! je m'exclame en mettant une couche de gloss.

— Attends de nous voir avec les robes !

La mafieuse se dirige avec hâte vers les housses et les ramène en m'en donnant une. J'ouvre la fermeture éclair et un tissus argenté me fait face. J'enlève la robe de son étui et me tourne vers la baignoire.

J'enfile comme je peux la robe au tissu soyeux mais je n'arrive pas à imaginer le résultat dans ma tête. Peut-être que je vais avoir l'air d'une idiote.

Blue me demande si c'est bon et je réponds positivement en me retournant pour la voir. Elle est magnifique : la robe noire a une sorte de corset, qui met sa fine taille en valeur, retenu par de petites bretelles et le reste de la robe est en tulle noire transparente, s'arrêtant un peu après les genoux.

— Tu es vraiment très jolie, lui fais-je en souriant.

Mais Blue ne m'écoute pas et ouvre sa bouche tandis que son regard parcourt mon corps. Je ris un peu gênée mais mon amie s'approche de moi et me prend par la main pour m'emmener devant le miroir.

Je me vois, mes cheveux bouclés et mon visage maquillé, puis mon regard descend sur la robe. Le tissu argenté recouvre tout mon torse, il y a aussi de petites épaulettes et les manches sont longues. Je touche la ceinture faite en tissu pailleté pour la serrer comme il le faut et mon regard continue sa descente.

La robe est longue, jusqu'aux chevilles, mais ma cuisse gauche est dénudée à cause d'une fente qui commence au niveau de ma taille.

Heureusement que ce n'est pas la cuisse avec ma cicatrice.

Il y a deux fines chaînes qui tiennent le tissus au niveau de la fente, l'une sur ma hanche et l'autre en haut de ma cuisse.

Je regarde Blue qui passe un dernier coup de brosse dans ses cheveux et elle me fait un clin d'œil en me disant que je suis jolie puis elle met un collier autour de son cou. J'enfile ensuite des escarpins en essayant de ne pas tomber à cause de mon manque d'équilibre.

Blue me fait un grand sourire et elle ouvre la porte de la salle de bain théâtralement. On marche ensuite dans le couloir et nos talons claquent sur le sol.

Blue et moi descendons le grand escalier côte à côte, en essayant de ne pas tomber avec nos escarpins. Je n'ose même pas regarder autre part que mes pieds, j'ai bien trop peur de tomber à cause des marches transparentes.

Je relève la tête en arrivant à la fin de cet escalier mais les quatre mafieux sont tous dans l'entrée. Je sens mes oreilles rougir, alors je lance un regard à Blue qui fait une petite révérence, ce qui me fait sourire.

Félix est déjà en train de la dévorer des yeux ; il est habillé d'un costume bordeaux qui contraste avec ses baskets blanches de marque et il a même une pochette avec un mouchoir, c'est trop mignon.

J'aperçois ensuite Colin qui est en train de pianoter sur son téléphone, à côté de l'entrée : il porte une chemise avec un pantalon en tissu et des chaussures de ville.

— Tu vas faire tourner des têtes dans cette robe, me dit Éloi en s'approchant.

Je lui souris et le détaille rapidement : il porte un costume gris avec quelques boutons défaits. Il est élégant comme ça.

— Je suis content que ce ne soit pas ma sœur qui porte cette robe, déclare une voix dans mon dos.