Chapitre 7/

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J'aime beaucoup courir l'après-midi, surtout quand les beaux jours arrivent. Alors avec un sourire aux lèvres, je verrouille ma porte d'entrée et descends les escaliers à toute vitesse.

Je pousse la grosse porte et respire l'air chaud du mois de juin. Je dépasse un type avec une casquette qui semble examiner les lieux puis je me mets à courir, prenant le chemin contraire du centre-ville.

Après une demi-heure de course effrénée, j'arrive devant une petite épicerie et je décide de faire une pause bien méritée sur le banc juste devant. Je ferme les yeux et profite du soleil sur mon visage mais mon repos est très vite coupé par le son d'une voix masculine :

— Salut ma belle.

J'ouvre un œil et me tourne vers cette voix : un homme d'une cinquantaine d'années qui me sourit bizarrement est assis sur mon banc. Je lui lance un rapide regard et me rends compte qu'il est un peu trop près de moi.

Bon, je pense que c'est le moment pour moi de repartir.

Je me relève en masquant à peine un soupir et l'homme m'interpelle mais je l'ignore puis presse le pas pour m'éloigner au plus vite de lui. Mon cœur recommence à battre d'une manière régulière mais il s'arrête pendant une fraction de seconde quand une main m'attrape par le bras.

Un hoquet de surprise s'échappe de ma gorge mais je n'ai pas le temps de pousser un cri que mon corps se fait violemment pousser contre un mur, me coupant par la même occasion la respiration.

Je relève la tête, croyant voir l'homme de tout à l'heure qui m'aurait suivie, mais je me retrouve face à deux verres de lunettes teintés et une casquette. Je fronce les sourcils d'incompréhension et le type sourit face à mes yeux craintifs.

— Salut, me dit-il comme si on était ami.

Avant que je ne puisse faire un geste, mon agresseur attrape mes poignets et me coince contre le mur de façon à ce que je ne puisse pas m'échapper.

— Q-qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai pas d'arg...

— Je ne veux pas de ton argent, me coupe-t-il.

— Lâchez-moi alors !

Le type ricane et mes yeux s'attardent sur sa casquette qui me dit quelque chose. Mais c'est le type qui était devant mon immeuble !

— A une condition.

Mon attention se reporte sur mon agresseur et je tente de fixer ses yeux mais c'est mission impossible à cause de ses lunettes de soleil.

— Tu dois arrêter définitivement tes recherches sur la mort de Liam Duval.

Je sens ma bouche s'ouvrir tandis que mes sourcils se froncent.

— Comment vous s...

— Si tu ne t'arrêtes pas maintenant, me coupe-t-il, il peut t'arriver des choses encore plus graves.

Je ne réponds rien, non pas parce que je ne le veux pas, mais parce qu'aucun son ne peut sortir de ma bouche. Le type semble convaincu par ma réaction et me fait un sourire avant de ne retirer ses sales pattes de mes poignets.

Il se recule et baisse encore plus sa casquette sur son visage avant de ne repartir à petites foulées. Je l'observe quelques secondes et me décolle du mur où j'étais emprisonnée, puis je passe une main dans mes cheveux et réalise alors que je tremble.



— Je vais vous emmener dans la zone des interrogatoires. L'inspectrice Nelan est prête à vous recevoir.

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant