L'assassin de mon frère

Chapitre 59/

— C'est lui.

Je relève mon visage vers l'homme que Léo pointe du menton : un type d'une trentaine d'années sort de l'entrepôt par une petite porte. Il est habillé d'une veste en cuir, d'un pantalon de cow-boy et ses cheveux sont regroupés en une queue de cheval.

— J'ai juste à lui demander l'argent et après c'est bon ? je redemande pour être sûre.

Léo confirme et me dit de coincer l'arme entre mon jeans et mon débardeur, ce que je fais dans la seconde. L'arme froide me donne presque la chair de poule. Je lance un dernier regard au mafieux qui hoche la tête et je crois apercevoir l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

Je sors de la grosse voiture, je crois que je tremble mais je n'ose pas vérifier. Merde mais qu'est-ce que je fais ? Et si le type a une arme ? Je vais finir comme Liam ?

Hélia tu es une Hawk, alors agis en conséquence. Tout est dans l'attitude.

Je fais claquer la portière et cet homme, Mark, redresse instantanément sa tête vers moi. Il semble même un peu étonné de me voir ici. Aucun de nous deux ne parle, alors il continue de fumer sa cigarette en s'adossant au bâtiment gris.

Je marche lentement vers lui en sentant bien l'arme à feu sur ma hanche. Ça me rassure un peu, disons que ce type n'a pas l'air très clean non plus.

Tout va bien se passer. Sinon Léo ne m'aurait pas envoyée ici... Pas vrai ?

— Tu n'es pas une Suiza, je me trompe ? dit le type en me regardant de haut en bas.

Par précaution, je m'arrête à quelques mètres de lui mais mon cœur s'emballe, alors je tente de régulariser ma respiration avant de dire :

— L'autre clan.

— Eh bien, je ne m'attendais pas à voir une nana. Les Hawk ont des secrétaires maintenant ?

Je laisse échapper un sourire, par pur mépris, puis je réplique d'une voix froide :

— Mark, c'est ça ?

— Exact ma belle. C'est quoi ton p'tit nom ?

Il commence à s'approcher de moi avec une démarche inquiétante et une sueur froide me traverse le long de l'échine.

Maintenant que le type est plus proche, j'arrive à mieux voir son visage : il a des poches sous les yeux, les cheveux gras et quelques cicatrices sur ses joues.

— Je suis là pour récupérer les deux milles euros, fais-je en maîtrisant ma voix.

— Dis-moi, tu ne voudrais pas plutôt aller boire un verre et on reparlera de tout ça après ?

— Je te conseille de me donner tout de suite l'argent.

— Une femme de caractère, j'aime ça ! s'exclame ce Mark.

Je crois que c'est la remarque de trop. Je ne sais pas si c'est à cause de l'adrénaline que j'accumule depuis le début de la journée mais je saisis l'arme sur ma hanche et la pointe droit vers la tête du type.

Ses yeux deviennent tout de suite moins rieurs et son visage se transforme sous la peur. Mais moi aussi j'ai peur. Je suis vraiment en train de menacer un homme avec une arme ?

Apparemment oui.

— Ne tire pas ! Je les ai, je te le jure ! s'écrie-t-il en panique.

— Pourtant je ne les vois pas.

Je vais être presque surprise de ma propre confiance en moi.

Mark fouille les poches de sa veste et sort plusieurs billets de cent, entourés d'un élastique. C'est comme dans les films...mais dans les films, les gens se font avoir.