Chapitre 42/

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Point de vue de : Hélia

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J'entends Léo marmonner qu'on n'aurait jamais dû venir ici. Punaise mais si je ne fais rien pour persuader la cheffe des Suiza, on ne va jamais réussir à entrer chez les Avorio.

Et on ne retrouvera pas l'assassin de Liam de sitôt.

— C'est moi qui ai besoin de votre aide, fais-je sur mon siège.

Je sens alors quatre regards sur moi, avec l'un d'entre eux plus meurtrier que les autres.

Je me racle la gorge et me décide à regarder la cheffe des Suiza droit dans les yeux. Elle m'observe déjà, de même que la femme à côté d'elle, avec le ruban sur les cheveux.

Je déglutis rapidement et me décide à parler :

— Mon frère a été assassiné par les Avorio. Et pour retrouver celui qui a fait ça, on doit chercher des informations dans leur planque mais on ne peut pas y aller puisqu'on est en guerre contre eux. Alors peut-être que vous pourriez le faire pour nous.

Je reprends mon souffle et fixe la cheffe droit dans les yeux. Il ne faut pas que je flanche et que j'ai l'air sûre de moi pour lui prouver qu'elle peut nous faire confiance et nous aider.

— Pourquoi je vous ferais cette faveur qui met tout mon clan en péril ? demande-t-elle.

C'est vrai, pourquoi nous aiderait-elle ? Elle n'a rien à y gagner.

Je me réinstalle au fond de mon siège sans un mot, puis je sens un regard azur me fixer mais je ne lève pas le visage vers Léo. Je n'ai pas la force de subir son regard accusateur.

— Néanmoins, reprend Samara, j'ai un marché à te soumettre, Léo.

Je sens mon cœur pulser dans ma poitrine quand je comprends ses paroles. Je regarde le mafieux à ma gauche qui la fixe sans flancher ; il lui fait un signe de tête pour qu'elle parle et la Suiza déclare :

— Si nous signons une alliance ponctuelle, en échange je voudrais que toi et tes hommes me rendiez un service.

Je tourne mon visage vers lui et le vois croiser ses bras contre son torse en silence, son regard est fixé à la femme devant lui. Le chef finit par lancer un regard à Colin qui répond silencieusement à leur dialogue non-verbal.

— Quel genre de service ?

Je vois Samara sourire puis elle fait un signe aux serveurs pour qu'ils viennent débarrasser la table et apporter les plats fumants.

— Elle adore le suspense, celle-là, marmonne Éloi en soupirant.

Je refoule un sourire puis, une fois les serveurs repartis, la cheffe met son menton dans la paume de sa main en disant qu'elle veut que nous fassions une mission pour elle :

— Annie soupçonne quelqu'un du clan de profiter du pouvoir des Suiza pour faire un trafic d'êtres humains.

Je fais une grimace de dégoût, de même qu'Éloi, et Félix se passe une main sur le visage en disant qu'elle gère mal ses soldats.

— Pourquoi tu ne le fais pas toi-même ? réplique Colin.

— Ce n'est pas simple de faire une introspection dans son clan. Et je ne peux pas envoyer l'un de mes hommes, puisqu'on n'a pas identifié complètement le traître.

— Complètement ? réplique Léo.

Samara lâche un petit soupir en se touchant le front et la femme à côté d'elle prend le relais :

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant