Ils commencent un peu à m'agacer tous, à tout le temps me demander de me reposer. Particulièrement Minho d'ailleurs.
Je ne suis pas une petite chose fragile et j'aimerais qu'ils s'en rendent compte. Certes j'ai fait une sorte de coma étrange et je me suis empalée sur une pierre. Ça veut seulement dire que je fais parfois preuve de maladresse, pas que j'ai besoin de quinze siestes par jour.En entrant dans ma chambre, je constate que quelqu'un à cru bon de ramener la veste en cuir et la guitare sur mon lit. Je soupire, ne sachant pas vraiment qu'en faire. Après un moment de réflexion à fixer les deux objets d'un œil vide, je range la veste dans un tiroir de ma commode et pose la guitare, toujours dans sa housse, dans un coin de ma chambre.
Je m'assieds cinq minutes sur mon lit avant d'en avoir déjà marre et de me lever, bien décidée à ressortir.
Je marche sans vraiment y réfléchir jusqu'à l'infirmerie où Ben a été emmené.
En soupirant, je m'assoie à son chevet, il est tout pâle mais respire normalement. Je suis rassurée, je ne pense pas qu'il ait été piqué, j'imagine qu'il a croisé un Griffeur et qu'il s'est défoncé pour le semer, il a réussit mais est mort de fatigue. C'est le scénario le plus plausible.« Benny, t'es crevé mais ça vaut le coup non ? Ça vaut toujours mieux que de finir dans le ventre d'un Griffeur, pas vrai ? » je murmure en lui caressant la joue affectueusement.
Un bruit de porte me fait sursauter.
« Théna ? Qu'est ce que tu fais là ? Je t'avais dit d'aller te reposer » lance Minho en croisant les bras, surpris de me voir.
Je baisse la tête, affichant la tête d'un enfant pris en faute. Mais je prends de l'assurance dès que j'enregistre ce qu'il vient de me dire. Je lève un sourcil.
« Rappel moi quand est-ce qu'on a décidé que j'étais sous tes ordres ? » je rétorque en levant les yeux au ciel, appréciant peu son comportement. « Si tu as quelque chose à me dire, fait le dehors, tu vas réveiller Ben. »
Je le dépasse en sortant et il m'emboîte le pas sans chercher à cacher sa contrariété. On s'arrête à l'ombre d'un arbre.
« Bon, écoute Minho. Je sais que ça part d'une bonne attention mais il va falloir que tu arrêtes de me considérer comme une petite fille faible, fragile et pleurnicharde, ça commencer à être lourd. Je n'ai plus besoin de me reposer, j'ai toute la nuit pour ça. Je vais beaucoup mieux. Alors, s'il te plaît, arrête de t'inquiéter pour moi et laisse moi respirer un peu. » je lui parle calmement mais ma voix est ferme, je veux qu'il voit que je suis sérieuse.
Il me dévisage interdit.
« Que je ne m'inquiète pas ? Tu plaisantes ? Déjà tu nous as fait un coma et après tu as trouvée le moyen de te blesser toute seule à la jambe, et tu voudrais que je ne m'inquiète pas ? »
Il n'a pas totalement tort, je peux le concevoir. J'admet leur avoir donné des raison de s'inquiéter par deux fois en si peu de temps mais justement, c'est assez.
« C'est finit Minho, regarde moi, je m'en suis remise. C'était rien qu'un gros coup de fatigue. » j'insiste.
« Justement ! » s'exclame le coureur d'une voix forte.
Je fronce les sourcils, frustrée de son manque de compréhension.
« Mais la blessure à la jambe, c'est juste un truc superficiel, ça m'a donné une leçon, je ferais plus attention » je reprends en haussant également la voix pour lui montrer qu'il ne me fait pas peur.
« Mais il n'y a pas seulement ça Théna, te protéger de ta propre maladresse c'est une chose. Ce que nous essayions tous de faire, c'est te protéger de nous ! » continue Minho en sûr le même ton.
« Mais de quoi est ce que tu parles ? » je réplique soudain beaucoup plus calme, sans vraiment comprendre où il voulait en venir. « Tu crois vraiment que je ne suis pas capable de me défendre seule ? »
Il me lance un regard furibond, m'attrape par le bras et me plaque contre l'arbre violemment. D'une main, le maton me bloque les bras au dessus de la tête et l'autre, il la pose sur ma hanche.
« Vas y Théna, puisque t'es si forte, dis moi comment tu peux m'empêcher de faire ce que je veux de toi maintenant. »
Je le regarde, furieuse et sens des larmes de rage et de frustration me monter au yeux. Il me plaque plus fort contre lui tout en faisant glisser sa main jusqu'à la limite de mes fesses. On s'échange un long regard, se jaugeant en attendant que l'un ou l'autre capitule. Un air de défi passe dans mon regard. Il n'ira pas plus loin, je le sais, il le sait.
« Bah alors ? Si j'ai envie de foutre en l'air ton débardeur, tu vas faire quoi ? »
Brusquement, je tire sur mes bras. Ne s'attendant probablement pas à une telle réaction de ma part, il met du temps à réagir. Je me dégage en lui assenant un grand coup dans le torse, l'obligeant à reculer d'un pas, furieuse, et m'éloigne à grands pas. Je croise Newt juste devant la ferme. Devant mon air énervé et mes yeux remplis de larmes il m'attrape le bras.
« Théna qu'est ce qu'il y... » commence t-il.
« Rien, laisse moi » je le coupe brusquement en me dégageant et en partant en courant me réfugier dans ma chambre.
Je me déteste, je ne peux pas passer une journée sans finir par pleurer. Je repense à ce qu'il s'est passé avec Minho, je me sens tellement conne. Il a raison, dans une situation pareille je ne saurais pas me défendre seule. Et c'est tellement frustrant de l'admettre. J'ai envie de frapper dans les murs.
Après avoir fermé ma porte à clé, je m'allonge sur mon lit, sur le dos, la tête sur l'oreiller. Les minutes passent, les heures, je m'aperçois qu'il fait nuit, je m'en fiche. Je réfléchis, ils ne me prendront pas au sérieux tant que je n'aurais pas fait quelque chose pour.
Machinalement, presque par réflexe, je saisis la guitare et m'assoie en tailleur sur mon lit. Je suis surprise de constater à quel point ce geste m'est facile. Appréhendant le même sentiment que la veille, je commence à jouer doucement. Je ne chante pas, mais une profonde tristesse m'envahit peu à peu. Je n'arrête pourtant pas de jouer, j'apprends à supporter ce sentiment. A l'apprivoiser. Il fait partie de moi de toute manière, je ne vais pas perdre mon temps à essayer de le combattre.
Après un temps que je ne saurais définir, quelqu'un frappe à la porte, mon coeur fait un bond dans ma poitrine.
« Théna ? Ouvre moi s'il te plaît » me demande Newt dont la voix me parvînt à travers le bois de la porte de ma chambre.
Je ne réponds pas, je n'ai envie de parler à personne. J'ai envie d'être toute seule. Ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde, pourquoi personne ne semble comprendre cela ?
« Théna, laisse moi entrer » insiste le blond.
Je ne réponds toujours pas et continue de jouer avec les cordes de l'instrument, plus doucement en revanche afin d'entendre ce que le blocard dit.
« Allez, je t'en prie Théna, ouvre cette porte. »
En soupirant, j'enlève la bandoulière de l'instrument et le pose à côté de moi. Je fixe la porte quelques instant avant de me lever et de m'en approcher. J'appuie mon front tout contre et soupir.
« Newt, laisse moi s'il te plaît. » je lui demande doucement.
Je sais qu'il ne partira pas sans avoir vérifié et vu de ses propres yeux que je vais bien et que je ne projette pas de me défenestrer.
« Non, je reste, jusqu'à ce que tu me laisses entrer. »
Je le savais. Je n'ai pas envie de me battre contre lui aussi, résignée, j'ouvre la porte en soupirant, m'apprêtant à faire face à son visage plein de doute, de question et de pitié. Que des choses que je ne veux pas voir.
« Je te laisse entrer mais je te préviens tu effaces ton regard compatissant de suite. »
Je retourne m'asseoir sans vraiment le regarder et il me suit sans un mot.
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Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]
FanfictionQuand elle se réveille, perdue, dans ce qui semble être un ascenseur, Théna n'a aucune idée de ce qui l'attend. Première fille du Bloc, elle se retrouve coincée dans un labyrinthe géant aux côtés de 8 autres garçons. Ensemble, ils vont tenter de rés...