Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #55

« Thomas ! » j'appelle en marchant derrière lui.

Il continue de marcher résolumment droit devant lui sans me prêter aucune attention.

« Thomas ! » je répète plus fort.

Chuck essaie de me suivre, tant bien que mal, courant à moitié sans que je ne m'en rende réellement compte, trop concentrée sur mon objectif.
Le garçon finit par s'arrêter. Il me tourne le dos. Je le rejoins et pose ma main sur son épaule.

« Thomas. » je dis a nouveau d'une voix plus douce. « Ne te prends pas la tête, Alby à peur et... »

« C'est pas une raison pour m'accuser ! J'y suis pour rien ok ? Je..j'ai rien fait, je ne me souviens de rien ! Je ne sais pas plus ce qu'on fout la que lui alors... » me coupe le blocard visiblement en colère.

« C'est pas la peine de m'agresser. » je l'interromps à mon tour.

Il se tait. Le silence se prolonge quelques secondes avant que Thomas ne soupire.

« Je sais désolé. »

Je lui sourit.

« Écoute, on va voir comment les choses évoluent, essaie de faire profil bas et si tu te souviens de quoi que ce soit à propos de cette fille, préviens moi, d'accord ? »

Il hoche la tête et je lui adresse un sourire. Je pose ma main sur sa joue dans un geste presque maternel.

« Hé, je te promets que tout ira bien. Je te crois moi. On va tirer tout ça au clair. »

« Moi aussi je te crois. » intervient Chuck dont j'avais oublié la présence.

« Merci. » souffla t-il.

Quelques heures plus tard, l'heure du bannissement de Ben arrive. Je m'en veux, je suis passée le voir ce matin en me levant mais je n'ai pas vraiment eu le temps de lui parler une nouvelle fois. A présent c'est trop tard.

La totalité des blocards est réunie devant les portes, attendant patiemment le bon moment. Le silence est totale. Ce n'est pas le premier bannissement bien sûr, mais c'est le premier qui me touche autant. Je n'arrive pas à croire que ce garçon si gentil, si doux, est à deux doigts d'être poussé dans le labyrinthe, vers sa mort.
Chaque maton tient fermement une perche entre ses mains, ils se tiennent droit, visage fermés. Chucky s'agrippe à mon bras, il est terrifié et quelque part moi aussi, je sens que ça ne va pas être beau à voir.

« Chuck,va t'en. » je murmure au petit garçon.

Il me regarde, hésitant et je lui fait signe de déguerpir. Il ne se fait pas prier une seconde fois.

Quelques instants plus tard, deux Bâtisseurs arrivent, tenant Ben avec force. Je le fixe, longuement. Et il soutient mon regard. Je peux lire tant de peur et de tristesse dans le sien, et une pointe de résignation. J'aimerais pouvoir le prendre dans mes bras, lui dire que tout va bien se passer. J'aimerais le rassurer, lui dire que c'était une erreur, qu'il va pouvoir continuer de vivre une belle et longue vie à nos côtés.
Les deux blocards le jettent dans le cercle sans ménagement. Il se retrouve acculé entre les portes et les perches.

« Non, s'il vous plaît. Ne faites pas ça ! » panique le garçon.

Il cherche le regard des gens qui furent autrefois ses amis, ses camarades, mais tous détournent le regard par tristesse ou par peur.

« Je vous en prie, épargnez moi. Je peux changer ! Je peux m'en sortir ! Laissez moi partir ! »

Je m'avance jusqu'à Newt, les larmes coulant sur mes joues. Il me prends la main et la serre comme pour me donner l'énergie de ne pas m'enfuir.
Un grands fracas signale alors la fermeture des portes. Je panique à mon tour, respirant de plus en plus mal, sentant mon cœur battre à toute vitesse. Il n'est pas encore trop tard, quelqu'un va s'interposer, on peut encore empêcher ça. Je souffre de voir mon ami comme cela. Je sais que le même désespoir s'est emparé de lui et que les mêmes pensées traversent son esprit à cet instant.