Une fois seule dans ma chambre, je m'écroule. Je me laisse tomber par terre et enfouit mon visage dans mes mains, comme pour essayer d'empêcher les larmes dans mes yeux, de couler sur mes joues.
Quand je relève la tête, je lâche un cris de surprise en découvrant Adèle, assise sur mon lit, elle me regarde. Les larmes aux yeux, je me relève et, sans vraiment y croire, m'approche d'elle.« Adèle ? » j'appelle d'une voix tremblante.
C'est une blague ? Minho a dû me donner un sacré coup sur la tête pour que j'ai ce genre d'hallucination. Peut être qu'il m'a vaincu en fin de compte, et que je suis en réalité allongée dans le lit de l'infirmerie, plongée dans un profond coma. Ce serait l'explication la plus logique à ce que je suis en train de vivre.
« Tu te souviens de ce que je t'avais demandé ? » m'interrompt la jeune fille.
Je hoche la tête et un souvenir précis me revient en mémoire.
"Nous sommes seules toute les deux, je la pousse dans un fauteuil roulant. Nous nous baladons dans le parc en contrebas de l'hôpital, c'est quelques jours seulement avant sa mort. Nous passons sous un magnifique cerisier en fleur.
« Je me demande combien il a de pétales cet arbre. » dit Adèle en levant la tête pour l'admirer. « j'aimerais les compter. »
« Quoi ? » je réponds en souriant devant l'absurdité de sa remarque.
« Je plaisante. Un seul coup de vent et les pétales tombent, je trouve que c'est triste. » a t-elle continué en levant la main pour en attraper un au vol. « Mais je pense que chaque pétales qui tombe renferme le sens de son existence, aucun n'est inutile. »
Quand nous rejoignions sa chambre quelques minutes plus tard, elle est couverte de ses fameux pétales.
« Théna, tu sais, je ne verrais sûrement pas les cerisiers fleurir l'année prochaine. »
Elle fait rouler son fauteuil de façon à se retourner vers moi. Je l'écoute parler dans un silence religieux, absorbant chacune de ses paroles.
« J'ai une faveur à te demander. » déclare Adèle en prenant une vingtaine de pétales dans ses mains. « Peux-tu trouver pourquoi ces pétales ont fleuris ? »
« Pourquoi ? » je demande du bout des lèvres.
« Cela fait un moment que je réfléchis mais je ne trouve pas de réponses à mes questions. » répond la jeune femme, pensive. « Toi tu as encore le temps. »
Elle me tends les pétales d'une main que je remarque tremblante et je m'avance pour les prendre.
« Deviens forte. Ne perds jamais ton sérieux. Il y a un sens à ta force, à la mienne, à celle des autres. » "
« Théna ? Tu te souviens de l'autre promesse que tu m'a faite ? » reprends Adèle me tirant de mes pensées.
J'acquiesce encore et un autre souvenir refait surface.
" Nous sommes dans le quartier général de la bande. Toutes ensemble, réunit. Adèle est là, dans son uniforme, elle a l'air faible et ça m'attriste énormément. Les filles ont formé un cercle entre nous deux. Chacune à une extrémité, nous nous regardons. Elle se lève péniblement de son fauteuil et manque de tomber. Derrière moi, Jen' fais mine d'aller l'aider mais je lève un bras pour l'en empêcher. Adèle doit le faire seule, pour elle, pour nous. Elle se redresse et marche très difficilement vers moi. Je reste immobile.
Elle respire bruyamment et ses yeux sont rouges. Arrivée à ma hauteur, elle me met un coup de poing, à l'emplacement exacte de mon coeur. J'ai un mouvement de recul.« Alors ? Est ce que je t'ai fais mal ? » articule t-elle avec difficulté.
« Oui. » je réponds peiné devant sa souffrance.
Elle esquisse une ébauche de sourire et m'attrape le poignet.De sa main libre, elle retire son blouson et me le met dans la main, sans me lâcher.
« A partir de maintenant, tu es à la tête de ZABA. »
Une larme coule le long de sa joue. Elle vient de mettre fin à son règne. ZABA, acronyme de Zone A Bande A, a été toute sa vie depuis les éruptions solaires. Ce fut son triomphe sur son cancer, jusqu'à aujourd'hui.
Elle se recule et parle pour les autres.« Les filles, suivez Théna maintenant. Celles qui ne sont pas contentes, auront affaire à moi. »
Elle se tourne vers moi à nouveau.
« Je compte sur toi. »
« Oui. » je réponds encore, trop bouleversée pour aligner trois mots.
Elle me prend dans ses bras.
« Ne dis jamais que tu ne veux plus te battre. »
« Oui. »
« Bien. » conclut-lélé d'un air satisfait.
Riley s'approche avec son fauteuil et Adèle se rassoit. Je prends place derrière et elle me fait signe qu'il faut y aller.
« Je suis heureuse de savoir qu'il y a quelqu'un pour prendre ma place. » assure la jeune femme. "
« Je ne voulais pas de ce rôle Adèle ! Je suis désolé, mais pas si ça signifiait te perdre. » murmurais-je en rouvrant les yeux, pour de vrai cette fois.
Je regarde sur mon lit, Adèle n'est plus là. Je sens des larmes rouler le long de mes joues, elle n'a jamais été là. Je me redresse et m'adosse contre le mur, prostrée. Je commence à voir des fantômes maintenant ? Il ne manquait plus que ça.
Je tourne les souvenirs dans tous les sens, cherchant une quelconque signification à tout cela.
Au bout d'un long moment Newt entre dans ma chambre et je suis incapable de dire s'il a frappé ou non. Quand il me voit, il se précipite et s'agenouille près de moi. En me demandant si tout va bien, il pose une main sur mon front.
Je pose ma main sur la sienne et la repousse délicatement.
Il s'assoit à côté de moi.« Deviens forte.Ne perds pas ton sérieux. Je n'ai toujours pas trouvé pourquoi ces pétales ont fleuri. J'avais même oublié. Et pourtant... » je dis au fur et à mesure que je me souviens de ce que j'ai vu après m'être faite piquer. « Pourtant, un jour avant son décès, j'ai reçus un appel d'elle. Elle me disait qu'elle était heureuse. »
Une larme roule le long de ma joue.
« Ça doit vouloir dire qu'elle avait trouvé sa réponse non ? » je continue sans vraiment m'adresser au garçon qui n'a aucune idée de ce que je raconte et doit probablement me croire folle.
Mais Newt a au moins la délicatesse de garder le silence.
« Je voulais la revoir plus que tout au monde. »
Je m'effondre une fois de plus mais cette fois, il est là pour me soutenir.
« Théna, arrête de te torturer avec ton passé, ce qui compte aujourd'hui c'est de survivre et de sortir d'ici, d'accord ? »
Il me prends par les épaules et je sèche mes larmes. Facile à dire quand je suis harcelée de visions chaque fois que j'ose fermer un œil. Pourtant je sens comme un apaisement m'envahir. Il a raison. C'est le passé, je ne suis plus cette personne à présent, à quoi bon m'y accrocher ? Le Labyrinthe et les blocards sont ma nouvelle vie et c'est sur ça que je dois rester concentrée.
Newt m'aide à me relever et je murmure un remerciement sans savoir si ils lui sont destinés à lui, ou à elle.« Tu sais quel jour on est ? » me demande le blond soudain tout joyeux.
Je secoue la tête négativement. Au moment où il s'apprête à répondre, l'alarme de la Boîte retentit. Il me sourit, je lui rends et nous descendons rapidement.
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Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]
FanfictionQuand elle se réveille, perdue, dans ce qui semble être un ascenseur, Théna n'a aucune idée de ce qui l'attend. Première fille du Bloc, elle se retrouve coincée dans un labyrinthe géant aux côtés de 8 autres garçons. Ensemble, ils vont tenter de rés...