Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #27

J'ai peur de me rendormir, peur d'avoir une nouvelle vision. Si toutes ces visions sont des souvenirs, j'ai peur de découvrir mon passé. Surtout si il y a ce genre de démonstration de violence. Je ne sais pas ce que cette fille m'a fait, mais je ne lui ai laissé aucune chance.

N'arrivant pas à me rendormir malgré ma fatigue pourtant bien réelle, j'attrape ma couverture et décide d'aller dormir dehors. Je me sens tellement mieux dehors, tellement plus libre.
Je retourne derrière la ferme, là où j'ai battus Newt. Si mes visions sont des souvenirs, alors, cela explique pourquoi j'ai gagné le combat.
Où ai-je bien pu apprendre à me battre comme ça ? Comment ais-je pu atterrir dans une bande comme ça ? Je n'essaie pas de comprendre parce que j'ai trop mal de tête, encore. J'espère que Les Créateurs nous enverront des médicaments. J'espère aussi que mon mal de tête n'est que passager même si j'en doute, parce que je pourrais avoir un traumatisme crânien en fin de compte.

Je n'arrive finalement à me rendormir qu'après le levé de l'aube, adossée à la vieille ferme, me laissant seulement deux ou trois heures de sommeil. C'est Newt qui vient me réveiller en me secouant doucement par l'épaule. J'ouvre les yeux, confuse, et le visage angélique du blond apparaît dans mon champs de vision, un grand sourire aux lèvres.

« Ça devient presque un jeu de te chercher tout les matins » me lance t-il tout content de m'avoir trouvé.

Je m'étire, en laissant la couverture glisser de mes épaules.

« Je n'arrivais pas à dormir, j'avais besoin de prendre l'air. »

« Oui comme à peu près chaque nuit depuis ton arrivée » rigole Newt.

« C'est pas vrai ! » je proteste en relevant la couverture de façon à ce que l'on ne voit plus mon visage en dessous des yeux.

Le blocard m'observe quelques minutes sans rien dire.

« Quoi ? » je demande en lui tirant la langue, gênée par son regard insistant.

« T'es mignonne » réponds t-il en haussant les épaules.

Je repense à ma vision de cette nuit, et ça me déprime d'un coup. Je soupir bruyamment et hausse les épaules à mon tour.

« Je ne suis pas si mignonne que ça. » je murmure du bout des lèvres.

« Quoi ? »

Je secoue la tête et me redresse, chassant au loin les pensées qui commencent à m'assaillir.

« Rien ! » je lance plus gaiement. « On va manger ? »

Il me dévisage quelques secondes, plissant les yeux pour essayer de comprendre ce que j'avais voulu dire mais abandonne, hausse les épaules et nous partons petit déjeuner.

« Salut ! » nous lance Poêle-à-frire quand nous entrons dans la cuisine où Gally et Ben sont déjà attablés devant tartines et céréales.

« Bonjour tocard, déjà à fond les gars ? Ben t'es pas à la bourre ? » les salue le coureur.

« Tu parles, t'as pas encore mangé, chuis peut être à la bourre mais toi tu l'es encore plus » lui répond le coureur la bouche pleine de pain.

Je me retiens d'éclater de rire.

« Tu sais Ben, avaler avant de parler ça existe, t'es censé le savoir depuis un petit bout de temps » intervient Gally sans masquer son dégoût.

« Tiens regarde ! » répond Ben en ouvrant grand la bouche pour que Gally puisse admirer son petit déjeuner prémâché.

« Charmant » je remarque en plissant le nez, amusée par l'immaturité des garçons.

« Ferme la bouche tocard, on est dans un endroit respectable ici » le réprimande Poêle-à-frire faussement fâché.

Tout le monde se marre. Je les regardes tour à tour et ressent une bouffée d'affection pour chacun de ces gars. Ça me fait plaisir de les voir en train de se chamailler comme des gamins, ce n'est pas souvent qu'ils délaissent leurs visages grave et matures d'adultes avant l'âge.  

Le reste du repas se déroule dans une atmosphère légère. Newt et Ben filent ensuite se préparer pour démarrer leur journée dans le Labyrinthe. Pour ma part, je me dirige tranquillement sous la douche que je prends fraîche pour bien me réveiller.
Je réfléchis et décide que je vais travailler avec Poêle-à-frire aujourd'hui. Il se lève tôt et ça lui permettra de se reposer un peu avant de préparer le dîner.
Je l'admire de se lever aussi tôt le matin et de rester nettoyer ses cuisines après que tout le monde soit couchés le soir. Il a du courage, j'imagine que c'est un question d'habitude mais tout de même. En sortant de la ferme, je croise Minho et Alby qui discutent plans et Griffeurs avec animation.
Ils me saluent brièvement et s'en vont, chargés de leur sac à dos et de leurs armes. Je les regarde s'éloigner, se mettre à courir et disparaître dans les larges couloirs du Labyrinthe. J'examine rapidement la cicatrice qui me barre la jambe à l'endroit de ma coupure. Elle n'est pas encore cicatrisée à fond mais la croûte est en train de blanchir et elle s'est suffisamment refermée pour ne pas se rouvrir. Enfin normalement, je ne suis pas médecin.
Je prends la direction des cuisines, cheveux remontés en chignon, histoire d'éviter à Zart, Winston et Gally d'en retrouver dans leurs assiettes.

« Tiens ! Te revoilà ! T'as besoin d'un truc ? » me demande le cuistot quand j'arrive.

« J'avais envie de t'aider aujourd'hui, je peux ? »

Il accepte et m'invite à le rejoindre en souriant.