Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #62

La nuit fût longue on ne va pas se mentir. Au début, l'arrivée des Griffeurs a été plutôt calme et silencieuse si l'on omet leurs cris gutturale qui déchirait le Bloc de temps à autres. Il nous était quasiment impossible de savoir où ils se trouvaient ni ce qui allait se passer dans les heures à venir. Aucun son ne provenait de la ferme, j'imaginais sans mal que Newt avait dû barricader tout le monde au mieux et les faire s'asseoir en silence dans l'attente du danger imminent et de la bataille qui allait se livrer sans aucun doute.

De notre côté, nous nous étions tous les cinq répartis dans des coins de la pièce unique du Gnouf en prenant soin d'éviter d'être trop proche de la fenêtre à barreau juste au cas où. Nous attendions sans parler. Ma tête posée sur l'épaule de Minho, je me cale sur sa respiration sans même m'en rendre compte, me laissant bercer par les pulsations de son cœur. Il est aussi tendu que moi, et je suis sûre que son impuissance face à la situation le rend fou.

Un mouvement attire mon attention, Thomas vient de se redresser et s'approche de la fenêtre pour jeter un œil au dehors.

« Baisse toi, tu vas tous nous faire tuer. » lui chuchote le gardien du Gnouf qui semble au bord de l'évanouissement.

Thomas l'ignore royalement et je ne peux m'empêcher de songer qu'à ce stade la prudence n'est déjà plus suffisante pour nous sauver alors autant s'informer sur ce qu'il se passe dehors.

« C'est trop bizarre. » murmure le garçon perplexe.

« Quoi ? » demande Minho.

Le nouveau coureur prend quelques instants avant de répondre.

« Ben rien, ils sont regroupés autour de la ferme mais ils ne font rien. »

Je fronce les sourcils, en effet c'est très bizarre. On s'attendait tous à une grosse attaque, c'est en général ce que font les monstres quand on les croise dans le labyrinthe : attaquer sans même réfléchir. Mais là, il semblerait que le but soit autre. Se rassembler autour de la ferme et attendre ? Comme si ils avaient un plan, comme si une stratégie avait été mise en place. Ce qui est inhabituel venant des Griffeurs. Alors quoi ? Tout un coup ils ont acquis une sorte de conscience collective les rassemblant en tant que groupe ? Ce n'est pas logique. Mais bon, rien ne l'est ici.

Voulant voir par moi-même, je me relève à mon tour et vient me poster aux côtés du garçon près de la fenêtre. Il n'a pas menti , ils sont une dizaine, éparpillés de part et d'autre du bâtiment central du Bloc. Et ils ne bougent pas d'un pouce. Ça n'a aucun sens vraiment.
Thomas et moi échangeons un regard perplexe quand un cri déchirant précède d'un énorme craquement s'élève au loin. Du coin de l'œil je vois Zart et l'autre blocard sursauter, en moins de deux secondes, Minho est à nos côtés.

« Qu'est-ce que c'est ? » demande le sarcleurs d'une voix tremblante.

Je ne réponds pas, stupéfaite devant la scène qui s'est déroulée sous nos yeux.

« Ils ont eu Léonardo. » répond Thomas d'une voix blanche. « Ils s'en vont » ajoute t-il alors que le silence autour de nous se fait assourdissant.

Ça s'est passé si vite, d'un coup un Griffeur a sorti une patte et a transpercé le mur de la ferme, attrapant le premier blocard venu. Et à présent tous s'était remis en mouvement, se déplaçant rapidement en direction du Labyrinthe. Quel étrange manège.
Nous restons un moment immobiles dans le Gnouf jusqu'à ce que la silhouette de Newt ne se dessine au loin et que nous nous décidions à sortir de là.

Quelques instants plus tard, tout le monde est réunit près de la ferme, autour de Newt, attendant ses instructions. Malgré le départ des Griffeurs, il semblerait que les portes du bloc demeurent ouvertes, n'écartant pas le danger pour le moment. C'est à n'y rien comprendre. A mon grand soulagement je constate que Newt, Gally, Chuck, Poele à frire, Winston et les autres vont bien, confirmant que seul Leonardo a été pris pour cible ce soir.