Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #48

Après avoir répondu comme nous pouvions aux milliers de questions du jeune nouveau, Minho et moi nous mettons à discuter en faisant tout de même attention au petit garçon : il ne faudrait pas l'effrayer.

« Du nouveau ? » je me renseigne.

« Tu serais au courant » réponds le maton.

« Pas forcément, pourquoi tu dis ça ? »

« Je sais pas, c'est évident, on est quoi, une quarantaine peut être, et tu fais partis de membre les plus influents du Bloc. Tu es aussi la seule membre du conseil à ne pas être un maton. Bien sur que tu serais au courant. » proteste le garçon en levant les yeux aux ciels.

Je hausse les épaules en marmonnant une sorte de "mouais".

« Dis au fait. » me chuchote t-il à l'oreille, « Newr m'a parlé de ce qu'il t'es arrivé tout à l'heure. Comment tu te sens ? »

Je hausse une nouvelle fois les épaules et il n'insiste pas. Je tourne mes grands yeux verts vers les flammes du feu de bois.

« Théna ? » appelle timidement le garçon.

Sans lâcher le feu des yeux, je lui réponds par un simple oui. Je sens son regard peser sur moi mais il soupire et détourne la tête.

« Nan rien. »

En entendant l'intonnation de sa voix, je le regarde. Des petits points lumineux dansent devant mes paupières à force d'avoir fixé les flamme sans ciller. Je lui trouve un air triste, fatigué et comme résigné. Je décide de ne pas insister pour le moment. J'ose espérer qu'en tant qu'ami il n'a pas peur de me dire les choses. Mais de mon côté en tant qu'amie également, je ne vais pas lui mettre la pression pour qu'il le fasse.
Après le repas, peu désireuse d'aller me coucher, je reste un peu aider Poêle à frire à ranger et nettoyer tandis que Newt s'occupe du gosse et que les autres vont se coucher. Faute de place, on a aussi dû se mettre à plusieurs par chambre. Pour le moment j'ai encore la mienne mais ça ne durera probablement pas. Même si certains préfèrent dormir dehors et qu'il est hors de questions auprès de la plupart des membres du conseil que je renonce à avoir une chambre ou que je me retrouve à la partager avec un garçon.

La vaisselle et le ménage terminés, je pars me coucher sans grand optimisme. Mais avant d'arriver au bâtiment, je sens soudainement qu'on m'agrippe par le bras et qu'on me tire en arrière. Je laisse échapper un cri et une main se plaque sur ma bouche. Le garçon me tire à lui , mes épaules percutent son torse et il tente de m'enlever mon tee shirt. Je lui met un coup de coude dans les côtes, puis un coup de pied dans ses parties génitales. Sans réfléchir ou tenter de connaître l'identité du blocard, je me mets à courir. J'entre en trombe dans la ferme et, n'osant pas aller seule dans ma chambre, me dirige vers la chambre de Minho. J'entre sans frapper. L'asiatique me regarde bizarrement mais, devant mes yeux choqués et remplis de larmes, son regard s'adoucit et il se lève de son lil pour s'approcher prudemment de moi. Il enroule ses bras autour de ma taille et m'attire à lui. Apparemment, il a deviné.

« Je savais que ça finirait par arriver. » me confie t-il en me serrant plus fort.

J'essuie mes joues.

« Je voulais pas te réveiller, je vais y aller. » je m'excuse en reculant d'un pas.

« Tu plaisantes ? Je ne te laisse pas toute seule. Tu vas rester dormir là, on peut bien dormir ensemble une nuit ça devrait aller non ? »

Je le dévisage un moment. Ça devrait aller oui, en théorie. Mais l'idée de passer une nuit seule avec Minho me semble bizarre.

« Ça ira t'inquiète pas, je fermerais la porte à clefs. » j'insiste en reculant à nouveau.

Il fronce les sourcils.

« Tu crois que ces loquets pourris sont suffisants ? » me demande t-il en approchant de la porte.

Sans prévenir il s'approche de la porte et tire un grand coup, arrachant le système de loquet de piètre qualité en effet, et sans gros efforts. Il se tourne vers moi l'air de dire « tu vois ? ».

« Super, je suis très rassurée maintenant, merci Minho. » je marmonne en baissant la tête.

« Je dors par terre si tu préfères. » insiste le coureur.

J'écarquille les yeux. Qu'est-ce qu'il s'imagine ? Que je le prends pour un gros obsédé ? Ou qu'il me dégoûte ? Parce que loin de là, et je n'ai aucune envie qu'il pense ça.

« Non soit pas bête, tu vas pas dormir par terre alors que tu te tapes le Labyrinthe tous les jours. » je refuse en secouant la tête.

Il hausse les épaules et se tourne pour fouiller dans un tiroir de sa commode. Un instant plus tard, une boule de tissu s'écrase sur ma tête sans que je n'ai le temps de réagir.

« Alors arrête de protester, enfile ça et viens dormir. »

Je récupère le tee shirt et le short en coton en silence et m'enferme dans la salle de bain pour me changer.
J'aurais pu trouver milles raisons d'aller dormir dans ma chambre, j'en suis sûre. Alors pourquoi ai-je été incapable d'en sortir ne serait-ce qu'une seule ? Je crois que je n'ai pas encore vraiment statué sur ce que je veux au final. Parce qu'en soit l'idée de dormir avec lui me plaît plus que je ne l'aurais pensé, mais d'un autre côté, c'est Minho. Depuis le temps que je le connais à présent.

Je chasse ses pensées de mon esprit en vitesse. Qu'est ce que je me fait comme films ? Il m'a vu en détresse, s'est inquiète pour moi, et comme le bon ami qu'il est, a préféré garder un œil sur moi pour s'assurer qu'il ne m'arrive rien. C'est tout. Je me change, un peu confuse sur mon état d'esprit, pour rejoindre mon ami.