Chapitre #12

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Le soir, après manger, je me couche directement, mal de crâne oblige. Je m'endors rapidement à cause du contre-coup de ma journée.

Mon rêve est bizarre, tellement réel que je me demande s'il s'agit d'un souvenir. Je suis dans la rue, une rue plutôt déserte. Je ne cours pas mais je suis perchée sur un skate, je roule le plus vite possible, j'ai peur. On me poursuit. Je suis plutôt adroite alors que j'évite les quelques obstacles, prenant des virages serrés, coupant dans des ruelles étroites.

« Athéna ! » crie quelqu'un.

J'ouvre lentement les yeux et met un certain temps à me situer, mais une fois fait, je me lève et marche jusqu'à la salle de bain toujours à moitié dans les vappes. En observant mon reflet dans le miroir, j'aperçois une légère bosse au sommet de mon crâne. Je me passe une peu d'eau sur le visage et entreprend de me brosser les cheveux que je m'attache une nouvelle fois en chignon. Je m'habille rapidement en essayant d'oublier ce rêve étrange. Quelle heure est-il ? Aucune idée, seul les coureurs ont des montres et les blocards savent se repérer au soleil, j'imagine que j'apprendrais ça naturellement au gré de mon séjour. Je sors du bâtiment, l'aube arrive à peine et je ne sais pas si les coureurs sont déjà levés, en tout cas il n'est pas plus de sept heure car les portes sont fermées. Je marche donc sans réfléchir jusqu'au bois que Gally m'avait définit comme étant le cimetière. J'ai envie d'aller voir les tombes, d'être seule, entourée d'un silence seulement brisé par les cris des bêtes et des oiseaux. Je pénètre doucement dans le petit bosquet d'arbre où j'aperçois seulement quelques arbres malades et des vieux banc abandonnés avant de remarquer une douzaine de pierres tombales arborant des croix de fortunes faites de morceaux de bois reliées avec de la ficelle et peints en blanc à la va-vite. Je m'approche, sur chacune de ces petites croix artisanales, est gravé un nom. Alfred, George, Justin, Stephen, à chaque nom, je me sens un peu plus mal. Tout ces jeunes, c'est atroce, les paroles de Gally résonnent dans ma tête et je sens comme un sentiment de malaise en me disant qu'il n'y en a pas eu que douze. Et puis, j'arrive devant une petite tombe qui n'a pas été fermée mais simplement recouverte de plastique transparent et dont on peut voir les restes de l'occupant. Un corps en décomposition, charmant pour commencer la journée. Je lis le nom, qui vibre dans chaque os de mon corps.Nick. Une vague de frissons m'envahit. Je me sens de plus en plus mal. "Sors de là Théna". Je pousse une exclamation de surprise. Je me retourne vivement.

« Qui est là ? » je demande à haute voix en sentant mon cœur battre à mes oreilles.

Aucune réponse, cette voix, la même que la dernière fois. Je ne suis pas folle tout de même. Je me concentre, "Qu'est ce que tu me veux ? Qui es tu ?" je pense le plus fort possible. Pas de réponse. Je m'assois sur un banc et me masse les temps, j'ai mal de tête à nouveau, très mal de tête. Mais qu'est ce qu'il m'arrive bon sang ? Je sors de cet endroit chargée d'émotions et pars me poser là où je me suis endormie hier. Je m'installe, bras autour des jambes, tête sur les genoux. J'écoute, j'écoute le silence et pendant quelques secondes, je me sens bien. Je sers plus fort encore, je ne pense à rien, c'est trop douloureux et trop bruyant.
Je sens soudainement la terre trembler sous mes pieds, les portes s'ouvrent et je relève la tête pour observer les coureurs qui s'élancent courageusement dans le Labyrinthe. Gally me rejoint quelques minutes plus tard et on se balade en regardant le soleil se lever doucement.

« T'es plutôt matinale. »

« Je n'aurais pas réussi à me rendormir de toute manière. »

« T'es avec moi ce matin, t'es sûre de vouloir essayer ? C'est physique comme travail. »

Je soupire.

« Tu vas quand même pas dire que j'en suis pas capable avant de m'avoir laissé essayer ? »

« Nan sérieux Théna, bâtisseur, c'est pas un boulot de.... »

Avant qu'il n'ait fini sa phrase, je le fusille du regard et l'interrompt d'un geste de la main.

« Tu ne vas quand même pas me dire que j'en suis pas capable avant de m'avoir laissé essayer ? » je répète plus lentement, d'un ton insistant.

Il s'apprête à répondre, mais s'interrompt, réfléchis un instant puis hausse les épaules.

« Comme tu le sens » lâche t-il finalement.

Je hoche la tête en signe d'approbation.

« Bien alors on se retrouve tout à l'heure, je vais manger. »

Et je m'éloigne à grands pas vers les cuisines espérant trouver Poêle-à-frire et sa bonne humeur quotidienne.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant