Chapitre #30

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Ce n'est qu'en arrivant dans ma chambre que je remarque à quel point il fait chaud dehors. Je me passe de l'eau sur le visage et m'attarde quelques instants sur mon reflet dans le miroir. Je distingue une espèce de marque sur mon cou au niveau de ma trachée. Dubitative, je porte la main sur ce qui semble bien être une cicatrice. Je ne l'avais jamais remarquée avant. Bizarre...enfin non, pas tant que ça puisqu'en vérité je passe très peu de temps à m'admirer dans le miroir.
En haussant les épaule, j'attrape un débardeur rouge et vais voir si Poêle-à-frire est réveillé car c'est l'heure de manger. J'arrive devant sa porte au moment où lui en sort.

« Hey ! Bien dormit ? » je lui demande toujours satisfaite de moi.

« La vache, ça faisait longtemps que j'avais pas dormit en journée. » lâche t-il comme si il n'en revenait pas.

« On y va ? »

Il acquiesce et nous partons manger. Je me rends compte que ma vie est tellement monotone et répétitive, je me lasse. Je m'ennuie, il ne m'arrive jamais rien et mes journées se ressemblent les unes par rapport aux autres. J'en ai marre, je me lève le matin, je pars déjeuner, je vais travailler, je reviens déjeuner, je repars travailler, j'attends que les coureurs rentrent et je vais me coucher. Ça me saoule, clairement, ça me saoule. Je ne suis là que depuis moins d'un mois et ça me fait déjà chier. Et puis je commence à devenir folle avec toutes ses visions. Je n'ose pas en parler, que ce soit à Minho, à Newt ou n'importe qui d'autre. Et surtout, j'ai toujours cet inexplicable mal de crâne. J'ai tellement envie de hurler, de crier, de taper quelque chose, de me défouler.

« Théna, est ce que tout va bien ? » me demande Zart alors que je cueille des tomates.

Je relève la tête, très surprise, j'avais oublié qu'il était là.

« Oui pourquoi ? »

Mensonge.

« Tes mains. » dit-il en baissant son regard pour illustrer ses propos.

Je l'imite et remarque que j'ai les poings fermés, serrés tellement forts que j'en tremble. Je desserre doucement mes doigts et regarde Zart en souriant.

« Ho, ce n'est rien tout va bien. » je lui dis.

Mensonge. J'ai mal de tête, et j'ai peur de refaire un coma. Comme la dernière fois.
Dès son retour au Bloc, quelques heures plus tard, Minho vient nous voir, un grand verre d'eau à la main.

« Alors les gars, tout va bien ? » demande t-il en se désaltérant.

« Sympa. » je grommelle en levant les yeux au ciel.

« Ouais s'cuse, alors les filles et les femmelettes, tout va bien ? » reformule t-il en rigolant.

« Tocard » crache Zart.

« Ça se passe. » je réponds simplement en faisant mine d'être absorbée par la cueillette.

Le coureur m'observe quelques instants du coin de l'oeil puis se retourne de façon à être bien en face de moi. Il m'attrape par le poignet et m'entraîne vers un petit bosquet à l'écart.
Toujours sans me lâcher, Minho se poste en face de moi.

« Tu mens très mal. » me dit-il sans passer par quatre chemins.

« Pas si mal que ça puisque Zart m'a cru » je réplique ennuyée en sachant que ça ne servirait à rien de lui mentir.

« Il y a deux options, soit c'est un tocard soit je suis supérieur. Quoi qu'après réflexions, il me semble que les deux sont vrais. Raconte. »

J'hésite, mais j'ai envie de lui parler. J'ai envie qu'il ait confiance en moi, lui et tout les autres aussi. Mais, justement, je ne sais pas comment il réagira, ça pourrait créer des soupçons de lui raconter mes visions.
J'hésite, prends un profonde inspiration et lui raconte, tout, dans les moindres détails.
A la fin de mon récit il me regarde, sans dire un mot.

« Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ? » demande le garçon un peu agacé.

« Parce que j'avais peur que vous n'aillez plus confiance en moi. » j'avoue en détournant le regard, gênée de l'admettre.

« N'importe quoi Théna, comment tu peux penser ça ? »

« Tu n'en parleras à personne, n'est-ce pas ? »je le supplie en faisant un pas vers lui.

Il me considère quelques instants en silence.

« S'il te plaît Minho. » j'insiste en me rapprochant encore de lui avec de grands yeux de petite fille malheureuse.

« D'accord ! C'est bon, je dirais rien. Mais je veux que tu m'en parles à chaque fois que ça t'arrive. Bon, maintenant dis moi vraiment ce qu'il ne va pas. »

Je le regarde à nouveau très surprise.

« De quoi tu parles ? »

« À la base tu avais l'air de souffrir physiquement. »

Je suis étonnée qu'il soit aussi observateur. On dirait pas avec cette façade de mec cool et sarcastique qu'il s'est bâti mais en fait Minho fais vraiment attention à ceux qui l'entourent. Il garde un œil sur ses amis.

« Non rien, j'ai affreusement mal de tête. Ce n'est pas grand chose, ça va. »

Il hoche la tête avec un air compréhensif. Je me sens bien mieux de m'être confiée à lui, à présent beaucoup moins oppressé.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant