Chapitre #6

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J'étais en train de rêver de je-ne-sais-plus-quoi lorsque je me suis sentis glisser au fur et à mesure que je me réveillais. J'ouvre les yeux doucement et la tête blonde de Newt emplit mon champ de vision. Il est en train de me secouer l'épaule. Je me concentre pour réussir à me reconnecter et à rester bien ancré dans la réalité, me faisant violence pour ne pas refermer les yeux.

« Newt ? Qu'est ce qu'il se passe ? » Je marmonne en fronçant les sourcils, perdue et tentant de me redresser. « Quelle heure il est ? »

Mes yeux papillonnent à la recherche d'un réveil ou d'une horloge mais restent bredouille.
Newt paraît décontenancé un instant avant de reprendre ses esprits devant mon regard insistant.

« C'est l'heure d'aller faire un coucou aux Griffeurs. »

Je réagis instantanément, cette fois bien éveillée. Il sourit devant mon soudain changement d'état.

« Allez, suis moi. »

Je me lève silencieusement, en short et débardeur, je m'inquiète un instant de la température extérieure. Mais j'oubli vite cette inquiétude lorsque je met un pied dehors et que la douceur ambiante m'enveloppe doucement. Il fait encore nuit mais je repère vite Minho, adossé à un arbre non loin de nous. Il nous rejoins et me dévisage d'un air moqueur.

« Pas trop dur le réveil ? » me lance le garçon amusé.

Je hausse les épaules et sourit vaguement en guise de réponse.

« Tu es pieds nus. » remarque Newt en baissant les yeux. « Tu ne veux pas retourner chercher des chaussures ? »

« Non, ça va, je préfère marcher pieds nus. » je réponds peu désireuse d'être perdre du temps à retourner dans ma chambre.

Ils échangent un regard.

« T'es bizarre comme fille, mais au moins t'es pas difficile, t'as pas besoin de chaussures et tu te contente de pâtes. » commente Minho en gloussant.

Je lui tire la langue mais ne peux pas m'empêcher de rigoler avec lui.
Les garçons m'emmènent jusqu'au pied de l'un des mur du Bloc, Newt s'arrête et me fair signe de faire de même tandis que Minho s'avance pour chercher quelque chose entre le lierre, je l'observe très attentivement de plus en plus curieuse.
Newt me prends la main et me guide jusqu'à Minho dès que celui ci se redresse en levant le pouce avec un air triomphant. Il écarte quelques morceaux de lierre et me fait signe de m'approcher.
Je ne me fait pas prier, toute heureuse de voir enfin à quoi ressemble ces monstres si terrifiant.
Je ne suis pas déçue lorsque je vois, par une sorte de petite fenêtre encastrée dans le mur, une créature abominable, je demeure silencieuse à la fois pétrifiée et fascinée, comment a t-on pu mettre au point une telle chose ? C'est incroyablement ingénieux.

« Impressionnant hein ? » Murmure Newt à mon oreille.

« C'est incroyable, je veux dire c'est...magnifique. » je balbutie, à court de mots.

Tellement subjuguée, je ne remarque pas le regard surpris et perplexe que se lancent les deux garçons en entendant mes mots.

« Magnifique ? » Répète Minho incrédule.

Je ne réponds pas, continuant de fixer la machine.
Le monstre finit par s'en aller, je suis un peu déçue, j'aurais voulus pouvoir l'observer plus longtemps mais ça m'aura suffit à réfléchir à différentes méthodes pour venir à bout de ces choses. Elles ont l'air d'être grosse et pas forcément très adroites, faiblesses qui,par la suite, pourrait être exploitées. J'hésite encore à tenter une fuite. Je sais que je ne serais pas capable de survivre seule.

« ...te coucher ? »

Je tressaille en entendant Newt me parler. Encore une fois, je n'ai pas entendu la question, perdue dans mes pensées que j'étais.

« Désolé, quoi ? »

« Décidément tu es dans la lune, mais je te comprends, en présence d'une beauté comme moi, c'est difficile de rester concentré. » me lance Minho avec un sourire charmeur.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire avec un regard amusé.

« Je te demandais si tu voulais aller te recoucher ? »Intervient Newt en rigolant. « Ho et Minho, sale tocard, rêve pas, si quelqu'un doit être déconcentré, c'est à cause de mon charme naturel. »

« Bien sur Newty continue donc de rêver » lui répond l'intéressé.

Je me racle la gorge sans me départir de mon sourire. Je suis toujours là les gars !

« Quelle heure est-il ? »

« Presque six heures, les portes s'ouvrent dans une heure il faut qu'on aille se préparer. » me répond le maton des coureurs en retrouvant son sérieux.

Je réfléchi un peu, je ne me sens pas fatiguée, au contraire. La vision du Griffeur m'a bien réveillée et je serais incapable de fermer l'oeil à nouveau.

« Tu peux aller voir Fry si tu veux, il doit déjà être en cuisine. » m'informe Newt en constatant mon hésitation.

Je hoche la tête mais mon esprit est entièrement tourné vers les monstres et une possible tentative de sortir. Autant le tenter, qu'ais-je d'autre à perdre que ma vie ? Enfin je veux dire, la vie au bloc, ce n'est pas une vie.
Je prends la direction de la cuisine en compagnie des deux coureurs.
En ouvrant la porte, une odeur de pain grillé me saute à la figure, le cuisinier est déjà en train de s'activer derrière ses fourneaux.

« Tiens ! Déjà debout ? »

Ils s'engagent tout les trois dans une conversation tandis que je m'assois à la petite table et me replonge dans mes pensées. Je ne pense qu'à une chose : Sortir. Je prends ma décision.
Je me relève de ma chaise et sors, en prétextant une envie de me promener un peu, sous le regard interrogateur des trois blocards.

Je fais un tour pour essayer de réfléchir de manière pragmatique. Je ne peux pas partir comme ça sans carte, sans arme et sans vivre. Ce serait d'autant plus débile et inutile.
J'arrive devant une espèce de bois. Je me remémore encore une fois les paroles de Newt.
Le Bloc est divisé en 4 parties : Le "Gnouf", cet espèce de cube en béton qui leur sert de prison, la ferme qui sert de dortoir, le jardin où poussent les fruits et les légumes et enfin l'abattoir qui rassemble des enclos où sont élevées les bêtes et une grange où elles sont tuées. Rien qui ne ressemblait à cet endroit.

Avant d'avoir pût faire un pas pour aller voir de plus près, un garçon, Gally, vint se poster près de moi.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant