Chapitre #58

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« Minho ? » j'appelle en entrouvrant la porte timidement.

J'ai frappé deux fois mais il n'a pas répondu. J'essaie de faire le moins de bruit possible, au cas où il dormirait. Mais quand je fais un pas dans la pièce, je me rends compte que son lit est vide.
C'est alors que la porte de sa salle de bain s'ouvre en grand, et que le garçon apparaît, serviette autour de la taille et une autre négligemment jetée sur sa tête. Il marque un temps d'arrêt en se rendant compte de ma présence.

« Heureusement que j'ai une serviette pour une fois. » lance le garçon alors qu'un grand sourire se dessine sur son visage.

Je souris à mon tour.

« On l'a échappé belle. » je réponds en m'adossant dans l'encadrement de la porte, bras croisés.

Son regard est brûlant, je l'observe se frotter les cheveux avec la serviette et la jeter sur une chaise dans un coin.

« On l'a échappé belle en effet. » murmure t-il du bout des lèvres mais j'ai le sentiment qu'il ne parle pas de la serviette.

Il ne me lâche pas des yeux, il est presque envoûtant, je me sens tellement vulnérable d'un coup. Il est beau, c'est incontestable, ces trois dernières années de courses lui ont taillé un corps de rêve. Au delà de ça, son visage est doux malgré tout ce qu'il a dû traverser ces dernières années, ses yeux reflètent la douleur, la souffrance, la perte mais son regard est lumineux. Même ses gestes, qui ont connus tant de violence, trahissent tendresse et bienveillance.

« Comment tu te sens ? » je demande espérant pouvoir détourner son attention et me soustraire à son regard.

Il hausse les épaules.

« Mieux »

Je n'insiste pas. Après ce qu'ils ont dû endurer cette nuit, le laisser se reposer un peu avant de le cuisiner est le minimum.

« Et toi ? » demande finalement le coureur.

Je le regarde, surprise.

« Je n'ai pas passé une nuit dans le Labyrinthe. » je réponds en haussant les épaules.

« Certes. » concède Minho. « Je pensais à Ben. » précise t-il ensuite.

Je baisse la tête. Que dire ? L'un de mes plus vieux amis ici, l'un des blocards pour qui j'ai ressenti le plus d'affection, vient de nous quitter. Je souffre oui, ça fait mal. Et d'ici j'ai l'impression que cette douleur ne disparaîtra jamais. Comment peut-on se remettre d'une chose pareille ?
Je secoue la tête, je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Il comprends le message et en reste là.

« Sur une note plus joyeuse, je t'ai pas raconté... » commence le blocard en se rapprochant de moi.

Je relève la tête, intriguée.

« Il m'est arrivé un truc de fou. » continue t-il en approchant encore.

« Ah oui ? » je demande en me demandant s'il est sérieux.

Il est très proche à présent, suffisamment pour que je sente l'odeur de son savon et la chaleur que dégage son corps tout juste sortit de la douche. J'ai presque envie de reculer d'un pas, mais de toute façon la porte dans mon dos, m'en empêche. Sa main vient saisir la mienne et je frissonne rien qu'à ce contact.

« Tu vois, il y a cette fille, magnifique soit dit en passant, que j'ai dans la tête depuis un moment. »

Je souris, embarrassée, voyant enfin où il veut en venir. Mais je le laisse continuer. Son pouce caresse distraitement le dos de ma main.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant