Chapitre #74

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L'après-midi, Minho me fait visiter un peu les lieux, m'entraînant à travers les dédales de couloirs du bâtiment qui me semble de plus en plus immense au fur et à mesure que l'on avance. Il m'emmène à la salle de sport, la bibliothèque, les cuisines et tout ce qui lui semble pertinent de me montrer. Je constate qu'aucune des pièces n'a plus d'âme que la précédente. Elles sont quasiment vides, il n'y a absolument rien de notable ou d'un peu chaleureux, ne contenant que le strict minimum suivant l'utilité qui en a été faite. Les quelques membres de nos nouveaux hôtes que l'ont croise ici ou là, affichent tous le même regard serein et apaisant. L'air de dire faites nous confiance, tout va bien. Et honnêtement ça me hérisse plus qu'autre chose. Ils me font froid dans le dos, ils ont juste l'air de robots avec leur regard fade et leur sourire forcé. Non décidément quelque chose ne me plaît vraiment pas. Je le sens au plus profond de moi. C'est comme si mon instinct avait tiré un signal d'alerte pour me mettre en garde. Et que Newt refuse de le voir me met dans tous mes états. Je me prends à penser que, s'il avait été là, Gally aurait probablement été d'accord avec moi.

« Tiens ça, ça va te plaire ! » lance Minho en poussant une nouvelle porte.

La lumière du soleil me brûle les yeux qui sont habitués depuis plusieurs jours aux éclairages artificiels du bâtiment.

« Je croyais qu'on avait pas le droit de sortir ? » je demande curieuse.

Il sourit et me tire par la main pour que j'entre à sa suite. Je comprends tout de suite qu'en fait ce n'est pas une sortie. En revanche, je dirais sans problème que c'est l'endroit le moins détestable de tout ceux qu'il m'a montré jusqu'ici.

« La serre est le seul endroit où on peut profiter un peu de la lumière naturelle. » explique Minho.

Nous sommes sur une petite passerelle en fer qui surplombe en hauteur l'équivalent de trois étages du bâtiment. À nos pieds, des arbres fruitiers me renvoient une odeur d'été, des fleurs multicolores se balancent doucement, au fond je distingue les tomates du potager. Un bruit d'eau me parvient et j'ai même l'impression qu'une légère brise vient caresser mon visage.

Bien sûr c'est impossible parce que, si l'illusion est belle, l'endroit est fermé de toute part. Un énorme dôme s'étend au dessus de nos têtes.
On descend les marches.

« C'est moins sympa sans Zart qui somnole appuyé contre une pelle mais c'est le mieux qu'on peut faire en termes d'extérieur. » m'explique Minho. « On croirait pas mais si les murs sont aussi transparent que du verre, ils sont aussi solides que le crâne de Gally. Et c'est peu dire. »

Je souris. Je me demande ce qu'il s'est passé au Bloc après notre départ, je prie fort pour qu'ils s'en soient sortis et aient repris une vie normale au Bloc. J'espère que Gally va bien, qu'il ne regrette pas d'être resté. Je n'ai encore pas bien réalisé, parce que je n'étais pas franchement en état, que je ne le reverrais plus jamais. Ni lui, ni tout les blocards qui ont prit son partie. Il me manque déjà ce tocard.

Minho doit sentir que ça me remonte un peu le moral de me balader dans les allées de la serre en profitant de ce petit carré de nature, parce qu'il ne me presse pas pour poursuivre la visite. À la place il prend ma main et me laisse profiter en silence de ce réconfort. Je peux au moins leur accorder ça, on pourrait presque s'y croire même si tout a été implanté artificiellement. Ils ont même creusé des petits cours d'eau pour irriguer les divers plantes, et le système de souffleurs d'air donne la même sensation qu'un après-midi d'été. C'est agréable.

A ceci près qu'au bout d'un moment on remarque que le silence autour de nous est assourdissant. Aucun oiseau ne chante dans les feuillages, aucun insecte ne virevolte ici et là, ou ne bourdonne en butinant les fleurs. Je m'attends presque à entendre un mouton bêler au loin, ou une poule caqueter. Mais rien ne vient. Si je ferme les yeux, je peux imaginer le bruit des pelles des sarcleurs, des marteaux des bâtisseurs, l'odeur qui émanait des cuisines. Je revois clairement chaque centimètre carré qui composait le Bloc, le grincement métallique de la Boîte dont on ouvre les grilles, le soulagement quand le dernier coureur passe finalement les portes, l'odeur du feu de bois et le goût de l'alcool dégueulasse que Gally nous faisait pour les fêtes chaque mois. Les visages de mes amis. Ils défilent devant moi, Newt, Minho, Gally, Ben, Winston, Zart, Poêle-à-frire, Chucky, Thomas, Jeff, Clint,...

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 27, 2023 ⏰

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