Chapitre #57

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Quand le soleil pointe à travers les branchages, Gally et moi nous rendons compte que les portes du labyrinthe ne vont pas tarder à s'ouvrir. Nous avons passé la nuit dehors, chacun dans nos pensées, attendant que l'heure fatale n'arrive. Il m'aide à me relever et nous partons rejoindre le groupe de blocards qui s'est déjà formé près de l'ouverture.

Mon cœur bat vite, je suis à bout de nerfs, je n'ai pas dormis depuis 72h et je sais que mon corps ne survivra pas à une nouvelle vague d'émotion. Je ne suis pas en mesure d'apprendre que Minho, Alby et Thomas sont morts. Pourtant je sais que le minuscule espoir de voir leurs trois têtes aux portes dans quelques minutes est vain. Mais Thomas m'a promis. Il a promis. Et c'est à ça que je m'accroche, au risque de tomber d'encore plus haut.

Nous rejoignons Newt, et je vois à sa tête qu'il n'a pas fermé l'œil non plus. Je me poste à ses côtés et prends sa main. Nous échangeons un long regard qui confirme que nous partageons la même peur mais aussi le même espoir.
Je regarde autour de moi, les blocards attendent sans un mot, personne n'a le cœur à discuter.

Enfin, les portes se mettent en branle et mon rythme cardiaque accélère encore si c'est possible. Je serre la main de Newt un peu plus fort. Gally semble impassible, bras croisés je peux lire dans ses yeux qu'il n'a aucune attente.
Avant même qu'elles ne s'ouvrent complètement, notre mince espoir a le temps de s'envoler, il n'y a personne. Ils ne sont pas là, ils n'ont pas réussit.

Je me sens vide, je ne sais pas quoi faire. Quelques blocards s'en vont, probablement pour prendre le petit déjeuner avant de commencer leur journée de travail. Au bout d'un moment, je lâche la main de mon ami pour tourner les talons à mon tour. Je n'ai pas fait 3 mètres que Chuck pousse une exclamation.

« Ils sont là ! » s'écrie le garçon en pointant le fond du couloir de son petit doigt.

Je me retourne pour voir Minho et Thomas émerger d'un nuage de poussière, supportant Alby sur leurs épaules. Ils se traînent difficilement jusqu'à l'entrée du Bloc, sous l'œil stupéfait des blocards.
Je me fige, les regarde déposer Alby au sol, toujours inconscient. Ils sont vraiment là, et en vie. Ils l'ont fait.
Mon regard croise celui de Minho et il n'en faut pas plus pour que je m'élance à leur rencontre. Je me jette sur le coureur pour le prendre dans mes bras. Il est couvert de sang, d'égratignures, de poussière et probablement d'une énorme quantité de sueur mais je m'en fiche. Il est en vie. Il me rend mon étreinte, il respire fort, ils doivent être épuisés tous les trois.

« Refais jamais ça. » je lui dis les larmes aux yeux.

Je recule d'un pas pour observer le sourire amusé du coureur.

« On a échangé les rôles on dir... » commence le garçon.

Je le fais taire en me hissant sur la pointe de mes pieds pour l'embrasser. Il va pas tout gâcher en disant des conneries. Il se fige un instant, surpris, mais se reprends vite en passant ses bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui. Une larme coule sur ma joue. Dire qu'il aura fallut que je le crois mort pour me rendre compte que je ne peux pas vivre sans lui. Il me serre comme s'il avait peur que ce ne soit pas réel, que je disparaisse.

« Bonjour à toi aussi Théna, t'as passé une bonne nuit ? Moi pas terrible. » lance Thomas à côté avec un grand sourire aux lèvres.

Je recule d'un pas pour me tourner vers le blocard, il s'apprête à ajouter quelque chose mais, lui aussi, je le fais taire en le prenant dans mes bras avec force.

« Merci Thomas. » je lui murmure à l'oreille.

« Je t'avais dit que je te les ramènerais. » réponds le garçon qui est dans le même état désastreux que Minho.

Du coin de l'œil je vois les medjacks arriver en courant pour s'occuper d'Alby. Ils l'emmènent en direction de l'infirmerie.
Newt s'est approché de Minho et je les entends plaisanter ensemble.

« Quoi Newty ! Même pas un petit bisous, fais un effort, j'ai connu meilleur accueil. » s'exclame Minho outré.

« Je crois qu'on s'en est déjà chargé pour moi. » réponds le sarcleurs.

Je sens soudain qu'on me pousse légèrement en arrière et deux bâtisseurs s'imposent pour encadrer Thomas. Je fronce les sourcils, Gally se tient devant lui, bras croisés.

« Ce tocard a brisé les règles, jetez le au Gnouf en attendant la réunion du conseil. » déclare t-il en s'adressant à ses deux acolytes.

« Gally ! » je m'exclame. « Soit pas injuste. »

Il me regarde à peine.

« C'est comme ça qu'on maintient l'ordre, sinon tout le monde fait comme il veut. Le nouveau doit être puni. »

Newt avance pour s'interposer, mais bizarrement il se tourne vers moi.

« Il a raison Théna, il faut qu'on réunisse le conseil pour parler de son manquement aux règles. » il se tourne vers Thomas. « Désolée Tommy, je te ferais apporter à manger, tache de te reposer un peu »

J'ouvre la bouche, ils ne sont pas sérieux là ? Ils viennent de passer une nuit dans le Labyrinthe, qu'on le laisse au moins prendre une douche, manger et dormir dans un lit avant de l'enfermer dans un bloc de béton.

« Mais... » je commence.

« T'inquiète Théna, ça va aller. » me coupe Thomas en fusillant les trois bâtisseurs du regard.

« Gally ! » je répète en le suppliant du regard.

Mais ils m'ignorent tous et Thomas se laisse emmener jusqu'à la prison du Bloc. Newt soupire bruyamment. Normalement il est censé être en charge en cas d'incapacité d'Alby d'assumer ses responsabilités. Pourquoi est-ce que Gally se met à faire la loi ?

« Va prendre une douche tocard, et repose toi un peu, le conseil doit se réunir au plus vite et on a besoin de toi en forme. » déclare Newt en s'adressant à Minho.

Ce dernier acquiesce, visiblement il se retient de dire quelque chose, mais ses yeux le trahissent.

« Tu peux aller chercher un truc à manger pour Thomas en attendant ? » me demande le chef intérimaire.

Je hoche la tête sans protester davantage. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'ils savent exactement ce qu'ils font.
Je fonce en cuisine demande à Poêle-à-frite si il a quelque chose de prêt pour nourrir le blocard, il réponds que ce n'est pas le cas et se met immédiatement aux fourneaux. En attendant je retourne dans ma chambre récupérer une serviette que j'humidifie pour qu'il puisse se nettoyer un peu, un oreiller et une couverture pour qu'il soit un peu plus confortable. J'attrape Winston dans un couloir et lui demande des vêtements propres à prêter à Thomas. Quand je repasse en cuisine, les bras chargés, une assiette de pâtes fumantes attends sur le comptoir, agrémentée d'un énorme steak. Je remercie le cuistot et dors apporter tout ça à notre prisonnier.

Le garçon accepte avec gratitude, se jetant immédiatement sur la nourriture. Il termine l'assiette en quelques minutes à peine, apparemment affamé.

« Merci Théna. » lance t-il entre deux bouchées.

« Je suis désolée qu'ils t'aient enfermé là dedans. »

Il hausse les épaules.

« On peut pas vraiment se permettre de perdre du temps mais, que veux-tu ? Je sais que j'ai brisé les règles, peut importe pourquoi c'était. »

Je hoche la tête.

« Maintenant file, j'en connais un qui doit t'attendre avec impatience. » me lance t-il avec un grand sourire.

Je lui rends, il n'a pas tort, et moi aussi j'ai envie de le voir.

« Repose toi, Tom. On se retrouve tout à l'heure. »

Tom ? Je ne sais pas d'où m'est venu ce surnom. Je me détourne et prends la direction de la ferme.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant