Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #36

Je frissonne d'excitation, oubliés les angoisses et les doutes, je n'ai plus envie que d'une chose : Courir.
Les portes s'ouvrent et Minho s'élance, moi sur ses talons. Il ne va pas trop vite, sans doute pour me ménager mais j'ai l'impression de pouvoir courir pendant des heures sans m'arrêter. Je sais pertinemment que si j'accélérais ce serait une grave erreur. En effet, je n'ai pas encore d'expérience et m'épuiser trop vite m'empêcherait de tenir toute la journée. Je garde donc le rythme.
Je me sens bien, libre, j'observe les murs, si haut, si grands. Ils paraissent tellement menaçant et le lierre grimpant n'aide pas beaucoup.
Au bout d'une heure et demi, nous arrivons devant la porte de la section 1. Minho me propose une pause je l'accepte bien que je me sente plutôt en forme. Je sais tout de même qu'il faut que je me repose, que je boive pour ne pas risquer de revenir complétement crevée au Bloc. C'est ce qu'il a passé la soirée de la veille à me répéter. « On est pas là pour la performance, mais pour l'endurance bla-bla-bla »
Minho me parle un peu pendant que l'on cours mais uniquement pour me montrer telle ou telle chose ou pour me prévenir de telle ou telle autre chose. J'écoute, très attentive, mais je reste distante et froide. Durant la pause, je n'engage pas la conversation et un silence gênant s'installe entre nous.

« Comment tu te sens ? » me demande -il avec un réel intérêt.

« Bien. » je me contente de répondre en haussant les épaules.

« Ça va vraiment ou ça va dans le style Théna ? » insiste le jeune asiatique.

« Minho, ça va. » je répète froidement sans chercher à cacher mon agacement en insistant sur les derniers mots.

Il soupire et se laisse tomber à côté de moi tandis que je sors ma petite bouteille d'eau et bois quelques gorgées. " Doucement il faut que ça dure toute la journée." je me raisonne sagement.
Après une dizaine de minutes, nous repartons. Je regarde Minho couper des branches de lierre au fur et à mesure que l'on avance.

« Pour retrouver notre chemin. » m'indique t-il.

« J'avais compris. » je marmonne trop bas pour qu'il entende.

Courir me fait un bien fou, chaque pas me remplit de bonheur et de légèreté. À la pause de midi, on a déjà parcourut la moitié de la section. Le jeune garçon me tend deux sandwiches tandis que je sors 2 pommes de mon sac. Je ne parle toujours pas, le silence ne me gêne pas. Je sens le regard du maton peser sur mon visage alors que je contemple le mur d'en face. Il soupire.

« Théna ? »

Je me tourne vers lui et attend patiemment qu'il continue. Il se racle la gorge et se redresse, un peu mal à l'aise.

« Je voulais te dire que, pour toute à l'heure, enfin, j'ai été lourd. J'aurais pas dû être aussi con. »

Je rêve où il rougit ? Je ne l'ai jamais vu aussi gêné. Dur dur d'admettre ses torts on dirait.

« Oui c'est vrai, et ? » je réponds toujours aussi froide.

« Je m'excuse. » lâche t-il comme si cela lui arrachait la gorge.

« D'accord » je dis sans grande conviction.

« Allez Théna, je suis désolé. » reprends le coureur en passant un bras autour de mes épaules.

Je lâche un vague grognement d'acquiescement et résiste fortement à l'envie d'enlever son bras de mon épaule.

« S'il te plaît. » plaide t-il en me faisant un petit bisou sur la joue.

Je lève les yeux au ciel. Pitié qu'il ne recommence pas ça.

« C'est bon je te pardonne. Mais la prochaine que je te demande de fermer ta gueule, tu la fermes, tu seras gentil. »

« Je sais, désolé. »

Je lui tends sa pomme en signe de paix. On finit de manger et on repars.