Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #28

Lorsque le plat est prêt, nous rangeons et lavons la cuisine.

« Bon, maintenant qu'on a finit, on a bien 2H devant nous avant de manger alors, Poêle-à-frire, fais moi plaisir s'il te plaît, va dormir en attendant. »

« Pourquoi ? Je vais très bien » proteste le cuisinier.

« S'il te plaît, tu te lèves à pas d'heure et tu te couches super tard, tu as bien besoin d'un peu de repos non ? »

Il hésite quelques instants, ce qui me conforte dans l'idée qu'il doit aller se reposer.

« Allez allez ! Et tu te lèves pas avant que ça soit l'heure de manger » j'insiste en le poussant vers la porte.

« Attends, laisse moi juste... » bégaye t-il en essayant de résister.

« Non non non, je ne tolérerais aucun refus. » je persiste.

Devant la porte, il tente de rentrer de nouveau dans sa cuisine mais je l'en empêche. Je le regarde en souriant tandis qu'il soupire et faisant mine d'être agacé. Il finit par laisser tomber. Il sait bien que je suis du genre têtue, essayer de contester serait une perte de temps et d'énergie pour nous deux.

« Bon, c'est bien parce que c'est toi. » capitule le blocard avant de poser une main sur mon épaule. « Merci Théna. »

Je lui fait un clin d'oeil.

« Allez file ! Bonne sieste. »

Il part et je souris, satisfaite de moi. Je m'inquiète un peu pour Ben, il avait l'air plutôt en forme ce matin mais ça ne veut pas dire qu'il a retrouver le maximum de ses capacités. J'espère qu'il se ménagera. Je reste un peu dans la cuisine, profitant de la fraîcheur ambiante et du silence seulement perturbé par le bourdonnement incessant du frigo.
Je me motive pour rejoindre Gally qui doit être en train de réparer le poulailler à la demande de Winston.
Je me lève cependant beaucoup trop vite et, prise de vertige, me sens partir en arrière.
Je me retiens à la table pour ne pas tomber.

Je dois avoir, une dizaine d'années. Je suis dans une grande maison et je m'apprête à sortir, le même skate que dans l'autre vision à la main. Je finis de lacer mes chaussures lorsqu'on frappe à la porte. J'entends des bruits de pas précipités dans l'escalier et vois apparaître un garçon brun, métisse comme moi, à l'air soucieux .

« Tu attends du monde ? » je lui demande un peu surprise tandis qu'il se dirige vers la porte d'entrée.

Il secoue la tête négativement et me lance un regard éloquent.

« Thén' » dit-il comme un avertissement.

« Oui je sais, près de la porte de derrière, j'y vais. » je soupire en levant les yeux au ciel mais je m'exécute immédiatement.

« Raf' y est déjà » ajoute t-il.

Lorsque j'arrive près de la porte fenêtre de la cuisine, la fameuse Raf' m'attend. Je la reconnais, je l'ai déjà vu dans une autre vision. Elle tient entre ses mains un skate, identique au mien. Je l'observe ouvrir un placard et en sortir 3 sacs à dos. Elle en enfile un, me tend l'autre et garde le troisième puisqu'il est, j'imagine, pour le garçon brun.

« On est vraiment obligé de faire ça à chaque fois ? Les garçons m'attendent. » je râle en levant les yeux au ciel, visiblement très agacée par la situation.

« Thén' , je te l'ai déjà expliqué cent fois. » lance t-elle d'un ton tellement condescendant que j'arrive à me renfrogner davantage encore.

Je lève les bras dans un signe d'impuissance. Qu'est-ce que ça peut être débile. Je secoue la tête mais au fond de moi j'ai la désagréable impression que je n'irais pas retrouver mes amis.

« Mais ça ne sert à rien, ce sont toujours de fausses alertes, on perd notre temps. » j'insiste.

Je donnerais presque l'impression de faire un caprice, comme si je pouvais me le permettre. Mais j'ai vraiment envie de retrouver mes copains qui m'attendent sûrement déjà. Et ce petit jeu commence vraiment à m'énerver.

« C'est vrai, mais justement ce n'est pas le moment de relâcher la pression Théna. » conclut la jeune femme d'un ton sans appel.

Je ne trouve rien à répondre, je patiente donc appuyée contre la porte fenêtre, bras croisés en marmonnant mon insatisfaction dans ma barbe. De temps à autre je murmure un petit "N'importe quoi" ou lâche un petit soupire. Raf' s'apprête à ajouter quelque chose mais elle est interrompue par le garçon de tout à l'heure qui entre en courant dans la pièce, il nous jette un regard paniqué. Je ne suis pas sûre mais je crois apercevoir une tache de sang grossir sur sa poitrine.

La dénommée Raf hoche la tête, ouvre la porte, m'attrape par le bras et se précipite dehors.

Quand je reviens à la réalité, je suis toujours dans la cuisine, toujours debout, accrochée au rebord de la table comme si rien ne s'était passé. Pourtant, quand je regarde l'horloge de la cuisine, je remarque qu'il n'est pas passé une minutes de plus. Je fronce les sourcils décontenancée.
Pour ne pas accentuer mon mal de crâne, je décide de ne pas me pencher de trop sur la question et de partir en quête de Gally qui, je l'espère, est toujours aux abattoirs avec Winston pour cette histoire d'enclos. Je ne sais pas si je lui serais d'une grande aide mais bon, peut être qu'un peu de compagnie lui sera agréable malgré tout.