Chapitre #5

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Quelques minutes plus tard, les derniers garçons manquant - et parmi eux Newt - nous rejoignent. Je regarde Gally donner un coup de main à Frypan pour ramener les plats en me sentant tout d'un coup mal à l'aise et inutile. Un grand noir au crâne rasé s'approche de moi. Il a une présence forte, il en impose. Pas au point se faire peur mais assez pour ne pas avoir envie de faire le malin avec lui.

« Excuse moi de ne pas être venu me présenter plus tôt mais j'avais à faire. » commence t-il d'une voix grave. « Je suis Alby, le chef du Bloc, j'imagine que les autres t'ont expliqués le plus important. Tu t'intègreras vite tu verras. C'est un peu difficile au début mais sache qu'on est tous passé par là et qu'on est là pour rendre la chose plus simple à vivre. »

Je l'écoute en silence en me demandant comment il est devenu chef des blocards. Ont t-ils organisés un vote ? A t-il fait quelque chose de spécial ? Ou est-ce que ça s'est fait naturellement ?
Je ne sais même pas comment fonctionne la petite communité qu'ils forment.

« Merci. » je souffle en inclinant légèrement la tête. « J'aimerais me présenter aussi mais... »

« Oui, je sais. » me coupe t-il avec un sourire en coin.

« C'est dérangeant. » je commente alors que mon regard se porte sur le feu de bois.

Il acquiesce, compréhensif. Forcément, il sont tous déjà passés par là.
Quelques minutes plus tard, Gally et Frypan reviennent, les bras chargés d'assiettes et de marmites de pâtes. Alby s'éloigne pour les aider.  Je m'assois sur un tronc et fixe les flammes réconfortantes du feu. J'ai l'impression d'être sur le point de me souvenirs quelque chose. J'ai déjà vu un feu de bois, je me concentre, essaie de me souvenir mais ne réussis qu'à me donner une nouvelle fois mal de crâne.
Je laisse ça de côté non sans un soupir mélancolique. C'est tout de même incroyable, je sens que tout est là, bouclé derrière cette grande porte qui bloque mon esprit. Je sens que mes souvenirs, que ma mémoire n'a pas disparu, qu'elle est juste censurée, je le sais.

Et puis je finis par poser les yeux sur les portes.  Les paroles de Newt il y a quelques heures pendant la visite du Bloc et celles de Minho me reviennent. Si j'ai bien compris les portes s'ouvrent chaque matin à sept heure et se referment le soir douze heures plus tard. Douze heures de liberté conditionnée, douze heuresde captivité au Bloc.
Si je voulais sortir il me faudrait attendre au moins jusqu'à demain matin. Je ne peix pas rester ici, je vais péter un câble, il faut que je sorte, que je me rende compte par moi-même.

Mais il y a les Griffeurs. La description que Minho m'a faite de ces monstres me fascinent, et m'attirent de manière incompréhensible et totalement illogique. Je devrais être terrifiée à l'idée d'en voir un pourtant.

Honnêtement j'ai bien peur de ne pas être capable de me démerder comme une grande dans ce dédale de couloir, repère des Griffeurs. Et puis si ces gars qui l'arpentent depuis un ans et le connaissent par coeur ne savent pas où se trouve la sortie, moi qui n'y ait jamais mis les pieds, qu'y ferais-je ?

Une voix me tire de mes pensées.

« ....ici ? »

Je relève la tête, Newt et Minho se tiennent devant moi, ils me regardent intensément. Visiblement, ils attendent une réponse de ma part. Heu...

« Pardon ? »

« On peut s'assoir ici ? » Répète Minho.

« Ho ! Oui, bien sûr. »

Ils s'asseyent à côté de moi, chacun d'un côté et Minho me met une assiette pleine de pâtes dans les mains.

« Mange, ça va refroidir. »

Je le regarde avec reconnaissance, je ne m'étais pas aperçu que je mourrais de faim avant de prendre ma première bouchée. La cuisson est parfaite, il y a ce qu'il faut de beurre et un peu de sel. J'adore, je sais ce ne sont que des pâtes mais je suis plutôt de nature optimiste, on ne dirait pas comme ça mais si, si je vous assure.

« C'est marrant t'as juste l'air comblée. » me dit Newt avec un sourire moqueur.

« J'irais pas jusque là mais j'avais super faim. » je lui réponds en souriant parce que, effectivement je dois avoir l'air trop heureuse.

« C'est que des pâtes t'emballe pas. » intervient Minho.

Je le regarde indignée. Cherche pas les problème toi, ces pâtes sont super bonnes.
Mais j'ai d'autres choses en tête que les pâtes de Frypan.

« Dis moi Minho, tu m'as parlé des Griffeurs tout à l'heure. »

Il pose sa fourchette dans son assiette déjà vide qu'il dépose à ses pieds. Il me regarde et je comprend que j'ai toute son attention.

« Si les portes sont ouvertes la journée, pourquoi est-ce que les griffeurs ne rentrent pas dans l'enceinte du Bloc ? »

« On ne sait pas, ça n'a aucun sens mais j'imagine que les Créateurs essaient de ne pas tous nous tuer trop vite. » me dit-il en haussant les épaules.

« En parlant des Griffeurs, ça te dirait d'en voir un ? » intervient Newt.

Je le regarde surprise, j'essaie de ne pas faire paraître mon envie de voir ces créatures. Je sens un frisson d'excitation me parcourir le corps.

-« Je croyais que l'on ne pouvait pas sortir du Labyrinthe si on était pas un coureur ? »

« Ha mais je n'ai pas dit qu'on allait sortir. » me répond t-il avec un clin d'oeil.

Je le fixe sans comprendre mais je vois bien qu'il ne me dira rien de plus.
Je suis trop contente, j'ai hâte d'y être.

Je finis mon repas et propose à Frypan de l'aider à faire la vaisselle et nettoyer sa cuisine ce qu'il refuse en disant que je ferais mieux d'aller me coucher parce que le premier jour d'un bleu dans le Bloc est plutôt fatiguant. J'acquiesce et entre dans le bâtiments,qui est en faite une ancienne ferme,  pour aller me coucher.
Je fouille un peu dans les tiroirs mais ne trouve pas de pyjamas, frustrée, j'attrape l'un des seuls shorts en cotons et un débardeur. Je découvre également trois jeans et quelques paires de chaussures. Je remarque qu'il n'y a aucun vêtements chauds.

Je me couche.
Dans mon lit, je reste quelques minutes allongée sur le dos les yeux grands ouverts à fixer le plafond. Le sommeil finit par me rattraper, doucement, lentement, je me sens sombrer en espérant que tout cela n'est qu'un mauvais rêve et que demain sera meilleur.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant