Chapitre #2

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Tous se mettent à rigoler. Je recule, perdue et un poil effrayé.
L'un d'entre eux saute dans la boîte et se dresse devant moi. C'est un jeune brun, typé asiatique.
Je l'observe quelques secondes, il est beau, très beau, il est habillé très simplement, un pantalon marron et un tee-shirt bleu à manches courtes laissant apercevoir ses muscles. Il s'accroupit près de moi et me regarde dans les yeux.

« Salut, je suis Minho, bienvenue au bloc. » me lance le garçon avec un sourire en coin en me tendant la main, puis en voyant que je ne réagis pas il ajoute : « Tu comptes rester ici toute ta vie ou tu vas accepter que je t'aide ? »

Je le dévisage quelques instants avant de me relever sans son aide. J'observe les garçons autour de moi. Mais mes jambes sont encore toutes engourdies et flageolante de mon petit voyage en cage. Aussi je me sens tout d'un coup tomber en arrière. Mais au lieu de finir ma course sur les grilles, je tombe dans les bras du dénommé Minho. A l'idée de son visage à quelques centimètres seulement du mien et de sa main sur ma hanche, je rougis ce qui le fait sourire de plus belle dès qu'il le remarque.

« Tu ferais bien d'accepter mon aide je pense. » déclare t-il.

Je me dégage de son étreinte. Je suis complétement perdue. Un milliers de questions se bousculent dans ma tête. Oú suis-je ? Qui sont ces garçons ? Et surtout....qui suis-je moi ? Et qu'est-ce que je fais là ?

« Où on est là ? » Je demande d'une voix rauque.

Ça me fait bizarre de parler, depuis combien de temps ça ne m'était pas arrivé ? J'ai la langue pâteuse et la bouche sèche. Je toussote, ma gorge me gratte. J'ai soif.

« Au bloc je te l'ai dit, ne me demande pas plus de précisions, on ne sait pas grand choses. Mais on t'expliquera plus tard, on va peut être commencer par sortir. »

Je secoue la tête. Hors de question que je sorte, je ne le connais pas, je ne les connais pas et je ne sais pas où je suis. Et si il s'agissait d'une bande de sociopathes cannibales ou je ne sais quoi ?

« Non en fait ça ne me dit rien. » je murmure du bout des lèvres.

Il secoue la tête avec un sourire en coin.

« Écoute, t'as pas vraiment le choix, soit tu sors toute seule comme une grande, soit je te ramène là haut de force. Alors ? » dit-il en me tendant à nouveau la main.

Je le dévisage à nouveau, m'attardant plus que nécessaire sur son visage pour essayer de le remettre dans un contexte, en vain, avant de saisir sa main douce et puissante. Il m'aide à sortir de cet endroit lugubre. Minho passe un bras autour de ma taille pour me soutenir, je me sens encore faible et ne pense pas être capable de tenir debout toute seule. Je me retrouve face à huit autres garçons qui me dévisagent perplexes.

« C'est bizarre » lance le premier.

« Ouais, c'est la première fois que ça arrive. » confirme un deuxième.

« Qu'est ce qu'on fait du coup ? »

Je me demande si le problème vient du fait que je semble être la seule fille, du fait que j'arrive par cet ascenseur rempli de boîtes ou pour une autre raison qui m'échappe.

« Comment ça "qu'est ce qu'on fait" ? Mais on fait comme d'habitude bande de tocards. » intervient un blond et tout le monde se tait.

Serait-ce lui le chef ? En tout cas, il à l'air d'être assez respecté des autres.
Il se tourne vers moi.

« Salut, je m'appelle Newt, désolé pour tout ce que tu as dû endurer dans la boîte, on est tous passés par là. Et excuse nous de t'accueillir de cette manière mais tu es la première fille que les Créateurs nous envoient. »

Je hoche la tête, je ne comprends pas vraiment pourquoi il se sent obligé de s'excuser d'une chose dont il n'a pas l'air d'être coupable.
Le garçon est blond, a un air enfantin et un sourire rayonnant. Et puis, comme Minho, il semble bien bâti.

« Tu peux rester debout toute seule ou tu as besoin de mes grands bras musclés pour te soutenir ? » Me demande Minho.

Sa remarque me fait sourire.

« C'est bon, je te rends tes bras, mais merci pour la proposition. » je le libère d'une voix plus assurée.

Minho et les autres éclatent de rire et rebondissent sur ma réplique pour se lancer des petites moqueries.
Ils ont l'air de bien s'amuser, l'ennui c'est que je suis complétement à côté de la plaque. Le temps qu'ils se calment, je fais le tour de moi même et repère des bâtiments, un bois, des champs et au delà de tout cela, des murs. Des murs de pierre, des murs gigantesques, recouverts de lierre s'étendant tout autour de ce que Minho avait appelé le....le bloc. Et puis, au milieu de chacun de ces murs, une porte, close. Je me tords le cou pour tenter de trouver une autre sortie mais il semble n'y avoir que celles-ci. Nous sommes piégés là. La question est "voudrait-on nous empêcher de sortir ou empêcher quelqu'un ou quelque chose d'entrer ?

Laissant les garçons se calmer, je m'éloigne un peu. Je me dirige vers la porte la plus proche mais plus j'avance, plus je me sens oppressée par la hauteur écrasante des murs de pierre.
Je sens soudain une présence derrière moi. Je ne me retourne pas et continu de fixer l'enceinte du Bloc comme si je pouvais tout comprendre en un instant.

« Impressionnant hein ? »

Je me retourne finalement pour faire face au garçon, Newt, le blond qui était désolé. Il hausse les épaules et se tourne vers les autres qui sont occupés à décharger les caisses de bois.

« Tu finiras par t'y faire j'imagine. » déclare t-il pensif. « Enfin, tu as sûrement envie de te laver, de manger quelque chose..., de te soigner aussi, non ? » ajoute le jeune homme en avisant les mains et mon tee-shirt ensanglantés.

« Si ça ne t'ennuie pas, je préfèrerais visiter avant. » je réponds.

« Bien sur, comme tu préfères. » acquiesce Newt doucement. « Est-ce que...est-ce que tu sais comment tu t'appelles ? »

Sur le coup, la question me semble idiote et complètement hors de propos. Mais je me rends vite compte que je n'ai aucune réponse à lui fournir.
Je le regarde interdite, je ne sais pas, je ne sais plus comment je m'appelle. Mais qu'est ce qu'il m'arrive à la fin ? C'est quoi mon problème ?
Sur mon visage, la panique succéda à la colère et la colère à la frustration. J'ai envie de crier, de me jeter par terre, de taper sur quelque chose, j'ai besoin de me défouler.

« Ne t'inquiète pas, c'est normale, tu t'en souviendras dans quelques heures, un ou deux jours au maximum. » il me dévisage un instant. « Tu n'es pas très bavarde dis donc. » ajoute t-il avec un petit sourire compatissant.

Je souris tristement.

« Oui, excuse moi, je suis juste un peu....non, complétement paumée. Je... »

Les mots se coincent dans ma gorge, les sanglots où se mêlent mon stress,ma peur et ma douleur m'empêchent de continuer.

Il doit ressentir mon changement d'humeur car il s'avance vers moi et prends mon visage entre ses mains.

« Hé, non ! Ne pleure pas, ça va aller, ok ? Tout va bien. » me rassure t-il d'une voix apaisante.

Je ne peux que hocher la tête, me mordre la lèvre et baisser la tête. Je me sens idiote à pleurer comme ça devant un garçon que je connais depuis une quinzaine de minutes seulement. Je prends une grande inspiration et essuie mes larmes du plat de la main. En soufflant un bon coup, je lève enfin les yeux et m'accroche à son regard. Ses yeux sont si clair, si profond, si pétillant.

« Désolée. » je murmure dans un souffle.

« Ne t'excuse pas, c'est plutôt normale comme réaction en fait. Certain d'entre nous ont fait bien pire. » m'affirme t-il. « Allez viens ! » S'exclame t-il en me faisat signe de le suivre.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant