Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]

Chapitre #8

Je ne bouge pas, les mains posées sur mon crâne, je me suis recroquevillée contre le mur. Un bourdonnement empli ma boîte cranienne et m'empêche de réfléchir. Newt me pose des questions auxquelles je ne réponds pas. Je respire bruyamment, attendant que ça passe.
Quelques minutes plus tard, le mal diminue un peu.

« Qu'est ce qu'il t'arrives ? »

Le blond à les sourcils fronçés, de toute évidence il est complètement impuissant.

« T'inquiète ça va. » j'articule difficilement en cherchant à tâton une prise dans le mur pour me redresser.

« Tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie, je ne sais pas si on a ce qu'il faut mais on va regarder ça. Je t'accompagne. » déclare le coureur.

J'ai vraiment très mal de tête, l'impression que quelqu'un perce des trous dans mon cerveau, mais j'emboîte tout de même le pas à mon camarade. Minho et les autres partent, non sans nous jeter des regards interrogateurs.

« Minho, il s'y croit mais je suis sur que je le bats en course de vitesse. » marmonne Newt.

J'explose de rire, ce qui me donne d'autant plus mal de crâne. Je ne me suis pourtant pas cogné si fort que ça. De quoi me faire une bosse pas une commotion cérébrale. De quoi ils sont fait leurs murs ? C'est abusé !

Le garçon m'emmène à l'infirmerie qui est en fait une petite pièce de la ferme ou l'on a entassé quelques boîtes remplies de matériel pour soigner des blessures par exemple des compresses, du sparadrap, des pansements et autres accessoires du genre.
Je fouille un peu mais ne trouve pas de traces de médicaments contre le mal de tête ou les douleurs.

Douloureusement, je promets à Newt que ce n'est rien et que çz va vite passer. J'ai toujours mal quand il m'emmène voir Winston, le maton des trancheurs, je vous confirme, l'endroit est aussi sordide que le nom est chaleureux.

Je passe donc ma matinée aux côtés d'un espèce de psychopathe qui s'amuse à trancher et vider les entrailles d'adorables petits cochons tout au long de sa journée. A la limite, ça ne me dérange pas trop, le sang, les tripes tout ça, je pourrais faire ce travail sans trop de réticence mais c'est davantage le sourire qui grandit un peu plus sur le visage de l'adolescent à chaque fois que son couteau entre en contact avec la chair et les organes de la bête qui m'inquiète.
Il m'a même demandé de l'aider au moment d'ouvrir le ventre, il pensait sûrement que j'allais refuser car il parut réellement surpris quand j'acceptais sa proposition. Psychologiquement, je suis plutôt résistante puisqu'au fond le seul bémol c'est que je ne peux pas m'empêcher de penser à cette bête qui à vécue heureuse jusqu'à passer sur la table d'opération de winston qui me paraît être sympathique malgré son addiction pour les trucs gore.
A l'heure de la pause déjeuner, mon tuteur paraît content que je ne me sois pas enfuie en courant avant l'heure du repas.

« La plupart des nouveaux ne restent pas plus d'une heure, ils partent en courant en vomissent tout ce qu'ils peuvent, c'est très drôle. » m'a t-il confié sur le chemin tandis qu'on s'installait sur un gros tron d'arbre.

« Question de point de vu j'imagine. » ais-je dit sans vraiment cacher mon dégoût.

« Alors Théna, ton premier job ? » Me lance Newt en nous rejoignant sur notre tronc d'arbre.

Je hausse les épaules avec indifférence. Les deux garçons se regardent l'air surpris, ils se sont sûrement dit que je ne voudrais jamais plus remettre un pied à l'abattoir.

« Et je fais quoi cet après midi ? » je demande en regardant le coureur.

Il met un temps avant de me répondre.

« Tu préfères aller aux jardins avec Zart ou aider les bâtisseurs avec Gally ? »

« Peu importe, là où il y a besoin, mais qu'aucun d'entre vous ne me dise que je ne peux pas aller aider Gally et les autres pour la simple et bonne raison que je suis une fille, ça aurait le don de m'énerver. » je réponds avec un grand sourire angélique en battant innocemment les cils.

« Oulà ! Mais c'est qu'elle a du caractère. » lance le maton des trancheurs avec une moue rieuse.

« Je ne dois pas m'appeler Athéna pour rien. »

« Ah ! Je savais bien que ton nom me disait quelque chose. » relève Newt. « Athéna, la déesse de la guerre. »

« Oui à ce qu'il paraît. » je lance en haussant les épaules.

On continue de parler ainsi durant toute la pause. Je finis par atterrir aux jardin avec les sarcleurs dont le maton est Zart. Zart est plutôt grand, costaud, brun avec un visage allongé et grimaçant et des yeux tombants qui lui donnent un air fatigué. Newt m'a parlé un peu de lui, il me l'a décrit comme assez discret, pas très bavard mais investi dans son travail, apparemment il n'apprécie pas les fainéants et le tact c'est pas trop son truc. Il m'a assuré qu'il était un bon gars malgré tout.