Je sors enfin de la salle bain et ouvre la petite fenêtre de ma chambre pour ne pas qu'elle sente trop le renfermer.
Je soupir, avec tout ce qu'il m'arrive, ais-je vraiment besoin de me préoccuper de ce genre de chose ?
Mon dieu mais comment me suis-je retrouvée dans une galère pareille ?Je sors du bâtiments et décide de retrouver Newt. C'est le seul à qui j'ai parlé, excepté le garçon du tout début, il vient donc de devenir mon point de repère.
Je prends le chemin des champs d'un pas tranquille, savourant le petit vent chaud qui fait virevolter mes cheveux. Y a t-il des saisons ici ? J'espère que non parce que ce ne doit pas être agréable de passer un hiver ici. Mais la vie ici l'est-elle seulement ? Agréable je veux dire.Je remarque soudain que je me suis trompé de chemin, j'aurais dû tourner mais, plongée dans mes pensées, je l'ai complétement raté.
Je tressaille, quelqu'un vient de poser sa main sur mon épaule.-Salut ! me dit le jeune asiatique de tout à l'heure.
Je pose la main sur mon coeur qui bat trop vite. Il m'a fait super peur. Je lui lance un regard curieux.
- Tu as l'air en meilleur forme que tout à l'heure,remarque t-il.
- Tu es arrivé par le même endroit que moi ? Je lui demande ahuri de sa remarque.
Il s'esclaffe.
- Tu parles de ma mère ? Y a peu de chance.
Je hausse les sourcils. Il a tenté une blague j'ai pas rêvé ? On est d'accord qu'il a fait un flop ? Oui ? Bien.
- Laisse tomber, lache t-il en voyant que je ne ris pas.
Il me regarde de bas en haut. Je le vois s'attarder sur ma poitrine mais je ne peux pas lui en vouloir, d'après ce que j'ai compris, il n'ont jamais vu de fille en l'espace d'1 an. Je détourne les yeux.
- Tu vas où ?
- Honnêtement j'en sais rien, je lui répond.
Je suis perdue. Au sens propre du terme comme au sens figuré. Je ne sais pas oú je vais ni ce que je fais là ni quel était le bon chemin à prendre pour me rendre aux champs.
- Je cherchais Newt, ajoutais-je comme précision.
Finalement, il me propose de m'accompagner jusque là bas parce que de toute façon, il voulait parler à son ami. Sur le chemin, il me parle du Labyrinthe.
- Pourquoi est-il interdit d'y aller ? Je veux dire, si vous avez pu faire des cartes, quel est le problème ?
- En un mot : Griffeurs.
Je le regarde interloqué.
- Les coureurs sont les meilleurs d'entre nous. En tout. C'est pas qu'une question de vitesse ou d'endurance. C'est aussi de la mémoire, de l'acuité, une capacité à prendre des décisions à la seconde et tout un tas d'autres trucs.
Je fronce les sourcils. Pourquoi tant de précautions pour aller faire de la course à pied dans un labyrinthe ?
- Si on est si tellement exigeants c'est parce que chaque soir, les portes se ferment et tu te retrouves coincé là dedans.
Les portes ? Je jette un oeil vers les grandes ouvertures qui crèvent ces géants de pierre délimitant le Bloc. Si c'est ça qu'il appelle les portes j'espère que c'est une blague. Pour les boucher totalement il faudrait des portes d'une taille monstre.
- Et donc ?
Il me jette un coup d'oeil en coin.
- Et donc tu te retrouves enfermé sur le terrain de chasse de charmantes bestioles que l'on appelle Griffeurs. Et je t'assure que t'as vraiment pas envie d'en croiser un parce que personne, personne, n'a jamais survécu une nuit au labyrinthe.
Griffeurs ? Ce mot me titille. J'ai l'impression de l'avoir déjà entendu. Comme si il se tapissait dans un petit recoin de mon cerveau. Peut être Newt l'avait-il évoqué tout à l'heure.
- Les Griffeurs ok, mais ça c'est la nuit pourquoi pas le jour ? insistais-je.
Il s'arrête net, se retourne pour me faire face et me regarde droit dans les yeux.
- Parce qu'en journée, ils sont là aussi, moins nombreux mais ils sont toujours là. Et s'ils te tombent dessus en plein jour t'as intérêt à bouger ton petit cul et à courir vite parce que tu n'aimerais pas subir la Transformation.
- La Transformation ? lui demandais-je, complétement fascinée par ce qu'il me raconte.
- Ouais, parce que ces saloperies sont équipés d'aiguilles qui contiennent une espèce de produit. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans et honnêtement compte pas sur moi pour aller regarder. Mais je peux te jurer que t'es dans un état abominable pendant des jours. Et après tu deviens...bizarre.
- Bizarre ? Répétais-je du bout des lèvres.
Il confirme d'un hochement de tête et regarde sa montre.
- On trouvera personne aux champs à cette heure ci, tout le monde doit être aux cuisines, m'informe t-il en changeant de direction.
J'acquiesce vaguement. J'ai la tête ailleurs, je ne sais pas pourquoi mais je suis complétement fascinée par ce qu'il vient de me raconter. Je veux voir à quoi ressemble ses machines, c'est presqu'une nécessité. J'ai besoin de les voir de mes propres yeux.
Minho me guide jusqu'aux cuisines où un garçon d'une quinzaine d'années s'affaire gaiement. Il est noir de peau, les cheveux coupés très courts, il porte un tee-shirt blanc en dessous d'une espèce de tablier tout tâché, un pantacourt marron et un foulard jaune autour du cou. Il lève la tête vers nous et, sans arrêter de cuisiner, entame la conversation.
- Salut ! Enfin un peu plus de couleur dans ce pays de pâlichons !
Je lui souris. Il a raison, je n'ai aperçu que quelques personnes depuis mon arrivée mais parmi eux très peu de gens de couleur.
- Je m'appelle Frypan et je suis le délégué aux cuisines, enchanté !
Je lui rend le signe de la main qu'il m'adressse. Je fais une sorte de grimace.
- C'est là que je suis censée me présenter à mon tour mais j'ai quelques problèmes de mémoires en ce moment donc..., lui dis-je avec un petit sourire d'excuse.
-Elle à de l'humour, géniale ! s'exclame t-il en riant. Fais gaffe Minho, tu as de la concurrence.
-Oui c'est ça mais je suis le meilleur. Personne ne pourra jamais me battre, affirme l'intéressé avec force. Mais c'est pas le moment de vérifier ça, t'as besoin d'aide tocard ?
Tocard ?
- Vous pouvez mettre le couvert si vous voulez, c'est presque prêt.
Je regarde Minho ouvrir un placard et en sortir 8 assiettes. Il me désigne un tiroir près de moi que j'ouvre sans hésiter et en sors autant de fourchettes, de couteaux et de verres. Je les pose sur la table au centre de la pièce mais suis déconcertée par la taille réduite de cette dernière.
- Vous mangez vraiment là ? Parce que déjà, pour y loger à 5 bonne chance alors à 7....
- Bah si bien sûr, on tire à la courte paille tous les soirs pour savoir quels seront les 4 qui mangeront là et les 3 qui mangeront par terre, ironise le coureur avant d'exploser de rire, bientôt imité par Frypan.
Minho, toujours hilare, me guide jusque là où on mange. On mange dehors - j'en déduis qu'il ne doit pas pleuvoir souvent par ici - installés sur des tronc d'arbres ou des souches, autour d'un grand feu de bois. Je trouve ça absolument géniale. Quand on arrive, deux des sept garçons sont déjà là. Ils discutent à voix basse, tranquillement assis.
- Ben, coureur et Gally, bâtisseur, me dit Minho en me désignant tour à les garçons.
Ben est un grand blond, il à un air doux, Gally quand à lui à l'air plus rustre, plus butale, il doit avoir une quinzaine d'années. Tout les deux me disent bonjour et se replongent dans leur conversation qui à l'air plutôt animée.

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Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]
FanfictionQuand elle se réveille, perdue, dans ce qui semble être un ascenseur, Théna n'a aucune idée de ce qui l'attend. Première fille du Bloc, elle se retrouve coincée dans un labyrinthe géant aux côtés de 8 autres garçons. Ensemble, ils vont tenter de rés...