Chapitre #45

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De jour en jour, Newt commence à se remettre d'aplomb. Seul bémol, sa jambe le fait terriblement souffrir et il ne peut plus la poser par terre.

Une semaine plus tard, le garçon peut marcher sur de courtes distances et pas très longtemps. J'essaie de ne pas lui en vouloir de trop mais je ne peux m'empêcher d'éprouver une pointe de colère à chaque fois que je le vois boitiller.

Je vois bien que tout les blocards essaient de faire comme si tout était comme avant avec moi, comme avec Gally. Mais ce n'est pas le cas, le bâtisseur et moi avons changé. Je n'arrive pas à me forcer, je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être un chaton égaré, fragile et sensible. Toute cette faiblesse qui émane de moi me dégoûte. Je n'ai même plus envie de voir ma gueule sur un miroir, ça me fout la haine. Je ne suis vraiment pas fan de cette version de moi.

Mon pied butte contre un cailloux et je pars en avant, tête la première, brusque retour dans le présent.

« Attention ! me lance Minho en me rattrapant par le bras.

« Désolée. » je m'excuse tandis qu'il m'aide à reprendre mon équilibre.

Il me regarde, navré.

« T'es vraiment à l'Ouest. »

Je le regarde penaude, comme si il était en train de m'engueuler. Je sens les larmes me monter aux yeux, je me met à cligner fort des paupières pour tenter de les chasser mais en vain.

« Je sais. » je réponds d'une petite voix, une boule dans la gorge.

Il soupire.

« Pourquoi tu t'excuses ? »

Je m'arrête et le dévisage sans comprendre.

« Pardon ? »

Son regard se fait plus dur, je sais qu'il est en train de s'emporter tout seul. J'ai un mouvement de recul.

« Pourquoi est ce que tu ne me tire pas juste a langue ou tu ne répliques pas ? Je ne sais plus comment être avec toi Théna, plus personne ne sait. » explique le garçon visiblement très frustré.

J'écarquille grand les yeux. Je le sais tout ça mais je n'arrive pas à crever la bulle et remonter à la surface. Je reste délibérément ancrée au fond.

« Pardon »

Il se tourne vers moi et enserre mon visage de ses deux mains pour me forcer à le regarder.

« Ferme là  ! Et arrête de t'excuser, ne me demande pas pardon et ne sois pas désolée » reprends t-il durement « Qui es-tu ? Elle est où la fille avec qui je me marrais, la fille que je pouvais taquiner sans qu'elle ne se mette à pleurer, elle est où hein ? Qu'est ce que tu fous bordel ? »

Je suis bouche bée. C'est vrai que personne n'oserait jamais me parler comme ça. Hormis Minho du coup, mais je ne m'y attendais pas du tout. Je fronce les sourcils.

« Je ne... » je commence d'une toute petite voix.

« Parle plus fort Théna avant tu parlais normalement, tu rigolais, tu souriais, tu blaguais. » me coupe le coureur.

Je serre les poings. Si il croit que c'est facile pour moi ? J'essaie de faire tout ça, mais je suis coincée dans ma tête. J'ai envie de pleurer de rage et de frustration en permanence, alors si il croit une seconde que j'ai besoin de lui pour m'en rendre compte et me remettre en question, il se goure royalement.

« Je n'en sais rien ! » je m'écris soudain en le repoussant d'un geste. « Je ne sais plus qui je suis ni où je suis ? J'essaie, j'essaie vraiment je te jure, je n'y arrive pas c'est tout ! »

Je me dégage, me détourne et commence à m'éloigner d'un pas rageur.

« Tu n'étais pas censée me battre ? » lance soudain Minho.

Je m'arrête net.

« C'était du baratin hein ? Je le savais, en fait t'a que de la gueule. » continue t-il.

Je reste immobile. Je ne suis pas assez bête pour réagir au quart de tour sur des fausses provocations.

« En fait je pense que tu n'as même pas battu Newt, c'était un coup montée de vous deux. »

Je ne bouge toujours pas, sentant la colère bouillir en moi. Il se prends pour qui ? Il pense m'avoir comme un mec ? Je veux qu'il la ferme, tout de suite.

« Tu pouvais prendre tes grands air, t'es faible, et t'essaie de le cacher derrière de belles paroles mais en fait t'a que dalle, c'est du vent tout ça. »

C'est trop, je me retourne et lui fonce dessus. Il avait anticipé, il m'évite et se tourne pour être face à moi.
Je le regarde d'un air mauvais et m'approche de lui, doucement, pas par pas. A quelques mètres de lui, je positionne mes pieds et lance mon poing vers a figure, il l'arrête de son bras droit tandis que je lève la jambe pour lui mettre un coup dans les côtes. Je l'atteints mais ne réussit qu'à lui arracher un mouvement de recul et un petit grognement.
Je lance mon pied pour le pousser encore en arrière mais il l'attrape et me tire à lui, je réussit à conserver mon équilibre et à lui asséner un coup de poing au visage, il ne me lâche pas. Au moment où il s'immobilise, je prend appuie sur mon pied encore au sol, le plis et le lance vers la tête de Minho, pour m'éviter il me lâche et je tombe à terre. Je me relève rapidement, à quelques mètres de lui.

Je souris, fait craquer me os du cou en tournant la tête et passe une main dans mes cheveux pour relever ma mèche. Je laisse échapper un petit ricanement. Je sens une vitalité nouvelle me parcourir le corps. Il me regarde avec une curiosité non feinte. Je dois avoir l'air folle, mais je m'en fiche, je me sens bien.
Je m'élance et, le surprenant, le dépasse, me retourne, et l'attaque par derrière. Avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner, je lui donne un puissant coup dans le dos, le faisant trébucher en avant. Je me rue sur lui et lui assène un deuxième coup pour le faire tomber, mais il se redresse, m'attrape par la taille et me plaque au sol. Je le rue de coup de poing sur le visage  tandis qu'il tente de m'immobiliser. J'arrive à inverser la tendance, en le faisant basculer sur le dos.
Nous continuons à lutter durant une demi heure voir même une heure. Je finis toujours par l'immobiliser et lui par se dégager.
Je finis par m'arrêter quand je remarque qu'il sourit.

« Tu vois ? » soupire t-il.

Nous suffoquons, épuisés par l'effort fournit. Il est allongé sur le dos et j'ai posé un genoux sur sa poitrine. Je l'observe, attendant qu'il finisse, en essayant de reprendre mon souffle.

« Match nul ? » me propose t-il.

J'acquiesce et inspirant. J'attends quelques minutes puis me redresse, lui arrachant une grimace lorsque je prends appuie sur lui avec mon genou. Je me laisse tomber dans l'herbe à côté de lui et roule sur le dos, bientôt imité par Minho. 

« Purée mais tu  t'es vue ? T'es une teigne quand tu te bats ! »

Je ne lui réponds pas.

« Tu souriais. » lâche t-il ensuite.

Je me lève sans un mot et m'éloigne, le laissant seul. J'ai besoin de prendre une douche et c'est bientôt l'heure de manger.

« Tu ne m'as pas battu. » me cri le coureur.

Je l'ignore et me dépêche de regagner ma chambre.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant