Chapitre #73

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Si ma blessure a été soignée à temps, mon corps a profité du répit offert pour se relâcher totalement. Durant les trois jours qui ont suivit notre arrivée au refuge, j'ai alterné entre des phases de sommeil profond et des phases de semi conscience durant lesquelles je profitais de Minho avant de replonger. Au bout d'un moment, mon corps a décidé qu'il avait enfin encaissé le contre coup et j'ai finis par émerger pour de vrai, l'esprit clair et apaisé.

« Théna ! » s'exclame Newt en se précipitant vers moi pour me prendre dans ses bras.

C'est la première fois que je vois un visage autre que celui de Minho depuis ce qui me semble être une éternité.
J'adresse un sourire éclatant à mon ami et le serre dans mes bras. L'émotion est palpable, son soulagement aussi.

« Tu nous as fichu une trouille bleue » souffle le garçon.

Je me recule d'un pas pour pouvoir l'observer de haut en bas. J'attrape son poignet, comme si en rompant le contact physique j'avais peur qu'il disparaisse. Il est habillé dans le même uniforme que Minho, tout propre. Lui aussi a essuyé quelques égratignures, sur les bras et le visage, mais il semble être en forme. J'en suis ravie.

« Comment tu te sens ? » je lui demande.

Il sourit à son tour.

« Tout neuf ! Ils m'ont fait des injections dans la jambe et j'ai gagné un peu en mobilité, c'est pas parfait mais je boîte un peu moins. » m'annonce t-il fièrement.

« C'est dommage on te reconnaissait que grâce à ça. » le taquine Minho.

Je n'ai pas le temps de répondre que Thomas, Chuck et Poêle-à-frire débarquent à leur tour pour me saluer. Tout le monde à l'air heureux que je sois de retour parmi eux, et le plaisir est partagé.

Je regarde un peu autour de moi, Minho m'a mené jusqu'à une grande salle aux murs d'un blanc immaculé. Des tapis soyeux recouvrent chaque centimètre carré du sol et des poufs ont été disposés autour de multiples tables basses. Partout, des petits groupes sont rassemblés pour discuter en grignotant. Tout le monde est habillé pareil. Des dizaines d'autres labyrinthes à mentionné le maton des coureurs l'autre jour. Alors c'était vrai. Et tout ces adolescents dispersés de part et d'autre de la pièce ont traversés la même épreuve que nous. C'est incroyable, et encore plus déroutant que l'idée d'un seul labyrinthe. Qui ferait ça alors ? Et surtout dans quel but ?

J'aurais pu admettre qu'un labyrinthe était un acte de pur cynisme, de pure cruauté. Mais autant ? C'est une expérience, il est difficile de penser le contraire en tout cas. Qu'est-ce que cela fait de nous ? Des rats de laboratoire ?

On me bombarde de questions pour savoir comme je vais. J'explique que la plaie est toujours douloureuse inévitablement mais que la cicatrisation semble correcte et assez rapide. Je ne peux décrire le sentiment que me procure le simple fait d'avoir retrouvé mes amis. A ce stade je peux les qualifier de famille sans trop prendre de risques.

Ils m'invitent a m'asseoir et je prends place sur un pouf carré. Sur la table basse, des fruits bien mûres, des fruits secs, des fruits à coque et des petites carafes d'eau sont disposés et tout le monde tape dedans en discutant gaiement.

« Et vous savez où on est ? » je demande à présent bien curieuse d'en savoir plus et assez remise pour poser des questions.

Newt attrape une poignée de noisettes et entreprends de les picorer une à une en faisant mine de réfléchir.

« On pense qu'on est quelque part aux États-Unis, tout le monde parle anglais, probablement dans le sud à en juger par leurs accents. Mais on en sait pas plus. » répond t-il finalement alors que le silence se fait respectueusement au sein de la tablée.

Courir ou Mourir ? [The Maze Runner]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant