Plan de bataille

2K 137 5
                                    

Inconnu

J

e n’en reviens pas que tout ait changé aussi rapidement et tout ça, uniquement à cause de la présence d’une gamine à peine majeure. Avant j’étais une des personnes importantes et respectées sur tous les détenus de tout rangs confondus, même les gardiens me baisaient les pieds, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Non, il a fallu que cette trainée ne fasse son intéressante et hop, automatiquement elle obtient l’attention qui m’est dû. Mais la garce ne s’en sortira pas comme ça.

C’est hors de question.

Comme si elle, de sa taille et sa corpulence de gringalet, pouvait faire tomber un Marshall à terre alors qu’en plus, elle est attachée. Je n’y crois pas une seule seconde. C’est comme la rumeur comme quoi elle aurait battu trois anciennes dans le pire secteur de la prison, évidemment ça en impose mais ce n’est que des conneries, j’en suis intimement convaincu.

J’étais là lors du parloir, non loin de Spider et ses acolytes, ainsi, j’ai pu entendre toute leur conversation et apprendre comment cette chose à atterrie ici, encore une fois, je suis persuadé que c’est faux.

Comme si une adolescente d’une quinzaine d’année aurait assassiné de sang-froid son beau-père bien plus fort et grand qu’elle. Je sais très bien que l’on peut mettre beaucoup d’exploit sur le compte de l’adrénaline, mais à ce point ? J’ai un gros doute.

Je suis actuellement dans le réfectoire non loin d’elle qui commence à avancer, la tête dans les nuages. Si elle savait qu’à l’instant présent je serais capable de l’attraper et lui trancher la gorge avec ma brosse à dent tailler en pointe présente dans ma manche, limite planter dans mon avant-bras.

Mais chaque chose en son temps.

Un sourire se forme rapidement lorsque je vois cette fille avoir le teint rouge de colère avant qu'elle ne parte subitement suivit de Flora en direction des cellules. Je me retiens tant bien que mal mais honnêtement, j’aimerais être une souris pour voir avec exactitude son état émotionnel.

Je l’imagine d’abord sous le choc de voir sa chambre dans un tel état, puis la tristesse envahir ses traits lorsqu’elle comprendra que tous ses effets personnels sont maintenant hors d’usage. Il n’y a que ses bijoux que je n’ai pas pu approcher, étant sous scellé dans le bureau du directeur.

Puis viendrait la colère de ne pas avoir été prudente avec ses affaires et surtout ne pas savoir de qui vient cet avertissement. Je m’attends à avoir des représailles, mais d’ici là qu’elle sache qui est derrière tout ça, j’ai encore le temps d’anticiper la suite des évènements.

Lorsque je sens une présence à mes côtés, je n’ai qu’à tourner la tête pour y voir mon acolyte avec un sourire victorieux, je n’ai pas à prononcer le moindre mot qu’il commence déjà à s’exprimer.

- C’est réussi, sa chambre est entièrement saccagée, il n’y a rien de récupérable
- Et le mot ? Demandé-je en souriant
- Bien en vue, c’est Flora qui lui a lu à haute voix

Après lui avoir tout de même demander si quelqu’un la vue, et qu’il m’est certifier que non, je hoche la tête et le félicite avant de partir en direction de la cour. Dans ma tête, d’autres idées toutes plus tordues les unes que les autres défilent sans forcément avoir de sens, en tout cas, si elle n’a pas compris avec ça, je n’hésiterais pas à être beaucoup plus directe.

- Et ensuite ? Demande mon acolyte en me suivant.

Je me tourne vers lui, m’attendant pas du tout à ce qu’il prononce une quelconque parole supplémentaire. Je n’avais même pas remarqué qu’il m’avait suivie. Néanmoins, je sais très bien qu’avoir deux attaques à un intervalle court était suspect, autant laisser quelques jours voire semaines s’écouler avant de faire quoi que ce soit.

- Pour le moment rien, attendons que les choses se tassent d’elles-mêmes
- Mais tu as une idée derrière la tête ? Insiste-t-il

Intérieurement, je me dis qu’évidemment que j’ai une idée pour la suite, même plusieurs à vraie dire, mais aucune qui n’ait besoin de ses services. Je ne lui réponds que part un simple sourire en coin avant de le voir soupirer, comprenant très bien son statut.

Avec les informations en or que je détiens sur elle, je suis capable de l’éliminer tout comme de la détruire, bien entendue, le premier point se fera au dernier moment. Et pour briser une personne, les chemins pour y parvenir sont multiples et certains sont plus difficile à surmonter que d’autres.

Car s’il y a bien une chose dont je n’ignore pas l’existence, c’est qu’en général, les hommes aiment les vierges. Fierté mal placée d’être le premier sûrement. Alors rien qu’à savoir qu’elle est pure de toute chose et que je peux la détruire de cette façon me fait sourire plus que nécessaire.

Un raclement de gorge se fait entendre, en tournant la tête vers l’origine du bruit, je remarque que c’est encore lui. M’arrêtant juste au niveau des portes, je croise les bras en attendant qu’il en place une.

- Et concernant Spider ? Qu’est-ce qu’on fait ? Demande-t-il
- Spider je m’en charge, tu as terminé ce que tu avais à faire. Je te préviendrais le jour où j’aurais besoin de tes services.

C’est une fois qu’il est parti que je sors la photo que je possède sur moi, en la regardant attentivement, une rage sans nom envahis mon corps. Prenant tout de même sur moi, je sors afin de fumer une cigarette – bien que j’aie pu acquérir grâce aux gardiens. Une fois la tige de tabac allumée et ma première bouffée de nicotine recracher, je place le bout incandescent sur un œil puis sur l’autres, créant deux trous bien distincts.

- Bientôt tu ne seras que de l’histoire ancienne, Spider plus bas que terre, je n’aurais aucun effort à faire pour mener à bien mon objectif principal.

Je passe quelques minutes à fumer en regardant tout autour de moi, passant d’un groupe à un autre sans forcément chercher une personne spécifique. C’est lorsque j’arrive à la fin de ma clope qu’un détenu arrive vers moi en me disant que le téléphone est libre et qu’il n’y a personne aux alentours pour écouter.

Je lui fais un signe de tête pour le remercier et une fois ma tige de tabac éteindre et mise dans une poubelle a proximité, je me dirige vers les combinés pour la suite de mon plan.

Je n’ai qu’à mettre une carte spéciale pour avoir un temps limiter pour les appels puis prendre l’appareil avant de composer un des numéros que je connais par cœur.

Je n’attends que quelques secondes avant que quelqu’un décroche. Je sais que cette personne ne prononcera aucun mot pour commencer la conversation, je décide donc je ne pas perdre de temps et d’aller dans le vif du sujet.

- Le premier point est une réussite.

Trente ans fermeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant