Spider
Spider… Spider je t’en supplie… aide-moi…
En regardant autour de moi, je repère la cour qui a vue foulé de nombreuses fois mes pas durant tout le temps que j’ai passé dans cette prison.
Et qui aurait pensé que ce lieu déprimant m’aurait fait rencontrer une personne dont aujourd’hui encore, je cherche la présence ?
Spider… me laisse pas…
Jetant mes yeux dans les quatre directions, je ne vois personne si ce n’est une frêle silhouette sombre au loin, le dos courbé et semblant souffrir le martyr.
Tentant de la rejoindre, je sens mes pieds s’enliser dans le sol avec l’impression qu’il s’agit de sable mouvant. Au fils des secondes, mes pas se font de plus en plus difficile, et l’ombre, de plus en plus loin.
Hurlant à plein poumon, le timbre de ma voix ne porte pourtant pas plus haut qu’un simple murmure alors que l’ombre fini par approché d’un mouvement désarticulé.
C’est lorsqu’elle se trouve à quelques mètres de moi que je me rends compte qu’il s’agit d’Anastasia, la bouche et les vêtements couvert de sang, de son sang.
Pourquoi tu m’as laissé Spider ? … je t’aimais tellement…
Sur le point de parler, j’écarquille les yeux en la revoyant tousser au point de vomir du sang, encore et encore. Complètement figé, je ne parviens pas à la rejoindre alors que je la vois respirer de plus en plus doucement jusqu’à ce que sa cage thoracique je bouge plus et qu’elle rende son dernier soupir.
Je l’aimais, et pourtant, je l’ai laisser mourir.
Me réveillant en sursaut, je n’en reviens pas de faire encore ce cauchemar malgré les semaines qui se sont déroulées depuis ce drame.
Et comme tous les jours, je contacte le doc pour m’assurer, une nouvelle fois, qu’elle va de mieux en mieux. En réalité, j’alterne entre des nouvelles par le doc et par Bear, parfois même les deux l’uns après l’autre, pour être certains qu’aucuns des deux ne cherche à mes duper.
Mais cette fois, j’ai besoin de plus qu’un simple : elle va mieux.
Sachant parfaitement que je ne devrais pas faire ça, je prends mon téléphone avant d’appuyer sur un numéro puis écoute la tonalité en attendant une réponse.
Je m’attends à ce que ça soit Bear qui me réponde, auquel cas je lui demanderais comment va Anastasia avant de lui demander à ce que je lui parle moi-même, pressé d’entendre le son de sa voix.
Pourtant, ce ne fut pas le cas.
- A… allô ?
- Bonjour chaton, lancé-je d’une voix chaude
J’entends un léger hoquet de sa part, ce qui me provoque un petit rire, c’est dingue comment elle m’a manqué.
Nous restons à discuter quelques minutes, alors que je lui ai demander de nombreuses fois comment elle se sentait, et ça me soulage de constater qu’effectivement, elle reprend doucement mais qu’elle continue de suivre son traitement, sous le regard avisé de Bear.
Bien que je ne veuille pas raccrocher, je finis par le faire avant qu’un gardien ne la vois au téléphone et qu’elle fini par se retrouver en isolement, surtout que désormais je ne serais pas là si elle perdrait pieds.
Je me rends compte à ce moment que je suis complètement mordu, et que je ne veux pas que ça s’arrête.
Je finis par me lever alors que Fox se met à hurler « messe » créant une cacophonie de pas par tous mes frères qui descendent les escaliers.
M’habillant rapidement, je finis par les rejoindre et m’installer à ma place, à sa gauche.
J’ai mis quelques temps avant de me faire à l’idée que j’étais toujours libre, pour moi, je me voyais encore ouvrir les yeux et retrouver les barres de fers qui ornent ma fenêtre, pas les cris des brebis en train de se faire sauter.
Et que tout soit clair là-dessus, je n’ai touché aucunes d’entre elles depuis que je suis de retour.
Le laissant parler, j’écoute les différents compte-rendu des runs effectuées et les rentabilités des boutiques que nous possédons.
Chacun y va de son petit commentaire pour ces derniers, que ce soit sur des rénovations à faire où des nouvelles propositions de ventes tels que des formules pour les tatouages ou articles de motos.
- Est-ce que quelqu’un à une demande particulière avant qu’on clôture la messe ? Demande Fox en levant son marteau.
Voyant personne bouger, je me mets à lever la main avant d’avoir l’attention de tous.
De là, je parle de mon envie de faire sortir Bear mais également Anastasia, que je compte bien demander en régulière tout comme Travis qui ferait une bonne recrue.
- Tu te rends compte qu’on ne pourra pas les faire s’évader comme ça ? lance Lizard, le road captain.
- Parfaitement, mais je sais également que je ne pourrais pas vivre sans elle, et cette merde à suffisamment durée comme ça !
- Tu as une idée en tête ? Demande cette fois Wolf.
Réfléchissant à toute allure, je leurs parle de créer une émeute à l’intérieur et profiter de la cacophonie pour envahir les lieux.
- C’est risquer, lance Wolf au bout d’un moment, même pour des gars comme nous, rien n’indique que tout se passera comme tu l’as envisagé
- Mais c’est faisable ?
- Avec une préparation quasi militaire oui, c’est tout à fait faisable !
Voyant le regard lumineux de notre sergent d’arme, cette idée lui fait plaisir plus que n’importe qui. Je sais qu’il a toujours été d’humeur sanglante et ne vivant que pour ça, mais cette fois, j’ai l’impression qu’il y a autre chose, comme un défi dont lui seul a le secret.
Néanmoins, je vois ses rouages tournés à vive allure, ce qui m’indique qu’il a des idées derrière la tête, connaissant ses facultés dans ce domaine, je n’ai aucun souci à me faire.
Ses idées sont toujours excellentes et les taux de réussites sont élevés.
Je n’ai qu’à prendre mon mal en patience et espérer que tout cela se fasse vite.
Prends des forces chaton, parce qu’une fois que tu seras dans mes bras, il est hors de question que je te lâche de nouveau.
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Trente ans ferme
RomanceAnastasia a quinze ans lorsque sa vie se met à voler en éclat, une famille complètement brisé entre un beau-père violent, une mère prostituée et une petite sœur qui reflète la seule part d'innocence de la famille. Mais lorsque celle-ci est en danger...