Plus casse-couille y a pas

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Décidément, je commence à croire qu’ils ne veulent absolument pas à ce que je parte d’ici. Nous voilà en septembre, l’année de mes dix-huit ans et pourtant, je suis toujours ici, dans cette prison pour mineurs. Pour connaître la raison de ce changement, revenons alors au tout début de cette année.

Je suis sortie de l’isolement en fin du mois de Janvier, j’y suis presque rester un mois complet, voulant sûrement faire passer l’avertissement à tous les nouveaux ou tout simplement pour leurs plaisirs personnels, à vrai dire, c’est même probablement les deux, aller savoir.

C’est aussi à cette période, de ce que j’ai compris, que les trois filles sont revenues de leurs séjours à l’hôpital. J’ai eu la chance de les croiser à leurs arrivées, elles étaient toutes marquées par des hématomes et certaines d’entre elles avait un bras ou un poignet plâtré, signe que je n’ai vraiment pas été de main morte, mais bon, ça leurs apprendra à s’en prendre aux plus faibles.

J’ai repris les différents entrainements dès Février, commençant par un footing puis de la boxe contre un adversaire invisible en passant par de la musculation et du yoga, pour ce dernier point, j’ai repris dès l’isolement, profitant d’être apaisée pour me recentrer sur mon objectif qui est de pas me faire avoir lors de mon premier jour, comme ici.

J’ai également repris ma correspondance avec Jacob et Casey, bien qu’ils soient heureux d’être dehors et surtout de faire aucune vague, la recherche d’emploi est difficile pour eux, surtout avec leurs casiers si bien qu’ils envisagent de changer d’Etat pour espérer un avenir meilleur.

Si ma routine est redevenue tels quelle, il n’en est rien surtout quand Mia, l’adolescente que j’ai sauvé en décembre, est venue lors que mon footing et m’a demandé de l’entraîner, chose que j’ai refusée aussi sec, en quelques mois je ne pourrais jamais lui donner les bases nécessaires pour vivre ici, sauf si elle tient à rester enfermée dans sa cellule.

Mais s’il y a bien une chose qui la défini est cette obstination à toute épreuve, le lendemain de mon refus, Mia s’est mise à me suivre dans tout ce que je faisais, que ce soit en me suivant lors des footings ou rester à côté de moi alors que je soulevais de la fonte, de manière directe, elle ne me lâche vraiment pas d’une semelle, voulant absolument se trouver à proximité.

Et à chaque fois que je lui porte un minimum d’attention s’est toujours la même chose, elle me demande de l’entraîner en ajoutant qu’elle est vraiment motivée et prête à tout, mais ma réponse est toujours la même, un refus catégorique. J’ai pourtant tout fait pour la dégouter, au point même de l’effrayer d’avoir des membres fêlés voir même cassées, mais elle ne semble pas vouloir changer d’avis.

J’ai repris la mécanique dès le mois de Mars, pas que j’avais expressément demander d’y retourner mais plus le mécanicien lui-même qui a demandé mon intégration dans son équipe, chose que je lui serais à jamais reconnaissante.

Mais même là, elle ne lâche pas l’affaire, m’attendant patiemment devant le local sans me quitter des yeux, ce qui, je dois bien l’avouer, me prouve qu’elle est vraiment prête à tout pour savoir se défendre.

Devant sa persistance, je retrouve une part d’Elise, ma petite sœur, bien qu’elles ne se ressemblent pas physiquement, ce qui est tout à fait logique, je reconnais certains traits communs entre les deux.

Mais le temps qui passe me conforte en l’idée que je n’aurais vraiment pas le temps pour cela, en effet, étant maintenant au mois d’Avril je sais que d’ici un bon mois je serais transférée ce qui me rend de plus en plus anxieuse, m’attendant au pire quant à ma nouvelle demeure.

C’est peu avant mon anniversaire que je me retrouve menottée dans le couloir devant le bureau du directeur de la prison, escortée par deux gardiens, inutile de dire que c’est plus pour la sécurité des fonctionnaires plutôt que la mienne.

Je me doute que la raison vient de mon transfert qui se fera incessamment, quant à la destination, il me semble que rien ne sera divulguer par mesure de sécurité.

Je ne sais pas combien de temps j’attends mais quelques frissons commencent à envahir mon corps à cause de l’inactivité obligatoire donc je fais preuve. Finalement, lorsque je pénètre dans le bureau, le directeur me laisse à peine le temps de m’assoir qu’il commence déjà son discours.

- Anastasia Jones, voilà maintenant un peu plus de deux ans que tu es ici, dit-il non sans lever la tête d’un de ses dossiers.

Après avoir fermé ledit dossier, qui est probablement le mien, il pousse un soupir avant de lever les yeux dans ma direction.

- Je sais que dans l’année tu dois être transférée dans une prison dite pour adulte, malheureusement le juge d’instruction qui s’est occupé de ton procès n’a pas encore rendu son verdict quant à la prison choisi, ton transfert est donc reporter à une date ultérieure, de plus avec les allers-retours incessants entre l’isolement et ton bâtiment c’est assez délicat, il en va de soi qu’il ne peut pas te mettre n’importe où non plus…

J’encaisse tout ce qu’il dit en gardant un visage neutre, pourtant, mon corps est bouillant et mes poings serrés, je suis littéralement en train de me contenir pour ne pas mettre son bureau en pièce avec uniquement ma rage.

Je suis rapidement reconduite dans mon bâtiment, les gardiens légèrement à distance de peur de m’en prendre à eux, pourtant à peine les menottes retirées, je fais un coup dans un mur à proximité, faisant sursauter tout le monde aux alentours.

Du coin de l’œil je remarque Mia qui ne se trouve pas très loin de là où je me trouve, prise d’une colère noire, je me dirige droit vers elle puis lance un coup de poings, atterrissant à seulement quelques centimètres de son visage.

Je suis de nouveau surprise de constater qu’elle n’a pas sursauter une seule fois, ses yeux sont secs alors que la plupart des filles présentes se seraient recroquevillées et auraient pleurer au point de s’en étouffer, en y réfléchissant, se transfert ultérieur ne sera pas plus mal.

- Tu veux toujours que je t’entraine ? Demandé-je à Mia.

Voyant son visage bouger en signe affirmatif ainsi que la lueur dans ses yeux, je comprends que je ne regretterais pas mon choix.

- Tu vas en chier Mia, tu risqueras de vomir et de pleurer, mais tu l’auras voulu, ton entrainement commence dès demain matin.

Dès cette instant une routine s’est installée dans ma vie, j’alterne entre la mécanique, les entrainements de Mia ainsi que mes courriers avec les garçons, ravis que j’ai peu laisser entrer une nouvelle personne dans ma vie.

Bien que j’aurais pues, je n’ai pas été aussi vache que Lola, prenant mon temps pour connaitre les points forts et les points faibles de Mia, bien entendue, elle frappe contre mes poings, hors de question que je puisse la battre à mon tour, du moins pour l’instant.

Finalement, j’ai appris qu’elle a écoper d’un an et demi pour vol à l’étalage après avoir voler des médicaments pour sa mère qui est malade. Bien qu’elle soit encore faible, Mia à une motivation sans faille, mais espérons qu’elle part avant moi, c’est tout ce que je lui souhaite, sinon, j’ai bien peur qu’elle ne survive pas.

Trente ans fermeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant